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Prochains articles :MORTESIUM...INVERCAULD...KAMMARHEIT...
...musiques obscures, funèbres, oniriques et dépressives ...
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DARK, BLACK AND HAUNTED SOUNDSCAPES

DARK, BLACK AND HAUNTED SOUNDSCAPES
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ASMOROD

…Hypnotique, rituelle, distillant ses ambiances sombres et oniriques, l’œuvre d’Asmorod s’écoute en des salles obscures à l’heure où les anges pleurent la mort de Dieu et l’avènement d’un royaume hanté…

HYSOPE
(Steinklang Industries) 2006



















1- The Third Secret
2- Nobody Knows
3- Forbidden Daughter of God
4- Unborn
5- Dark-Heart Procession
6- Angel of Silent Heaven
7- Abode of the Dead
8- Night of the Skies
9- Enlightening Fire
10- False Hypothesis

Moins industriel que les deux précédents albums et beaucoup plus atmosphérique, sorte de compromis entre l’album « Derelict » et le regretté projet parallèle de Nicolas D. Faure Kurotokage, « Hysope » est une œuvre onirique et sombre.
Tout commence par « The Third Secret » et son long chant de moines tibétains qui s’étire, énigmatique, porté par des sons intemporels, appelant à la contemplation, à une sorte de rêverie triste et inquiétante. Porte ouverte vers un autre monde qui n’est ni celui du rêve, ni celui de la vie réelle, mais une sorte d’univers hypnagogique, entre l’état de veille et le sommeil. Un monde qui révèle peu à peu son obscurité par des voix plus aériennes, fantomatiques, mêlés à des souffles, des échos, des nappes profondes de synthé.
« Nobody Knows » reste dans cet univers de plus en plus fantomatique et triste. Une morne litanie au synthé, affligée, répétitive, des souffles et des échos venus d’outre-tombe, qui nous laissent à la limite de cet autre monde suggéré.
Le morceau suivant « Forbidden Daughter of God » ne lasse pas de rappeler – et non copier -Raison d’Être et l’album « Within the Depths of Silence and Phormations » avec des titres oniriques, beau et tristes comme « In Abscence of Subsequent Ambivalance » ou le superbe « Dream’s Essence » puis le côté hanté de la musique reprend le dessus dans la deuxième partie du morceau.
Et cette fois, avec « Unborn » l’obscurité est vraiment tombée, et les fantômes reviennent, se glissent jusqu’à nous. On explore une sorte d’entre-monde crépusculaire, de purgatoire ombreux où vivent les esprits des disparus. Et à l’inverse du morceau précédent, les longues nappes tristes de sons, de synthés, les échos moribonds, reviennent à la fin du morceau, jetant sur cet au-delà sonore une lueur triste. « Dark-Heart Procession » retourne par certaines sonorités au japon spectrale de « Call to the Deep » de Kurotokage.
Et les histoires de fantômes s’enchainent, si l’on ne connaissait la passion d’Asmorod pour le japon, on songerait aussi à des écrivains comme Montagues Rhode James ou Sheridan le Fanu, ou à quelque noire et ténébreuse philosophie, quelques visions désenchantée de l’au-delà. A témoin, le très habité et superbe « Angel of Silent Heaven » plein de soupirs désincarnés, de bruits d’eau, de souffles d’outre-tombe, et où l’on retrouve les mêmes mélodies riches et imprécatoires. A rapprocher peut-être aussi de « Reliquary » de Caul.
Ensuite nous nous embarquons pour un voyage dans le regard éternel des morts : « Abode of the Dead » tout aussi évocateur.
Mais le plus envoûtant de tous reste sans doute l’inoubliable « Enlightening Fire », boucles oniriques de mélodies fascinantes, irréelles, c’est l’appel d’un ailleurs triste et magnifique.
Inoubliable !!!



Pochette initialement prévue pour HYSOPE qui devait aussi être un double CD...

DERELICT
(Tesco) 1999















1- Suspended Motion
2- Vaporscreen
3- Glass no Kamen II - Vitreous Structures
4- Anaesthetic Season
5- Glass no Kamen I - Collapse

Aaahh ! « Derelict » et ses samples de voix envoutantes, comme au début de « Suspended Motion » ! Et peu à peu, par-dessus ces voix, un bourdonnement angoissé empli l’espace, rythmé par des bruits, supporté par des notes distendues, vibrantes, qui fond leur apparition tandis que les voix reviennent. Et c’est un curieux hymne industriel, ambiant, mauvais qui assaille notre esprit.
Suit ensuite l’infernal et majestueux « Vaporscreen » : boucles hantées, grondements, martèlements lents et mélodies mortuaires, auxquels s’ajoutent une fois de plus des samples fatidiques. Beau et fascinant comme une lente procession de spectres par un soir de pleine lune dans un jardin hanté… Cris et hululements désenchantés s’enchaînent sur cet hymne nocturne et lugubre… Un autre chef-d’œuvre de dark-ambient rituel…
«Glass no Kamen II - Vitreous Structures» retourne à cet univers atmosphérique ponctué de sonorités industrielles qui caractérise Asmorod. Bruit d’eau, grincements, sorte de sonar lancinant et martelant en arrière-fond, voix saturées, qui se succèdent et créent une pièce sonore.
« Anaesthetic Season » révèle les mêmes structures mornes et grinçantes : bruits de pas, eau, grésillements et voix sur des mélodies atmosphériques.
A quand la réédition de cette œuvre majeur épuisée depuis longtemps ?
















A FAINT LIGHT BELOW
(Bastet Records) 1998


















1- Marble Whorefucking
2- Red Sore Shojo
3- Onna Goroshi
4- Seï Hanzaï

Fascinant album aux confins du dark-ambient, du death-industrial, ou même du bruitisme et de l’ambient, « A Faint Light Below » commence par le rituel « Marble Whorefucking » au rythme sourd, ponctué de grincements, et d’une litanie inquiétante - sorte de boucle au synthé - auxquels s’ajoutent divers grincements, des sonorités distordues, le tout formant un rituel enivrant. Le morceau se termine sur la même mélodie perverse, vibrante, pleine de grincements.
« Red Sore Shojo» est beaucoup plus ambiant et industriel à la fois, ambiant par l’atmosphère qu’il dégage, et industriel par les sonorités qu’il emploie. Utilisant toujours les mêmes sons rêches, susurrants, sur des bruits d’eau samplés et déformés, des échos de grincements, et avec toujours le même leitmotiv sonore ambigu fait de quelques notes passées en boucle. Des voix curieusement modulés, des bourdonnements saturent la fin du morceau.
«Onna Goroshi» commence par des notes aigues, vibrantes et distantes à la fois, puis un morceau sans doute asiatique, une chanson emplie l’espace, et lentement une mélodie sourde, lugubre, s’élève, efface tout, et des chuchotements, des voix hâtives, effrayées, font écho à cette mélodie de plus en plus riche, où des vibrations, de lointaines distorsions émergent ici et là de l’ensemble. Et tout devient mécanique, rythmé, les voix, les sons, formant de nouveau un curieux rituel de mort et de souffrance auxquels s’ajoutent quelques machineries inhumaines. Puis les hurlements torturés, les drones fluctuant, les machines mauvaises de « Seï Hanzaï» ouvrent sur un univers pervers de mort et de douleur. Et les boucles mélodiques reviennent se greffer sur les gémissements, toujours aussi hanté dans cet univers lugubre.

INVOLUTION TOWARD CHTONIAN DEPTHS
(Solistitium Records) 1997



1- Poison - Transcendance
2- De Cantico Funebri
3- For A Brighter Faint Light (Fragile Salicacée Sous Un Terne Suaire)
4- Through Oceanic Calls
5- Ïa! Ïa! Cthulhu Fhtagn!
6- Subplutonary Incubation I
7- Subplutonary Incubation II (Abandon À La Morphine Céleste)
8- Chtonian Transubtantiation : Lorsqu'ils Rient Mais Ne Sourient Plus

Premier CD à sortir sous le nom d’Asmorod, « Involution Toward Chtonian Depths » n’a que très peu de rapport avec les œuvres ultérieur de Nicolas D. Faure. A l’époque Cédric Codognet, parti par la suite fonder Sator Absentia, faisait encore parti du projet.
Album gothic, heavenly voices, acoustique, ambient, indus et électronique à l’occasion « Involution Toward Chtonian Depths » est plus un album fourre-tout, expérimental, contenant difficilement les deux personnalités marquées de ces membres respectifs.
On passe ainsi des drones chtoniens du début de « Poison » à des chœurs gothiques dans la seconde partie « Transcendance ».
« De Cantico Funebri » continue dans le même esprit de voix/chœurs mornes et funèbres, puis des boucles électroniques et rythmées entrent en jeux, ressemblant à certains des albums futurs de Sator Absentia : « The True Meaning of Golgotha » ou « Fluid Artefacts ».
Percussions et ambiances plus ou moins inquiétantes pour « For a Brighter Faint Light ».
Puis un jolie morceau de guitare acoustique avec une toute aussi jolie voix, de femme cette fois-ci, typique de certain projet heavenly voices.
« Through Oceanic Calls » revient à un univers plus ambient, boucles océaniques, drones suivant le cours de quelque courant secret, qui peut se comparer à certaines œuvres d’Aidan Baker par exemple. Puis le violon inquiet de Cédric Codognet entre en jeux, mais bien en deçà des meilleurs moments du superbe et sinistres album de dark-ambient de Sator Absentia : « Mercurian Orgasms ».
« Ïa ! Ïa ! CHTULHU FHTAGN ! » commence par des drones, continue comme un morceau plus instrumental, d’un néo-classicisme rappelant lointainement Dead Can Dance, Arcana voire Ontario Blue/Endvra avec la même jolie voix de femme. Puis on repart dans un univers industriel ou seul subsiste la voix, sorte de leitmotiv lancinant… etc… On aurait de toute façon espéré quelque chose de plus… Lovecraftien…
Les autres titres restent dans cet esprit mi-instrumental/heavenly, mi-ambient/drones et percussions.
Bref, un album loin d’être mauvais, mais qui ne ravira pas systématiquement les fans de dark-ambient. Ceux-là, bénirons les seigneurs des abysses d’avoir séparé les deux comparses afin qu’ils suivent chacun leur propre et ténébreux chemin.

1 commentaire:

Hysope a dit…

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