Peter Andersson est un créateur fascinant, intarissable compositeur qui explore les tréfonds de l’âme avec Raison d’Être, nous plonge dans l’étrange alchimie d’Atomine Elektrine, dans les hauts-le-cœurs abrasifs de Panzar, l’industrielle rythmique du formidable Bocksholm ou le bruitisme ravageur de Stratvm Terror (avec son confrère et alter ego de Deutsch Nepal), sans parler des défunts Cataclyst, Svasti-Ayanam et de l’incongru Grismannen. NECROPHORUS n’est évidemment pas en reste, ce projet parallèle, intemporelle, nous ouvre les portes d’une nature magique, d’un univers inexploré de sonorités douces et mélancoliques. Field recordings et nappes envoutantes de synthés donnent lieu à des œuvres qui, à ce jour, restent inégalées…et une source inépuisable d’inspiration pour le genre.
UNDERNEATH THE SPIRIT OF TRANQUILITY
Cat’s Heaven 1996
Yantra Atmospheres 2007
The Spirit Of Tranquility
1. Empyrion
2. Sophysis
3. Euthymia
4. Sentiment
5. In Silence
6. Within Tranquility
The Impressions Of Salvador Dali
7. La Sommeil
8. Echo Morphologique
9. Femmes aux Têtes des Fleurs Retrouvant...
10. La Naissance des Désirs Liquides
11. La Persistance de la Mémoire
12. Le Cabinet Antromorphique
13.Untitled
14.Untitled
15.Untitled
« Underneath the Spirit of Tranquility » fait partie de ses rares albums mystérieux, envoûtants, qui, sans que l’on sache vraiment pourquoi, ont sur nous un étrange pouvoir. Ils ont l’efficacité d’un sortilège venu du fond des âges, leur musique s’insinue en nous, nous pousse vers quelque monde intérieur, quelque jardin secret de l’esprit où les doutes affreux, les contingences stupides du quotidien s’effacent lentement au profit d’une paix enfin retrouvée.
De même que certains livres évoquent en nous de curieux échos, ce premier album de NECROPHORUS ne fait pas exception à la règle. Doux, onirique, mystérieux, étrange, il fait ressurgir à la surface de notre être toute une cohorte de souvenirs nébuleux, de visions troubles d’un passé à jamais disparu. De curieuses matinées brumeuses, des frôlements de robes, l’ondoiement d’une chevelure, un vieil arbre dressé au milieu d’une prairie sous un ciel pluvieux, la caresse inopiné du vent sur notre visage, tout ces instants que l’on croyait à jamais oubliés ressurgissent avec ce curieux mélange de douceur, de tristesse, avec cette terrible impression d’avoir oublié quelque chose, d’avoir laissé passer quelque chose, une vérité, un cheminement qui aurait pu nous conduire ailleurs. Loin de toute cette grisaille.
« Underneath the Spirit of Tranquility » ce sont tout ces instants qui défilent devant nos yeux, qui émergent des brumes de l’esprit, s’attardent en nous, toutes ces sensations, ces visions fugitives qui traversent l’écran intérieur de notre être. Bien entendu chacun y retrouvera ses propres fantômes, ses propres envolées éphémères de l’autre côté du miroir.
L’album est conçu en deux parties, la première étant un hommage à la nature, la seconde, à Salvador Dali. Auxquels il faut ajouter trois morceaux sans titre – dont il n’est fait mention nulle part d’ailleurs, ni sur le site de Peter Andersson, ni chez Discogs, etc…
Difficile bien entendu après ce préambule de dégager un morceau plutôt qu’un autre, du chant mystique, profond et crépusculaire d’« Empyrion », c'est ensuite avec « Sophysis » et «Euthymia» tout le mystère, toute la délicatesse des mélodies, des longues plages de synthés mêlées de bruits diffus, étouffés, de Peter Andersson qui nous envahit à l’écoute de ces morceaux. Même terrible sensation de calme et de nostalgie avec le superbe « In Silence », d’une beauté onirique et triste.
On attaque les morceaux surréalistes avec « La Sommeil », conçu comme une sorte de ritournelle hypnotique, étrange, pleine de bruissements lointains, qui égare l’esprit, le plonge au plus profond de son inconscient, de ces souvenirs doux et amers qui ne ressurgissent que dans nos rêves les plus secrets. Le morceau acquiert peu à peu une consistance, une beauté, irrésistible, qui pousserait l’âme à traverser le miroir, à rejoindre cet autre monde intérieur fait de mystères et de tristesses. « Echo Morphologique » poursuit dans cette lignée, de même que le doux et calme « Femmes aux Têtes des Fleurs Retrouvant...».
Tout aussi délicat, surréel, mystérieux « La Naissance des Désirs Liquides » avec ces échos de voix, de bruits décalés, sur une mélodie simple et fascinante.
Le morceau intitulé «Le Cabinet Antromorphique » reste tout aussi fascinant, rituel, plongeant lui aussi dans les arcanes inquiets de la mémoire.
L’album est entrecoupé de titres plus courts, qui sont plus des illustrations sonores, une sorte d’industrial-ambient qui sert de pallier de décompression entre les plongées en soi.
Voilà, un album tout simplement sublime. Pour ceux qui aiment passer des heures entières, plongés dans le crépuscule d’une pièce, perdu en quelque rêverie intérieur, seul, loin de l’inconstance du monde, des hommes…
YOGA
Yantra Atmospheres 1997
10’Picture Disc
"The YOGA compositions are dedicated to my beloved
Berner Mountain Dog Swissmade Yoga, better known as Ronja. "
Peter Andersson
1. This - Yoga part 1
2. That - Yoga part 2
Initiative plutôt rare, « YOGA » est l’hommage de Peter Andersson à son chien, dont les grognements, et autres borborygmes, apparaissent ici et là au fil des deux morceaux.
Certes cela fera sourire les sceptiques, ceux qui pensent qu’il y a meilleur cause à défendre que les liens que l’on peut tisser avec un animal, mais dans un monde où l’homme n’a plus de respect pour l’homme, - sans parler donc des animaux – cela semble plutôt courageux.
«Yoga» apparait d’emblée beaucoup plus dépouillé que « Underneath the Spirit of Tranquility ». Deux longs titres venteux, ambiants, rythmés de loin en loin par des bruits sourds et lesdits grommèlements et autres bruitages du défunt Yoga ou Sonja (né le 7 octobre 1988).
La seconde partie est sans doute la plus intéressante, distillant une sourde menace, un je ne sais quoi d’inquiétant dans les longues harmonies planantes qui débouche sur de lointaines réminiscences de sonorités tibétaines ou népalaises, mais de façon ténue, et parfaitement intégrées à la musique.
A noter que les deux morceaux ont été repris intégralement dans le CD « GATHERING COMPOSED THOUGHTS ».
DRIFTING IN MOTION
Crowd Control Activities 2000
Old Europa Café 2008
1. This - Yoga part 1
2. That - Yoga part 2
Initiative plutôt rare, « YOGA » est l’hommage de Peter Andersson à son chien, dont les grognements, et autres borborygmes, apparaissent ici et là au fil des deux morceaux.
Certes cela fera sourire les sceptiques, ceux qui pensent qu’il y a meilleur cause à défendre que les liens que l’on peut tisser avec un animal, mais dans un monde où l’homme n’a plus de respect pour l’homme, - sans parler donc des animaux – cela semble plutôt courageux.
«Yoga» apparait d’emblée beaucoup plus dépouillé que « Underneath the Spirit of Tranquility ». Deux longs titres venteux, ambiants, rythmés de loin en loin par des bruits sourds et lesdits grommèlements et autres bruitages du défunt Yoga ou Sonja (né le 7 octobre 1988).
La seconde partie est sans doute la plus intéressante, distillant une sourde menace, un je ne sais quoi d’inquiétant dans les longues harmonies planantes qui débouche sur de lointaines réminiscences de sonorités tibétaines ou népalaises, mais de façon ténue, et parfaitement intégrées à la musique.
A noter que les deux morceaux ont été repris intégralement dans le CD « GATHERING COMPOSED THOUGHTS ».
DRIFTING IN MOTION
Crowd Control Activities 2000
Old Europa Café 2008
1. Lost Land Part 1
2. Ice Shifting
3. Frost
4. Partial Melt
5. Lost Land Part 2
6. Drifting
A noter, trois titres inédits dans la réédition d’OEC:
7. Arcane Angelicum
8. Untitled (Dedicated To Z. Beksinski)
9. After the Silence
Superbe second album pour Peter Andersson avec « DRIFTING IN MOTION » qui nous emmène dans un royaume de glace et de magie. Evocation de la nature, des terres nordiques envahies par la glace, de l’océan arctique, mais avec quelque chose de lumineux, de prismatique, comme si on pénétrait dans un autre monde de splendeurs, où règnent les jeux de lumière, de curieuses irisations provoquées par la glace, par ses reflets dans l’eau d’un bleu profond.
Et dès le premier morceau, « Lost Land Part 1 » on retrouve tout de suite cette impression de pénétrer dans un monde oublié, perdu, où les longues plages de synthés s’étirent, d’une beauté onirique et presque mélancolique, renforcées par des bruits d’eau diffus, les craquements de la glace, les égouttures, tout un tissus de sons qui confinent aux rêves et aux méditations douces et tristes d’un automne finissant.
Les bruits s’accentuent, deviennent plus présents dans « Ice Shifting » comme si, un instant, perdu au milieu de ces splendeurs glacées, on prenait le temps d’en écouter le moindre craquement, la moindre respiration, comme si la nature nous délivrait là un curieux message. Pourtant rien de New Age dans cette attitude, rien de surfait, de facile, tant les ambiances son travaillées et revêtent ici un caractère profond, doux et mélancolique, et les mélodies semblent avoir dérivées au-dessus d’océans inconnus avant de nous parvenir, épurées, délicates, et toujours aussi mystérieuses.
Le troisième morceau « Frost » continue cette errance du bout du monde. Les mélodies montent dans l’air, se dissolvent dans l’éther, se modifient au hasard des mouvements de la glace, des reflets prismatiques qui irradient l’espace… Il y a là presque quelque chose d’enchanteur, une magie indescriptible qui nous envahie.
« Partial Melt » explore les gémissements de la glace, les craquements issus de profondeurs instables, en perpétuels mouvements, utilisant le bruit de l’eau qui s’écoule, des égouttures comme une musique rituelle à laquelle les nappes de synthés ajoutent en puissance évocatrice, ainsi que l’appel lancinant d’animaux marins qui nous arrivent, déformés par la distance, par l’eau, par la glace, et en devient poignant, d’une terrible mélancolie. A une époque de bouleversements, de réchauffement, climatiques, la musique de NECROPHORUS sur « DRIFTING IN MOTION » en devient presque un témoignage sur ce monde glace qui disparait de plus en plus vite dans l’indifférence générale, un témoignage sur la fonte de ces géants plus que millénaires qui n’ont su résister au règne destructeur de l’homme ! Beau et triste comme toute l’œuvre de Peter Andersson concue pour NECROPHORUS.
« Lost Land Part 2 » ne déroge pas à la règle, frémissements de la glace, écoulements d’eau, nappes vaporeuses de synthés. Il y a en revanche une menace qui plane sur « Drifting », et ce, de façon moins tenue que dans les autres titres. Grondements de la glace, chocs des blocs qui s’écroulent dans l’eau avec fracas, grincements en tout genre des plaques qui travaillent en profondeur, que ne parviennent pas totalement à effacer les notes suspendues de synthés, comme si cet univers, enfin, nous révéler qu’il peut être aussi beau que dangereux. Comme si on en contemplait la lente désagrégation, le dernier poudroiement de magie, le dernier éclat cristallin, avant les ténèbres de l’hiver. Et en effet, vers le milieu, le morceau n’est plus qu’un ballet impressionniste de son, une envolée mystérieuse de sonorités, qui se dissolvent dans un dernier rayon de soleil avant de retrouver l’omniprésence des craquements de la glace.
A tous les rêveurs égarés en ce monde de pestilence, « DRIFTING IN MOTION » est pour vous…
GATHERING COMPOSED THOUGHTS
Dragon Flight Recordings 2000
Composed 1991-1996. Re-mixed in 1999
Et dès le premier morceau, « Lost Land Part 1 » on retrouve tout de suite cette impression de pénétrer dans un monde oublié, perdu, où les longues plages de synthés s’étirent, d’une beauté onirique et presque mélancolique, renforcées par des bruits d’eau diffus, les craquements de la glace, les égouttures, tout un tissus de sons qui confinent aux rêves et aux méditations douces et tristes d’un automne finissant.
Les bruits s’accentuent, deviennent plus présents dans « Ice Shifting » comme si, un instant, perdu au milieu de ces splendeurs glacées, on prenait le temps d’en écouter le moindre craquement, la moindre respiration, comme si la nature nous délivrait là un curieux message. Pourtant rien de New Age dans cette attitude, rien de surfait, de facile, tant les ambiances son travaillées et revêtent ici un caractère profond, doux et mélancolique, et les mélodies semblent avoir dérivées au-dessus d’océans inconnus avant de nous parvenir, épurées, délicates, et toujours aussi mystérieuses.
Le troisième morceau « Frost » continue cette errance du bout du monde. Les mélodies montent dans l’air, se dissolvent dans l’éther, se modifient au hasard des mouvements de la glace, des reflets prismatiques qui irradient l’espace… Il y a là presque quelque chose d’enchanteur, une magie indescriptible qui nous envahie.
« Partial Melt » explore les gémissements de la glace, les craquements issus de profondeurs instables, en perpétuels mouvements, utilisant le bruit de l’eau qui s’écoule, des égouttures comme une musique rituelle à laquelle les nappes de synthés ajoutent en puissance évocatrice, ainsi que l’appel lancinant d’animaux marins qui nous arrivent, déformés par la distance, par l’eau, par la glace, et en devient poignant, d’une terrible mélancolie. A une époque de bouleversements, de réchauffement, climatiques, la musique de NECROPHORUS sur « DRIFTING IN MOTION » en devient presque un témoignage sur ce monde glace qui disparait de plus en plus vite dans l’indifférence générale, un témoignage sur la fonte de ces géants plus que millénaires qui n’ont su résister au règne destructeur de l’homme ! Beau et triste comme toute l’œuvre de Peter Andersson concue pour NECROPHORUS.
« Lost Land Part 2 » ne déroge pas à la règle, frémissements de la glace, écoulements d’eau, nappes vaporeuses de synthés. Il y a en revanche une menace qui plane sur « Drifting », et ce, de façon moins tenue que dans les autres titres. Grondements de la glace, chocs des blocs qui s’écroulent dans l’eau avec fracas, grincements en tout genre des plaques qui travaillent en profondeur, que ne parviennent pas totalement à effacer les notes suspendues de synthés, comme si cet univers, enfin, nous révéler qu’il peut être aussi beau que dangereux. Comme si on en contemplait la lente désagrégation, le dernier poudroiement de magie, le dernier éclat cristallin, avant les ténèbres de l’hiver. Et en effet, vers le milieu, le morceau n’est plus qu’un ballet impressionniste de son, une envolée mystérieuse de sonorités, qui se dissolvent dans un dernier rayon de soleil avant de retrouver l’omniprésence des craquements de la glace.
A tous les rêveurs égarés en ce monde de pestilence, « DRIFTING IN MOTION » est pour vous…
GATHERING COMPOSED THOUGHTS
Dragon Flight Recordings 2000
Composed 1991-1996. Re-mixed in 1999
1. Yoga Part 1
2. Yoga Part 2
3. Spiritcatcher
4. Sophysis - alteration
5. Threshold over Times
6. Water from Arcane Delight
7. Sadnight
8. The Dormant Being
9. A second very heavy Grief
10. Soporific
11. In mourning
2. Yoga Part 2
3. Spiritcatcher
4. Sophysis - alteration
5. Threshold over Times
6. Water from Arcane Delight
7. Sadnight
8. The Dormant Being
9. A second very heavy Grief
10. Soporific
11. In mourning
« GATHERING COMPOSED THOUGHTS » reprend toute une série de morceaux rares, sortis en cassette, vinyle ou sur des compilations, tous composés entre 1991 et 1996. Plus cinq titres inédits.
Assez proche dans l’esprit des premières cassettes de Raison d’Être ou de « Reflections from the Time of Opening » par exemple, le troisième CD de NECROPHORUS est empreint d’une terrible mélancolie, d’une tristesse infinie dont chaque morceau semble explorer un sentier bien solitaire ; et on se rend vite compte que cet album est un compromis entre lesdits débuts et la magie du tout premier CD : « Underneath the Spirit of Tranquility ».
Après les deux titres présents sur l’EP « YOGA », on poursuit avec « Spiritcatcher » qui débute sur de curieux gémissements lointains, mystérieux, inquiétants, mais aussi mélancoliques comme l’essentiel de ce CD.
« Sophysis – alteration » est une version alternative d’un morceau déjà présent sur le premier CD. On retrouve donc ici cette évocation de la nature, calme et magique, que l’on avait dans « Underneath the Spirit of Tranquility » mais avec une touche presque orientale et des percussions comme on en découvrait parfois dans le défunt SVASTI-AYANAM, autre projet de Peter Andersson.
« Threshold over Times » est vraiment très proche dans l’esprit de « Reflections from the Time of Opening » : mélodies entêtantes, percussions, instruments susurrants de curieuses mélodies.
Suit le lent et triste « Water from Arcane Delight », bruits d’eau, mélodies feutrées, notes étirées, tout pousse à de biens tristes réflexions. Presque aussi triste « Sadnight » poursuit cette procession douloureuse de souvenirs.
« The Dormant Being » reste dans le même état d’esprit, beau et spleenétique, qui élève la tristesse, la douleur, au gré de ces mélodies, en une catharsis sublime et existentielle.
Le titre suivant « A second very heavy Grief », peut-être moins profond que les précédents, reste cependant largement digne d’intérêt, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne viendra pas nous consoler de ses vaines illusions.
« Soporific » n’a quant à lui rien de soporifique pour celui qui aime les mélodies tristes de Peter Andersson, toute cette beauté mêlée de nostalgie qui se dégage de certains morceaux. L’album se termine comme il se doit avec « In mourning ».
Assez proche dans l’esprit des premières cassettes de Raison d’Être ou de « Reflections from the Time of Opening » par exemple, le troisième CD de NECROPHORUS est empreint d’une terrible mélancolie, d’une tristesse infinie dont chaque morceau semble explorer un sentier bien solitaire ; et on se rend vite compte que cet album est un compromis entre lesdits débuts et la magie du tout premier CD : « Underneath the Spirit of Tranquility ».
Après les deux titres présents sur l’EP « YOGA », on poursuit avec « Spiritcatcher » qui débute sur de curieux gémissements lointains, mystérieux, inquiétants, mais aussi mélancoliques comme l’essentiel de ce CD.
« Sophysis – alteration » est une version alternative d’un morceau déjà présent sur le premier CD. On retrouve donc ici cette évocation de la nature, calme et magique, que l’on avait dans « Underneath the Spirit of Tranquility » mais avec une touche presque orientale et des percussions comme on en découvrait parfois dans le défunt SVASTI-AYANAM, autre projet de Peter Andersson.
« Threshold over Times » est vraiment très proche dans l’esprit de « Reflections from the Time of Opening » : mélodies entêtantes, percussions, instruments susurrants de curieuses mélodies.
Suit le lent et triste « Water from Arcane Delight », bruits d’eau, mélodies feutrées, notes étirées, tout pousse à de biens tristes réflexions. Presque aussi triste « Sadnight » poursuit cette procession douloureuse de souvenirs.
« The Dormant Being » reste dans le même état d’esprit, beau et spleenétique, qui élève la tristesse, la douleur, au gré de ces mélodies, en une catharsis sublime et existentielle.
Le titre suivant « A second very heavy Grief », peut-être moins profond que les précédents, reste cependant largement digne d’intérêt, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne viendra pas nous consoler de ses vaines illusions.
« Soporific » n’a quant à lui rien de soporifique pour celui qui aime les mélodies tristes de Peter Andersson, toute cette beauté mêlée de nostalgie qui se dégage de certains morceaux. L’album se termine comme il se doit avec « In mourning ».
ELINROS
Yantra Atmospheres 2005
Yantra Atmospheres 2005
1. sal
2. tre
3. vatn
4. kyrrð
5. The source of underwater bleakness part I & II
Jusqu’à présent, tout le talent de Peter Andersson avec NECROPHORUS c’était de ne pas nous proposer un énième album d’ambient, jolie, mais sans âme. Lorsqu’il explorait les beautés de la nature, au travers des forêts, des icebergs des terres polaires, il y avait toujours une part de magie, une beauté douce et mélancolique qui ne pouvait laisser indifférent.
ELINRÓS marque en ce sens un tournant par rapport aux précédentes productions, car les atmosphères y sont plus feutrées, presque plus impersonnelles aussi il faut bien le dire, et l’on se sent plus proche à l’écoute de cet album d’un très bon Alio Die, Robert Rich, Vidna Obmana, Oöphoi ou Thom Brennan que des premières œuvres de NECROPHORUS.
Certes le talent est toujours là, mais il faut le chercher ailleurs : car les mélodies qui s’étirent, les tintements de cloches, les bruits divers de la nature, ne sont plus porteurs de la magie à laquelle Peter Andersson nous avait jusqu’alors habitué. Sans doute est-ce intentionnel, les morceaux étant encore plus impressionniste que par le passé, et s’inscrivant dans ce courant d’ambient qui, rendant hommage à la nature, cherche à atteindre une certaine transe spirituelle au travers de nappes léthargique et d’un field recordings manipulé ou non.
Et en ce sens, l’essentiel des titres atteignent leur but.
« Sal » est purement dédié à la méditation ; long ensemble de cloches, de tintements, de vibrations, de grincements feutrés et d’échos purement hypnotiques.
« Tre » et « Kyrrð » gagnent lentement en intensité, les bruits, les sons qui se mélangent, se dispersent, s’étirent, en deviennent quasi hypnotiques. Les nappes de synthés sont plus en retraits, et, comme chez Olhon par exemple (Hazard aussi mais dans une moindre mesure), c’est ce mélange de bruits, de craquements, de sons indiscernables, étranges, étouffés, de glougloutements sinueux, qui forgent l’essence même du morceau, les mélodies ne devenant qu’une sorte de contrepoint qui en renforcent la puissance.
Même si la magie en est absente, cet album paraîtra sans doute plus aboutis à certains, de part ce mélange justement de bruits, ce fourmillement sonores faussement minimaliste, qui crée un hommage vibrant à la nature, aux ruisseaux, aux vieux troncs noueux, aux roches moussues que l’on a l’impression de contempler à chaque instant de cette écoute. Mais c’est une écoute apaisée, une sorte de témoignage neutre sur les éléments, sur tout un univers que plus personne ou presque ne prend le temps de regarder.
« Vatn » reste dans cet esprit, les nappes de synthés devenant plus présentes à mesure que le morceau progresse, plus proche de ce à quoi Peter Andersson nous avait habitué par le passé, et l’on se laisse rapidement gagné par l’ambiance.
La première partie de « The source of underwater bleakness » déjà présente sur la très belle compilation « The Last Bleak Days », sortie chez Bleak Records, retrouve le côté méditatif, mystérieux, des premières œuvres. Longues plages de synthés envoutants, oniriques, qui poussent l’esprit vers les terres insoupçonnées de l’au-delà, d’une nature vu au travers du prisme de quelque légende à demi oubliée. Morceau donc beaucoup plus dépouillé, dont ne perce ici et là que quelques sonorités diffuses, quelques bruits marginaux, et on se prend à l’écoute de ce morceau à imaginer ce qu’aurait pu être ce CD si Peter Andersson avait une fois de plus, comme dans « Drifting in Motion » mélangé les deux styles.
ELINRÓS marque en ce sens un tournant par rapport aux précédentes productions, car les atmosphères y sont plus feutrées, presque plus impersonnelles aussi il faut bien le dire, et l’on se sent plus proche à l’écoute de cet album d’un très bon Alio Die, Robert Rich, Vidna Obmana, Oöphoi ou Thom Brennan que des premières œuvres de NECROPHORUS.
Certes le talent est toujours là, mais il faut le chercher ailleurs : car les mélodies qui s’étirent, les tintements de cloches, les bruits divers de la nature, ne sont plus porteurs de la magie à laquelle Peter Andersson nous avait jusqu’alors habitué. Sans doute est-ce intentionnel, les morceaux étant encore plus impressionniste que par le passé, et s’inscrivant dans ce courant d’ambient qui, rendant hommage à la nature, cherche à atteindre une certaine transe spirituelle au travers de nappes léthargique et d’un field recordings manipulé ou non.
Et en ce sens, l’essentiel des titres atteignent leur but.
« Sal » est purement dédié à la méditation ; long ensemble de cloches, de tintements, de vibrations, de grincements feutrés et d’échos purement hypnotiques.
« Tre » et « Kyrrð » gagnent lentement en intensité, les bruits, les sons qui se mélangent, se dispersent, s’étirent, en deviennent quasi hypnotiques. Les nappes de synthés sont plus en retraits, et, comme chez Olhon par exemple (Hazard aussi mais dans une moindre mesure), c’est ce mélange de bruits, de craquements, de sons indiscernables, étranges, étouffés, de glougloutements sinueux, qui forgent l’essence même du morceau, les mélodies ne devenant qu’une sorte de contrepoint qui en renforcent la puissance.
Même si la magie en est absente, cet album paraîtra sans doute plus aboutis à certains, de part ce mélange justement de bruits, ce fourmillement sonores faussement minimaliste, qui crée un hommage vibrant à la nature, aux ruisseaux, aux vieux troncs noueux, aux roches moussues que l’on a l’impression de contempler à chaque instant de cette écoute. Mais c’est une écoute apaisée, une sorte de témoignage neutre sur les éléments, sur tout un univers que plus personne ou presque ne prend le temps de regarder.
« Vatn » reste dans cet esprit, les nappes de synthés devenant plus présentes à mesure que le morceau progresse, plus proche de ce à quoi Peter Andersson nous avait habitué par le passé, et l’on se laisse rapidement gagné par l’ambiance.
La première partie de « The source of underwater bleakness » déjà présente sur la très belle compilation « The Last Bleak Days », sortie chez Bleak Records, retrouve le côté méditatif, mystérieux, des premières œuvres. Longues plages de synthés envoutants, oniriques, qui poussent l’esprit vers les terres insoupçonnées de l’au-delà, d’une nature vu au travers du prisme de quelque légende à demi oubliée. Morceau donc beaucoup plus dépouillé, dont ne perce ici et là que quelques sonorités diffuses, quelques bruits marginaux, et on se prend à l’écoute de ce morceau à imaginer ce qu’aurait pu être ce CD si Peter Andersson avait une fois de plus, comme dans « Drifting in Motion » mélangé les deux styles.
IMPRINTS
Wrotycz Records 2007
Wrotycz Records 2007
1. Imprints – variation I
2. Imprints – variation II
3. Imprints – variation III
2. Imprints – variation II
3. Imprints – variation III
Parfait successeur d’ « Elinrós », « IMPRINTS » poursuit son exploration d’une nature transcendée par la musique. On reconnait tout de suite les enregistrements de sons pris sur le vif, puis retravaillés, épurés, en studio, auxquels s’allient très rapidement la beauté délicates de boucles hypnotiques de synthés (Imprints – variation I).
Le début du premier morceau semble véritablement minimaliste, un peu à la manière d’Hazard (North, Wood…), succession de sonorités discrètes, de grincements lointains, de bruits indéchiffrables (grattements, insectes, chuintements) qui traversent l’espace sonores au gré de leur volonté, puis tout se densifie. Les bruits s’harmonisent, forment une unité, un mouvement arcanique de sons qui devient le limon fertile de ce morceau, au-dessus duquel les boucles oniriques des synthés n’ont plus qu’à prendre leur envol. Si malgré ses grandes qualités, avec « Elinrós », une part de la magie inhérente à NECROPHORUS était volontairement restée en retrait au profit d’une œuvre qui faisait figure de témoignage, il n’en est rien de ce nouvel album, qui, loin d’être une redite des précédentes œuvres, réussi à trouver sa propre voix tout en s’appuyant sur l’expérience du passé pour évoquer le mystère de la nature, la beauté et la mélancolie qu’elle suscite.
« Imprints – variation II » commence de la même manière que le premier morceau. Mêmes boucles entêtantes, fluctuantes de sons, mêmes mouvements furtifs, indistincts, écoulements d’eau, qui animent l’espace, préparent le terrain aux longues boucles lancinantes de synthés. Cette seconde variation est, à ce titre, véritablement envoutante ! Répétitif mais toujours changeant, mystérieux et mélancolique à souhait, ce morceau se perd en un ondoiement fascinant qui crée une terrible impression de déréalisation. Le style est différent mais on songe parfois à la beauté de certaines œuvres de Massimo Magrini (Bad Sector, Olhon).
La dernière variation est une improvisation live, enregistré le 18 mars 2007, toujours en studio, qui confirme l’originalité et la qualité de ce cinquième CD. Ici les harmonies se perdent dans un éther incertain, les mélodies sont instables, changeantes, et semblent comme émanées de quelques rêves délicats dont on sait, au réveil, qu’il ne nous restera que ces notes fragiles et ténues. Vraiment réussi !
Le début du premier morceau semble véritablement minimaliste, un peu à la manière d’Hazard (North, Wood…), succession de sonorités discrètes, de grincements lointains, de bruits indéchiffrables (grattements, insectes, chuintements) qui traversent l’espace sonores au gré de leur volonté, puis tout se densifie. Les bruits s’harmonisent, forment une unité, un mouvement arcanique de sons qui devient le limon fertile de ce morceau, au-dessus duquel les boucles oniriques des synthés n’ont plus qu’à prendre leur envol. Si malgré ses grandes qualités, avec « Elinrós », une part de la magie inhérente à NECROPHORUS était volontairement restée en retrait au profit d’une œuvre qui faisait figure de témoignage, il n’en est rien de ce nouvel album, qui, loin d’être une redite des précédentes œuvres, réussi à trouver sa propre voix tout en s’appuyant sur l’expérience du passé pour évoquer le mystère de la nature, la beauté et la mélancolie qu’elle suscite.
« Imprints – variation II » commence de la même manière que le premier morceau. Mêmes boucles entêtantes, fluctuantes de sons, mêmes mouvements furtifs, indistincts, écoulements d’eau, qui animent l’espace, préparent le terrain aux longues boucles lancinantes de synthés. Cette seconde variation est, à ce titre, véritablement envoutante ! Répétitif mais toujours changeant, mystérieux et mélancolique à souhait, ce morceau se perd en un ondoiement fascinant qui crée une terrible impression de déréalisation. Le style est différent mais on songe parfois à la beauté de certaines œuvres de Massimo Magrini (Bad Sector, Olhon).
La dernière variation est une improvisation live, enregistré le 18 mars 2007, toujours en studio, qui confirme l’originalité et la qualité de ce cinquième CD. Ici les harmonies se perdent dans un éther incertain, les mélodies sont instables, changeantes, et semblent comme émanées de quelques rêves délicats dont on sait, au réveil, qu’il ne nous restera que ces notes fragiles et ténues. Vraiment réussi !
MOMENTS OF SLEEPING SADNESS (Early Works)
Tantric Harmonies 2008
1. The Dormant Being
2. A second very heavy Grief
3. Soporific
4. In Mourning
5. Threshold over Times
6. Water from Arcane Delight
7. Sadnight
8. The Dormant Being
9. A second very heavy Grief
10. From Sadness to Somnolence
11. In mourning
12. Glassworks
13. Rainnight
14. Soporific
« MOMENTS OF SLEEPING SADNESS » est un album gothique, éthéré et terriblement mélancolique qui ravira les fans d’Arcana ou ceux de Dead Can Dance, période « Within the Realm of a Dying Sun ». Le CD reprend tous les morceaux de « Gathering Composed Thoughts » à l’exception du vinyle « Yoga », de « Spiritcatcher » et de la version alternative de « Sophysis », ajoutant à certain d’entre eux une version différente ou plus ancienne.
C’est le cas de « The Dormant Being » dont la seconde version, tiré de la fameuse K7 « Sadness and Somnolence », reste quand même très proche. Idem pour « A second very heavy Grief »; en revanche, avec « Soporific », si la mélodie reste la même, les sons utilisés sont différents. On retrouve un peu le même principe avec « In Mourning ».
« Glassworks» et « Rainnight » ne figurent pas sur « Gathering Composed Thoughts » mais sont tirés de la K7 « The Voices of Eternity Which Calls for the Captives of the Time ». Tout les deux sont assez simples et restent en retrait des autres compositions.
« From Sadness to Somnolence » est aussi un titre inédit, lui aussi tiré de « Sadness and Somnolence ». Jolie morceau au néo-classicisme gothique et triste.
En conclusion, « MOMENTS OF SLEEPING SADNESS » est donc uniquement dédié aux passionnés de NECROPHORUS, à ceux qui en achètent toutes les œuvres ou ne possèdent pas le très beau « Gathering Composed Thoughts ».
C’est le cas de « The Dormant Being » dont la seconde version, tiré de la fameuse K7 « Sadness and Somnolence », reste quand même très proche. Idem pour « A second very heavy Grief »; en revanche, avec « Soporific », si la mélodie reste la même, les sons utilisés sont différents. On retrouve un peu le même principe avec « In Mourning ».
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