1ère PARTIE (1994-2001)
2ème PARTIE (2002-2013)
Empreint d’un mysticisme douloureux, le travail de l’américain Brett Smith est toujours à mi chemin entre les visions éthérées issues de ses convictions, et le doute, la tristesse inhérente à toute croyance, à toute existence. Elle est l’expression de ce creux de la vague, de cet abîme, où, parfois, quelques rêves, quelque étrange espérance, arrivent à percer.
A GOLDEN EPIPHANY
A GOLDEN EPIPHANY
(Eibon Records) 2002
Sortis presque consécutivement, « Epiphany/Fortunate », « The Golden Section » et « Whole » marquent les débuts du projet de Brett Smith. Introuvables depuis, ils sont ressortis en 2002 chez Eibon Records sous la forme d’un triple CD intitulé « The Golden Epiphany ». C’est de cette nouvelle version dont sont tirées les critiques suivantes.
EPIPHANY / FORTUNATE
(Epiphany Recordings) 1994 Cassette
(The Golden Epiphany CD1)
EPIPHANY / FORTUNATE
(Epiphany Recordings) 1994 Cassette
(The Golden Epiphany CD1)
A Epiphany
B Fortunate
Lors de sa ressortie, le CD apparait divisé en 16 morceaux sans titres.
Dans une interview, Brett Smith considérait ces trois cassettes très proches de l’album “Crucible” qui en était une sorte de point culminant :
They're similar to what Crucible sounds like, Crucible is sort of a culmination of what I did on the 3 cassettes.(Interview réalisée par Mickael C. Lund en août 1998.)Pourtant, tout le style de CAUL transparait déjà dans cette ancienne cassette, même si certains morceaux ressemblent plus à des essais, à une expérimentation maladroite de ce que devait devenir CAUL par la suite.
Travaillant presque exclusivement avec des claviers, de longues nappes oniriques ou mystérieuses de synthés, dont quelques mélodies se dégagent, tristes, lentes, renforcées par des bruits éphémères, des souffles discrets. Témoin le second morceau qui nous plonge tout de suite dans cette atmosphère si particulière qui traverse l’œuvre de Brett Smith, cette mystique douloureuse, ces visions éthérées et tristes, parfois presque fantomatiques.
Plus étrange, « Untitled 3» est un morceau lent, utilisant comme structure une basse sourde, quelques raclements, et un curieux sample de voix mêlés de notes plutôt inquiétantes.
Certains morceaux sont plus anodins, simple recherche d’ambiances, comme « Untitled 4 » : quelques percussions et notes ; « Untitled 9 et 11 » assez monotones et « Untitled 10 » dont le début donne une idée assez précise de ce que CAUL arrivera à faire par la suite, curieux compromis entre les spires éthérées de ces œuvres futur et les tourbillons magiques de Thom Brennan.
D’autres morceaux ne sont que des mélanges diffus de notes, de mélodies qui se suivent, comme « Untitled 5 » tandis que « Untitled 6 » ressemblent plus au « brouillon » d’une œuvre futur qui prendra toute sa force à partir de « The Sound of Faith » et « Lights from many Lamps ».
Réflexion triste, pausée, « Untitled 7 » nous emporte vers quelque rêverie oscillant entre espoir et peine, mais tout cela avec un grand calme, un ton si particulier que l’on ne retrouve que rarement ailleurs. Tout aussi proche « Untitled 8 » reste dans la même atmosphère mélancolique et rêveuse.
Plus sombre et inquiétant en revanche avec ses mélodies sourdes, gutturales, « Untitled 12 » rappelle de loin en loin certains passages de Megaptera (Will You Survive this Nightmare ?) ou de Lustmord.
Retour à une mystique mélancolique, poussant à de sombres réflexions, avec « Untitled 13 ». Rythme lent, notes profondes, cloches, et quelques échos discrets.
On reste dans l’obscurité avec « Untitled 14 ». Souffles, mélodies de synthés sombres et dépressives.
Plus étrange, « Untitled 15 » avec ses multiples échos, ses curieuses notes de synthé, qui a presque quelque chose d’ethnique, d’une métaphysique extra-européenne.
Rappelant le très fantomatique « Reliquary », le dernier titre nous emmène vers un royaume de grisaille sans fin. Souffles, échos sourds, notes brumeuse et effacées qui se perdent dans l’espace.
WHOLE
(Epiphany Recordings) 1994 Cassette
(The Golden Epiphany CD2)
B Fortunate
Lors de sa ressortie, le CD apparait divisé en 16 morceaux sans titres.
Dans une interview, Brett Smith considérait ces trois cassettes très proches de l’album “Crucible” qui en était une sorte de point culminant :
They're similar to what Crucible sounds like, Crucible is sort of a culmination of what I did on the 3 cassettes.(Interview réalisée par Mickael C. Lund en août 1998.)Pourtant, tout le style de CAUL transparait déjà dans cette ancienne cassette, même si certains morceaux ressemblent plus à des essais, à une expérimentation maladroite de ce que devait devenir CAUL par la suite.
Travaillant presque exclusivement avec des claviers, de longues nappes oniriques ou mystérieuses de synthés, dont quelques mélodies se dégagent, tristes, lentes, renforcées par des bruits éphémères, des souffles discrets. Témoin le second morceau qui nous plonge tout de suite dans cette atmosphère si particulière qui traverse l’œuvre de Brett Smith, cette mystique douloureuse, ces visions éthérées et tristes, parfois presque fantomatiques.
Plus étrange, « Untitled 3» est un morceau lent, utilisant comme structure une basse sourde, quelques raclements, et un curieux sample de voix mêlés de notes plutôt inquiétantes.
Certains morceaux sont plus anodins, simple recherche d’ambiances, comme « Untitled 4 » : quelques percussions et notes ; « Untitled 9 et 11 » assez monotones et « Untitled 10 » dont le début donne une idée assez précise de ce que CAUL arrivera à faire par la suite, curieux compromis entre les spires éthérées de ces œuvres futur et les tourbillons magiques de Thom Brennan.
D’autres morceaux ne sont que des mélanges diffus de notes, de mélodies qui se suivent, comme « Untitled 5 » tandis que « Untitled 6 » ressemblent plus au « brouillon » d’une œuvre futur qui prendra toute sa force à partir de « The Sound of Faith » et « Lights from many Lamps ».
Réflexion triste, pausée, « Untitled 7 » nous emporte vers quelque rêverie oscillant entre espoir et peine, mais tout cela avec un grand calme, un ton si particulier que l’on ne retrouve que rarement ailleurs. Tout aussi proche « Untitled 8 » reste dans la même atmosphère mélancolique et rêveuse.
Plus sombre et inquiétant en revanche avec ses mélodies sourdes, gutturales, « Untitled 12 » rappelle de loin en loin certains passages de Megaptera (Will You Survive this Nightmare ?) ou de Lustmord.
Retour à une mystique mélancolique, poussant à de sombres réflexions, avec « Untitled 13 ». Rythme lent, notes profondes, cloches, et quelques échos discrets.
On reste dans l’obscurité avec « Untitled 14 ». Souffles, mélodies de synthés sombres et dépressives.
Plus étrange, « Untitled 15 » avec ses multiples échos, ses curieuses notes de synthé, qui a presque quelque chose d’ethnique, d’une métaphysique extra-européenne.
Rappelant le très fantomatique « Reliquary », le dernier titre nous emmène vers un royaume de grisaille sans fin. Souffles, échos sourds, notes brumeuse et effacées qui se perdent dans l’espace.
WHOLE
(Epiphany Recordings) 1994 Cassette
(The Golden Epiphany CD2)
A Untitled
B Untitled
Lors de sa ressortie chez Eibon « Whole » apparait comme un long morceau de près de 60 min.
La première impression quant on écoute « Whole », c’est que la musique semble beaucoup plus fouillée que sur « Epiphany/Fortunate » et nettement plus industrielle aussi. Longue pièce atmosphérique, « Whole » semble même plus fouillé que le – trop ? - long « Hidden » sorti quelques années plus tard en 2001.
Tout commence par un curieux martèlement auxquels viennent s’ajouter des raclements, des souffles, des bruits perdus en échos, puis des drones industriels prennent le pas sur le reste. Tout s’enchaîne alors, devient un mélange de sonorités sombres et entremêlés de souffles et de rythmes inquiétants.
Ce début reste même étonnement proche des productions Cold Meat de l’époque, de Lustmord, de certaines cassettes de Slaughter Productions.
La seconde partie commence dans une sorte de tourbillon, de souffle de sons, qui rappelle certains passages de Die Sonne Satan ou Megaptera (samples de voix en moins pour ce dernier...).
Ce que l’on peut appeler fictivement la troisième partie (11’20), poursuit dans cet esprit de mélange de sons, de tourbillons sonores, mais de façon plus dépouillée, plus spectrale aussi : des voix, des chœurs lointains viennent hantés la musique qui n’est qu’un mélange de souffles et de notes graves, d’échos déformés de cloches, de sons qui sont plus des vibrations. Franchement inquiétant, surtout lorsque des espèces de samples bourdonnements viennent envahir l’espace sonore, replongeant l’œuvre, l’espace d’un instant, dans un contexte plus industriel. Tout se poursuit en un va-et-vient noyés de sons, d’échos, de souffles, tout aussi fantomatique. Sorte de voyage initiatique et sombre aux pays des âmes errantes.
De longues notes étirées, vibrantes, des nappes diffuses de synthés voyagent ensuite dans cet espace sonore complexe et riche. Il ne reste ensuite plus que ces harmonies étirées ou diffuses qui fluent et refluent d’un instant à l’autre, parfois aigues, parfois bourdonnantes ou fragiles.
L’hypothétique quatrième partie (26’10) débute par des notes graves, un son proche de la distorsion, qui se poursuit en drone vibrant. Moins marquant pourtant que le début du CD.
Le passage suivant (34’15) est constitué par un drone fait d’une multitude de couches de sons superposés, erratiques, fluctuants, rythmés par moments par des échos sourds, et semble assez proche de certains morceaux de Troum ou Maeror Tri. Le morceau se poursuit en une sorte d’expérimentation sonore, à la limite de la confusion, mais retrouvant malgré tout une stabilité dans ces drones tourbillonnants. De lointaines percussions viennent s’ajouter, des notes graves, mais le titre ne réussi pas vraiment à atteindre ce côté hypnotique et rituel que peuvent avoir certaines œuvres de Troum.
Plus pausée, revenant à des mélodies de synthés étirés, mais utilisant toujours ce mélange flou de couches de sons superposés, la partie suivante (43’00) ne parvient pas non plus à se hisser à la hauteur des ambiances plus industrielles ou spectrales des trente premières minutes - de loin les meilleurs.
Le CD se poursuit sur un passage plus industriel rappelant certaines boucles de Die Sonne Satan ou du projet italien (lui aussi sur Eibon Records) I Burn, et se termine sur un mélange de sons, de notes étirées, distendues, retrouvant une part de la beauté spectrale du début mais avec quelque chose de plus cristallin, de moins sombre.
THE GOLDEN SECTION
(Epiphany Recordings) 1994 Cassette
(The Golden Epiphany CD3)
La première impression quant on écoute « Whole », c’est que la musique semble beaucoup plus fouillée que sur « Epiphany/Fortunate » et nettement plus industrielle aussi. Longue pièce atmosphérique, « Whole » semble même plus fouillé que le – trop ? - long « Hidden » sorti quelques années plus tard en 2001.
Tout commence par un curieux martèlement auxquels viennent s’ajouter des raclements, des souffles, des bruits perdus en échos, puis des drones industriels prennent le pas sur le reste. Tout s’enchaîne alors, devient un mélange de sonorités sombres et entremêlés de souffles et de rythmes inquiétants.
Ce début reste même étonnement proche des productions Cold Meat de l’époque, de Lustmord, de certaines cassettes de Slaughter Productions.
La seconde partie commence dans une sorte de tourbillon, de souffle de sons, qui rappelle certains passages de Die Sonne Satan ou Megaptera (samples de voix en moins pour ce dernier...).
Ce que l’on peut appeler fictivement la troisième partie (11’20), poursuit dans cet esprit de mélange de sons, de tourbillons sonores, mais de façon plus dépouillée, plus spectrale aussi : des voix, des chœurs lointains viennent hantés la musique qui n’est qu’un mélange de souffles et de notes graves, d’échos déformés de cloches, de sons qui sont plus des vibrations. Franchement inquiétant, surtout lorsque des espèces de samples bourdonnements viennent envahir l’espace sonore, replongeant l’œuvre, l’espace d’un instant, dans un contexte plus industriel. Tout se poursuit en un va-et-vient noyés de sons, d’échos, de souffles, tout aussi fantomatique. Sorte de voyage initiatique et sombre aux pays des âmes errantes.
De longues notes étirées, vibrantes, des nappes diffuses de synthés voyagent ensuite dans cet espace sonore complexe et riche. Il ne reste ensuite plus que ces harmonies étirées ou diffuses qui fluent et refluent d’un instant à l’autre, parfois aigues, parfois bourdonnantes ou fragiles.
L’hypothétique quatrième partie (26’10) débute par des notes graves, un son proche de la distorsion, qui se poursuit en drone vibrant. Moins marquant pourtant que le début du CD.
Le passage suivant (34’15) est constitué par un drone fait d’une multitude de couches de sons superposés, erratiques, fluctuants, rythmés par moments par des échos sourds, et semble assez proche de certains morceaux de Troum ou Maeror Tri. Le morceau se poursuit en une sorte d’expérimentation sonore, à la limite de la confusion, mais retrouvant malgré tout une stabilité dans ces drones tourbillonnants. De lointaines percussions viennent s’ajouter, des notes graves, mais le titre ne réussi pas vraiment à atteindre ce côté hypnotique et rituel que peuvent avoir certaines œuvres de Troum.
Plus pausée, revenant à des mélodies de synthés étirés, mais utilisant toujours ce mélange flou de couches de sons superposés, la partie suivante (43’00) ne parvient pas non plus à se hisser à la hauteur des ambiances plus industrielles ou spectrales des trente premières minutes - de loin les meilleurs.
Le CD se poursuit sur un passage plus industriel rappelant certaines boucles de Die Sonne Satan ou du projet italien (lui aussi sur Eibon Records) I Burn, et se termine sur un mélange de sons, de notes étirées, distendues, retrouvant une part de la beauté spectrale du début mais avec quelque chose de plus cristallin, de moins sombre.
THE GOLDEN SECTION
(Epiphany Recordings) 1994 Cassette
(The Golden Epiphany CD3)
Lors de sa ressortie, le CD apparait divisé en 12 morceaux sans titres.
Si Brett Smith ne considérait ces trois cassettes que comme les brouillons de « Crucible » on se dit à l’écoute du premier morceau « Untitled 1 » qu’il s’agit franchement d’un beau brouillon. Mélange profond, triste mais non dénué d’espoir, de notes graves, de souffles, de mélodies, ce titre est une fois de plus l’expression de la beauté trouble qui caractérise CAUL.
Assez curieux, « Untitled 2 » est un morceau planant, lent et menaçant, dont certains sons, bien que beaucoup moins typés bien sûr, semblent presque empruntés à Ennio Morricone. Mais l’ensemble reste homogène et donne l’impression d’une menace sournoise, de toucher à la conclusion d’une histoire sinistre.
Tout aussi sournois et menaçant le morceau suivant qui ne garde qu’une infime part d’espoir, délayé dans un océan de goudron et de doutes…
Beaucoup plus rythmé, le très réussi « Untitled 4 » rappelle certaines des collaborations de Brett Smith, comme Blackmouth avec Jarboe et John Bergin ou Tertium Non Data toujours avec John Bergin (Trust Obey et C17H19NO3). Idem pour le morceau suivant mais qui semble rapidement plus répétitif et lassant.
Plus anodin aussi, « Untitled 6 » qui sans être désagréable ne décolle jamais vraiment. Idem pour le morceau suivant qui reste très ambient, proche de certains morceaux de Robert Rich, Alio Die, lorsqu’ils effleurent certaines sonorités extra-européennes. Même ambiance pour « Untitled 11 » sauf que là le titre gagne rapidement en ampleur, pour aboutir à un morceau sombre, rythmé de percussions discrètes, de notes lointainement ethniques.
On retourne à une ambiance plus inquiétante avec « Untitled 8 », quoique assez basique, et le morceau « Untitled 9 » : notes distordues et mélodies noyées.
Avec « Untitled 10 » on retrouve un semblant de l’étrangeté, du mystère que CAUL arrive si bien à transcrire, ce clair-obscur désenchanté et éthéré à la fois, mais le morceau reste lui aussi trop basique, bien en-deçà du meilleur de CAUL.
L’album se termine par un morceau planant de synthé de facture plutôt classique.
CRUCIBLE
(Malignant Records) 1996
CRUCIBLE
1- Untitled
2- Aurora
3- Lysis
4- Behold
5- Reduviid
6- Cluster
7- Perfervid
8- Procession
9- Arc
10- Darkness
11- Adrift
12- Sojourn
2- Aurora
3- Lysis
4- Behold
5- Reduviid
6- Cluster
7- Perfervid
8- Procession
9- Arc
10- Darkness
11- Adrift
12- Sojourn
Ethéré, fantomatique, cosmique, « Crucible » révèle toute la puissance créatrice de Brett Smith au travers de ces paysages sonores mystérieux qui sonnent d’emblée comme l’invitation à quelque voyage initiatique.
Après la courte introduction de « Untitled », on entre de plein pied dans un univers mystérieux avec « Aurora ». Des sons tourbillonnant, des tintements, des chœurs indistincts, pour le côté merveilleux, et des notes graves, des échos assourdis, qui donnent au morceau une aura fatidique. Tout ce mélange ambigu de lumière et de ténèbres.
De plus en plus mystérieux, étrange, « Lysis » poursuit cette évocation trouble de l’au-delà, d’un autre monde qui se perd dans le clair-obscur de l’âme. Ici la menace se fait plus sournoise, mais on la sent quand même, derrière les souffles, les harmonies éthérées. Pleine de beauté, de remords, de mélancolie et d’élan mystique, cette musique pourrait illustrer au cinéma de nombreuses scènes variées, de par son ambigüité, parce qu’elle est capable de susciter en nous la beauté comme la douleur. Les bons et les mauvais souvenirs.
Beau et hanté, « Behold » ouvre l’horizon de ces voix, de ces chœurs énigmatiques, de ces nappes de synthés presque désenchantées mais dont toute lumière n’est pourtant pas absente.
« Reduviid » reprend ce côté fantomatique mais en travaillant plus sur des nappes de synthés discrètes, fragiles, fluctuantes, mais tout aussi hantées. Instable comme la curieuse apparition d’un ectoplasme dans un vieux salon de thé.
A l’écoute des morceaux, on se rend compte que cette album forme un tout, qu’il y a une envoûtante unité entre les titres, comme s’ils venaient tous du même univers parallèle. Brett Smith décrit de la manière suivant le surprenant choix des titres :
« I had a list of words I liked and I organized them into an order I thought felt right and then put the songs into an order that felt right, so the songs ended with the titles by default. This is the way a lot of my stuff is done, by working with elements until it seems like it comes together. This isn't to say I think what I do is meaningless, it's just that it's guided by an outside force. »(Interview réalisée par Mickael C. Lund en août 1998.)Lent, portant sur ces accords sombres quelques menaces issues d’une bien curieuse eschatologie, « Cluster » est un morceau d’une grand profondeur, d’une puissance évocatrice envoûtante dans ces harmonies sombres, ces samples mouvant de voix, ces sonorités cristallines discrètes. Triste, intemporelle, et une fois de plus : hanté malgré sa simplicité. Vraiment réussi…
Nageant dans les mêmes eaux mystérieuses, le même océan inexploré dont toutes sortes de créatures peuvent émerger à tout instant, « Perfervid » qui porte une fois de plus en lui cette curieuse ambivalence entre lueur et obscurité.
Difficile de décrire les morceaux de cet album qui se perdent dans un flou de mélodies, de nappes, de sons éthérés et cristallins, de tourbillonnements égarées de cloches, de notes sourdes et de chœurs. Bien entendu, comme dans « Procession » il y a toujours une mélodie qui émerge des ces paysages crépusculeux, triste, lente, fatidique, qui porte le morceau hors des eaux troubles de ce mélange fascinant de sons.
Traversée d’émotions, l’œuvre de CAUL est un terrible appel à « autre chose », à un au-delà inatteignable ; elle est le constat de cette vie, de cette humanité qui cherche à fuir sa condition en des paradis artificiels et improbables. Et toute la musique en est le criant reflet comme dans « Arc», oscillant entre calme et tragédie, espoir et désespoir.
Susurrant, offrant des harmonies aigües et mauvaises, « Darkness » et d’une noirceur équivoque, comme le mal présent derrière la beauté, la noirceur habitant les profondeurs de toute âme humaine. Douce et fielleuse, cette musique invoque tout le mal qui se cache en chacun de nous, tout en restant loin, très loin, des grondements, martèlements, déchirements du dark-ambient. Fascinant et… dangereux, comme un pacte avec le diable lui-même…
« Adrift » et « Sojourn » restent dans cette ambiance mystique et hantée, triste aussi, et exprimant la beauté tragique des âmes mortes entrevus au cours d’une longue méditation solitaire.
Un très bel album et un beau voyage de plus de 70 min au pays des âmes que Brett Smith propose de temps à autre en téléchargement gratuit sur son site : http://caul.org/
Après la courte introduction de « Untitled », on entre de plein pied dans un univers mystérieux avec « Aurora ». Des sons tourbillonnant, des tintements, des chœurs indistincts, pour le côté merveilleux, et des notes graves, des échos assourdis, qui donnent au morceau une aura fatidique. Tout ce mélange ambigu de lumière et de ténèbres.
De plus en plus mystérieux, étrange, « Lysis » poursuit cette évocation trouble de l’au-delà, d’un autre monde qui se perd dans le clair-obscur de l’âme. Ici la menace se fait plus sournoise, mais on la sent quand même, derrière les souffles, les harmonies éthérées. Pleine de beauté, de remords, de mélancolie et d’élan mystique, cette musique pourrait illustrer au cinéma de nombreuses scènes variées, de par son ambigüité, parce qu’elle est capable de susciter en nous la beauté comme la douleur. Les bons et les mauvais souvenirs.
Beau et hanté, « Behold » ouvre l’horizon de ces voix, de ces chœurs énigmatiques, de ces nappes de synthés presque désenchantées mais dont toute lumière n’est pourtant pas absente.
« Reduviid » reprend ce côté fantomatique mais en travaillant plus sur des nappes de synthés discrètes, fragiles, fluctuantes, mais tout aussi hantées. Instable comme la curieuse apparition d’un ectoplasme dans un vieux salon de thé.
A l’écoute des morceaux, on se rend compte que cette album forme un tout, qu’il y a une envoûtante unité entre les titres, comme s’ils venaient tous du même univers parallèle. Brett Smith décrit de la manière suivant le surprenant choix des titres :
« I had a list of words I liked and I organized them into an order I thought felt right and then put the songs into an order that felt right, so the songs ended with the titles by default. This is the way a lot of my stuff is done, by working with elements until it seems like it comes together. This isn't to say I think what I do is meaningless, it's just that it's guided by an outside force. »(Interview réalisée par Mickael C. Lund en août 1998.)Lent, portant sur ces accords sombres quelques menaces issues d’une bien curieuse eschatologie, « Cluster » est un morceau d’une grand profondeur, d’une puissance évocatrice envoûtante dans ces harmonies sombres, ces samples mouvant de voix, ces sonorités cristallines discrètes. Triste, intemporelle, et une fois de plus : hanté malgré sa simplicité. Vraiment réussi…
Nageant dans les mêmes eaux mystérieuses, le même océan inexploré dont toutes sortes de créatures peuvent émerger à tout instant, « Perfervid » qui porte une fois de plus en lui cette curieuse ambivalence entre lueur et obscurité.
Difficile de décrire les morceaux de cet album qui se perdent dans un flou de mélodies, de nappes, de sons éthérés et cristallins, de tourbillonnements égarées de cloches, de notes sourdes et de chœurs. Bien entendu, comme dans « Procession » il y a toujours une mélodie qui émerge des ces paysages crépusculeux, triste, lente, fatidique, qui porte le morceau hors des eaux troubles de ce mélange fascinant de sons.
Traversée d’émotions, l’œuvre de CAUL est un terrible appel à « autre chose », à un au-delà inatteignable ; elle est le constat de cette vie, de cette humanité qui cherche à fuir sa condition en des paradis artificiels et improbables. Et toute la musique en est le criant reflet comme dans « Arc», oscillant entre calme et tragédie, espoir et désespoir.
Susurrant, offrant des harmonies aigües et mauvaises, « Darkness » et d’une noirceur équivoque, comme le mal présent derrière la beauté, la noirceur habitant les profondeurs de toute âme humaine. Douce et fielleuse, cette musique invoque tout le mal qui se cache en chacun de nous, tout en restant loin, très loin, des grondements, martèlements, déchirements du dark-ambient. Fascinant et… dangereux, comme un pacte avec le diable lui-même…
« Adrift » et « Sojourn » restent dans cette ambiance mystique et hantée, triste aussi, et exprimant la beauté tragique des âmes mortes entrevus au cours d’une longue méditation solitaire.
Un très bel album et un beau voyage de plus de 70 min au pays des âmes que Brett Smith propose de temps à autre en téléchargement gratuit sur son site : http://caul.org/
THE SOUND OF FAITH
(Katyn Records) 1996
(Katyn Records) 1996
1- Kyrie
2- Somnia A Deo Missa
3- Nature and Grace
4- The Redeemer of Blood
5- Parousia
6- Sicut Ovis
7- Metempsychosis
8- The Type and Shadow of our Bodies
9- Theophany
10- Adumbratio
11- Ankou
12- A Golden Bell and a Pomegranate
13- Expurgate
14- The Seven Abominations of the Heart
Ostensiblement plus religieux dans ces titres, « The Sound of Faith » est une sorte de voyage mystique, onirique, qui se perd dans les nébuleuses intérieures du rêve, les méditations étranges et solitaires d’un ermite.
« Kyrie » est un douloureux préambule, lent, propice aux réflexions les plus noires, les plus tristes, et, curieusement, malgré le titre, malgré le mystère qui en émane - comme de l’essentiel des morceaux de l’album -, il ne semble dispenser qu’une faible et énigmatique lueur dont rien de bon ne semble pouvoir résulter.
Plus ou moins inclassable, « Somnia A Deo Missa » avec ses percussions, notes de guitares, sifflements de synthé, qui reste malgré tout un agréable interlude.
Point faible de l’album, curiosité ou clin d’œil privé, « Nature and Grace » est tout aussi inclassable, lourd de rémanences ibériques, avec guitare flamenco et synthés. Exotique, oui, mais sans âme aussi hélas contrairement aux autres titres. Mais je pense qu’il ne faut le prendre que comme une curiosité.
Heureusement, « The Redeemer of Blood » replonge dans le monde spectral de CAUL. Onirique, mystérieux, fantomatique ou éthéré, ce morceau peut être qualifié de tous ces termes, au choix, selon nos propres goûts, selon ce que chacun y voit. Lente plongée dans les profondeurs tournoyantes de lumières d’un océan inexploré… En fait, ce morceau rappelle presque le label peu connu Mystery Sea (Troum, Mathieu Ruhlmann, Sostrah Tinnitus…) explorant au travers de ces œuvres les profondeurs d’une multitude d’océans dont nous n’avons même pas idée...
« Parousia » reste dans cette même thématique, même ambiance, tournoiements de sons, voix ou synthés qui émergent de nulle part, se perdent dans les profondeurs, ou disparaissent dans le mystère d’un soleil couchant. Toujours avec ce subtil mélange d’envoutement et d’ombre qui fait que ces morceaux ne sont pas que les réflexions béates d’un mystique, mais plutôt l’expression de toute la complexité des croyances.
Court morceau, « Sicut Ovis » est une sorte de méditation profonde, traversée d’ombres, baignée de lumière…
Plus énigmatique et sombre, « Metempsychosis » et ses voix déformées, ses sons qui retombent de quelque paradis perdu, ses tourbillons spectraux de sons qui évoquent un au-delà peu amène…
Suit le très beau, mélancolique et éthéré « The Type and Shadow of our Bodies » avec ces voix, ces chœurs tristes, et ces notes de pianos soutenus ici et là par un synthé discret mais efficace.
« Theophany » est plus léger, plus aérien, mais toujours construit autour de voix, de notes tournoyantes, de reflux lointain de cloches et de scintillations…
Retour aux doutes, à l’obscurité montante avec « Adumbratio ». Notes étirées, déformées, qui s’imbriquent, changent de hauteur, montent et descendent de ton selon l’humeur, ce qui leur donnent un côté véritablement hanté et mystérieux.
Le long morceau « Ankou » sort alors des brumes pour apparaître sur un sentier menant tout droit vers un récit tiré de l’œuvre fascinante d’Anatole Le Braz. Articulé en trois parties, « Ankou » exprime à la fois le mystère, la peur, l’espoir et le désespoir lié à la mort. Mélodies se glissant comme des ombres, répétitives, lancinantes, lointains sons de cloches, échos sourds, souffles de mauvais augures marquent les deux premières parties. Certes pas le morceau le plus noir de CAUL, mais il y a en lui ce mélange de peur et de curiosité qui fascine. Etrange contraste avec la dernière partie, qui a quelque chose de moyenâgeux, rappelant les plus délicats moments de The Soil Bleeds Black. Instruments ancien (harpe), tintements cristallins, mélodie grave en contrepoint, et de curieux bruits d’animaux ou d’oiseau rappelant certains passages de la très jolie bande-son de Trevor Jones pour le chef-d’œuvre de Jim Henson : DARK CRYSTAL.
« A Golden Bell and a Pomegranate » est presque aussi moyenâgeux mais plus triste.
« Expurgate » retourne à ce souffle hanté, mélangeant les harmonies, les dispersant dans un brouillard de doutes.
« The Seven Abominations of the Heart » évolue sur un rythme lent; ces notes baignent dans une grisaille tenace, sonnent comme le dernier chapitre d’une histoire tragique.
Brett Smith met parfois en ligne cet album à télécharger gratuitement : http://caul.org/
2- Somnia A Deo Missa
3- Nature and Grace
4- The Redeemer of Blood
5- Parousia
6- Sicut Ovis
7- Metempsychosis
8- The Type and Shadow of our Bodies
9- Theophany
10- Adumbratio
11- Ankou
12- A Golden Bell and a Pomegranate
13- Expurgate
14- The Seven Abominations of the Heart
Ostensiblement plus religieux dans ces titres, « The Sound of Faith » est une sorte de voyage mystique, onirique, qui se perd dans les nébuleuses intérieures du rêve, les méditations étranges et solitaires d’un ermite.
« Kyrie » est un douloureux préambule, lent, propice aux réflexions les plus noires, les plus tristes, et, curieusement, malgré le titre, malgré le mystère qui en émane - comme de l’essentiel des morceaux de l’album -, il ne semble dispenser qu’une faible et énigmatique lueur dont rien de bon ne semble pouvoir résulter.
Plus ou moins inclassable, « Somnia A Deo Missa » avec ses percussions, notes de guitares, sifflements de synthé, qui reste malgré tout un agréable interlude.
Point faible de l’album, curiosité ou clin d’œil privé, « Nature and Grace » est tout aussi inclassable, lourd de rémanences ibériques, avec guitare flamenco et synthés. Exotique, oui, mais sans âme aussi hélas contrairement aux autres titres. Mais je pense qu’il ne faut le prendre que comme une curiosité.
Heureusement, « The Redeemer of Blood » replonge dans le monde spectral de CAUL. Onirique, mystérieux, fantomatique ou éthéré, ce morceau peut être qualifié de tous ces termes, au choix, selon nos propres goûts, selon ce que chacun y voit. Lente plongée dans les profondeurs tournoyantes de lumières d’un océan inexploré… En fait, ce morceau rappelle presque le label peu connu Mystery Sea (Troum, Mathieu Ruhlmann, Sostrah Tinnitus…) explorant au travers de ces œuvres les profondeurs d’une multitude d’océans dont nous n’avons même pas idée...
« Parousia » reste dans cette même thématique, même ambiance, tournoiements de sons, voix ou synthés qui émergent de nulle part, se perdent dans les profondeurs, ou disparaissent dans le mystère d’un soleil couchant. Toujours avec ce subtil mélange d’envoutement et d’ombre qui fait que ces morceaux ne sont pas que les réflexions béates d’un mystique, mais plutôt l’expression de toute la complexité des croyances.
Court morceau, « Sicut Ovis » est une sorte de méditation profonde, traversée d’ombres, baignée de lumière…
Plus énigmatique et sombre, « Metempsychosis » et ses voix déformées, ses sons qui retombent de quelque paradis perdu, ses tourbillons spectraux de sons qui évoquent un au-delà peu amène…
Suit le très beau, mélancolique et éthéré « The Type and Shadow of our Bodies » avec ces voix, ces chœurs tristes, et ces notes de pianos soutenus ici et là par un synthé discret mais efficace.
« Theophany » est plus léger, plus aérien, mais toujours construit autour de voix, de notes tournoyantes, de reflux lointain de cloches et de scintillations…
Retour aux doutes, à l’obscurité montante avec « Adumbratio ». Notes étirées, déformées, qui s’imbriquent, changent de hauteur, montent et descendent de ton selon l’humeur, ce qui leur donnent un côté véritablement hanté et mystérieux.
Le long morceau « Ankou » sort alors des brumes pour apparaître sur un sentier menant tout droit vers un récit tiré de l’œuvre fascinante d’Anatole Le Braz. Articulé en trois parties, « Ankou » exprime à la fois le mystère, la peur, l’espoir et le désespoir lié à la mort. Mélodies se glissant comme des ombres, répétitives, lancinantes, lointains sons de cloches, échos sourds, souffles de mauvais augures marquent les deux premières parties. Certes pas le morceau le plus noir de CAUL, mais il y a en lui ce mélange de peur et de curiosité qui fascine. Etrange contraste avec la dernière partie, qui a quelque chose de moyenâgeux, rappelant les plus délicats moments de The Soil Bleeds Black. Instruments ancien (harpe), tintements cristallins, mélodie grave en contrepoint, et de curieux bruits d’animaux ou d’oiseau rappelant certains passages de la très jolie bande-son de Trevor Jones pour le chef-d’œuvre de Jim Henson : DARK CRYSTAL.
« A Golden Bell and a Pomegranate » est presque aussi moyenâgeux mais plus triste.
« Expurgate » retourne à ce souffle hanté, mélangeant les harmonies, les dispersant dans un brouillard de doutes.
« The Seven Abominations of the Heart » évolue sur un rythme lent; ces notes baignent dans une grisaille tenace, sonnent comme le dernier chapitre d’une histoire tragique.
Brett Smith met parfois en ligne cet album à télécharger gratuitement : http://caul.org/
1- I Will Awake the Dawn
2- O Thou Bright Crown of Pearl
3- The Blood within the Veil
4- Thine is the Day, Thine is the Night
5- At Midnight I Arise to Give Thanks To Thee
6- By the Breath of God, All the Stars
7- Midnight’s Tongue
8- A Tapestry of Bone
9- The Twelth Golden Swan
10- The Mirror of Simple Souls
11- The Saint and the Seraph
12- Crux Est Mundi Medicina
13- Etuangelos
14- Penuel
15- La Sua Volontate é Nostra Pace
Second album à sortir chez Malignant, avec « Light from Many Lamps » on entre de plein pied dans la période la plus créatrice, la plus personnelle de CAUL. Et s’il est une constatation à faire, c’est que les titres sont de plus en plus mystique et religieux, mais que la musique, elle, exprime toujours le mystère, un au-delà tour à tour éthéré et fantomatique, mais qu’elle est aussi et surtout l’expression de cet instant de doute, de l’apostasie tentatrice, qui se cache derrière nos plaies, nos douleurs, derrière la lucidité. Et ce même si Brett Smith ne voit en sa musique qu'une expression de sa relation avec Dieu.
Tous aussi fascinant que « Crucible » et « The Sound of Faith », « Light from Many Lamps » gagne encore en émotion, en âme…
« I Will Awake the Dawn » sert d’introduction à l’album : vent, tintements et notes cristallines qui le conduise jusqu’au très beau « O Thou Bright Crown of Pearl » et ses nappes envoûtantes de synthés, ses mélodies tristes et belles. A la fois éthéré et sombre, on pense lointainement aux premiers Desiderii Marginis et Raison d’Être, mais ce n’est qu’une lointaine comparaison, car l’œuvre de CAUL reste toujours personnelle.
Vient ensuite le court « The Blood within the Veil ». Quelques notes de piano, un synthé éploré et aérien, qui nous transporte ailleurs.
Commençant avec le même genre de rythme lent, de basse sourde qui évoque The Moon Lay Hidden Beneath A Cloud ou Der Blutharsch, « Thine is the Day, Thine is the Night » se poursuit avec une superbe voix angélique et des synthés aériens qui forment un beau contraste avec la rythmique presque rituelle. Superbe et envoûtant.
2- O Thou Bright Crown of Pearl
3- The Blood within the Veil
4- Thine is the Day, Thine is the Night
5- At Midnight I Arise to Give Thanks To Thee
6- By the Breath of God, All the Stars
7- Midnight’s Tongue
8- A Tapestry of Bone
9- The Twelth Golden Swan
10- The Mirror of Simple Souls
11- The Saint and the Seraph
12- Crux Est Mundi Medicina
13- Etuangelos
14- Penuel
15- La Sua Volontate é Nostra Pace
Second album à sortir chez Malignant, avec « Light from Many Lamps » on entre de plein pied dans la période la plus créatrice, la plus personnelle de CAUL. Et s’il est une constatation à faire, c’est que les titres sont de plus en plus mystique et religieux, mais que la musique, elle, exprime toujours le mystère, un au-delà tour à tour éthéré et fantomatique, mais qu’elle est aussi et surtout l’expression de cet instant de doute, de l’apostasie tentatrice, qui se cache derrière nos plaies, nos douleurs, derrière la lucidité. Et ce même si Brett Smith ne voit en sa musique qu'une expression de sa relation avec Dieu.
Tous aussi fascinant que « Crucible » et « The Sound of Faith », « Light from Many Lamps » gagne encore en émotion, en âme…
« I Will Awake the Dawn » sert d’introduction à l’album : vent, tintements et notes cristallines qui le conduise jusqu’au très beau « O Thou Bright Crown of Pearl » et ses nappes envoûtantes de synthés, ses mélodies tristes et belles. A la fois éthéré et sombre, on pense lointainement aux premiers Desiderii Marginis et Raison d’Être, mais ce n’est qu’une lointaine comparaison, car l’œuvre de CAUL reste toujours personnelle.
Vient ensuite le court « The Blood within the Veil ». Quelques notes de piano, un synthé éploré et aérien, qui nous transporte ailleurs.
Commençant avec le même genre de rythme lent, de basse sourde qui évoque The Moon Lay Hidden Beneath A Cloud ou Der Blutharsch, « Thine is the Day, Thine is the Night » se poursuit avec une superbe voix angélique et des synthés aériens qui forment un beau contraste avec la rythmique presque rituelle. Superbe et envoûtant.
Le morceau suivant est beaucoup plus ambiant, dégageant au travers de couches indécises, fluctuantes de synthés et de sons, une impression de malaise et de sombreur qui rappelle certain morceau hantés du précédent album.
« By the Breath of God, All the Stars » est une envolée somptueuse au synthé, pleine de grâce, de beauté, de douleur, et d’au-delà…
« Midnight’s Tongue » apparait beaucoup plus chaud, presque langoureux, lascif, avec ses mélodies de pianos et de synthés (parfois presque hispaniques dans l’esprit), ses notes flûtées, mais surtout ses samples de voix : « I can hear your heart, I can taste your mouth, I can smell your body… ».
« A Tapestry of Bone » ressemble presque à une sorte de veillée funèbre, mais au lieu d’avoir ce côté morbide, nihiliste, de certaines œuvres, on y sent un mélange d’espoir et de douleur dans les notes de synthés et l’orgue. « The Twelth Golden Swan » poursuit le morceau précédent mais en glissant lentement, progressivement, vers un mélange de sons, de nappes, beaucoup plus fantomatiques. Comme si la nuit était enfin tombée et que toutes les peurs, toutes les angoisses reprenaient le dessus. Comme si nous pouvions enfin glisser un œil par la porte entrouverte de l’au-delà et y voir les formes spectrales, les ectoplasmes dansant dans une grisaille sans fin.
« The Mirror of Simple Souls » est au confluent de la musique sacrée, du thème mystique évoquant la quête du Graal, tout en ayant quelque chose d’enjoué que l’on ne retrouve pas à ce niveau, en tout cas pas dans le reste du CD. On peut songer à The Soil Bleeds Black en moins naïf.
Autre très beau morceau, « The Saint and the Seraph » : mystérieux, cristallin, évoquant les brasillements de la lune à la surface des vitraux d’une église perdue, par une nuit calme, étrange, où l’on sent que tout peut arriver. Bien entendu toujours aussi religieux, mystique, mais fonctionnant aussi avec les esprits païens… Il suffit de s’imaginer quelque antique créature, la ligne étincelante de l’écrivain Algernon Blackwood, les êtres féeriques de Lord Dunsany, voire le petit peuple d’Arthur Machen, car le morceau se termine sur une note beaucoup plus sombre.
Tout aussi beau, merveilleux, « Crux Est Mundi Medicina » et ses harmonies enchanteresses, ses voix profondes et envoûtantes, oui, une fois de plus, même si l’on reste éloigné de la religion, ce titre peut évoquer la beauté de la nature, les mystères de l’âme humaine – pour ceux qui en ont une et ils semblent de plus en plus rares…
Echos de voix mourantes, pleurs ou rires d’enfants, au début « Etuangelos » se poursuit en nappes pénombreuses dont émanent malgré tout une certaine lumière intérieure. « Penuel » prolonge le morceau, gardant les mêmes harmonies douces et tristes, avec des notes de pianos,
Le tout distillant toujours cette terrible mélancolie doucereuse, cette nostalgie et cet élancement de l’âme qui renvoie chacun à ses souvenirs les plus forts.
D’une tristesse éthérée, d’une mélancolie gracieuse, « La Sua Volontate é Nostra Pace » termine en beauté ce superbe CD voué aux âmes errantes, aux esprits solitaires et désenchantés, à ceux dont les réflexions les mènent de la recherche de beauté aux désespoirs de l’abîme. Et le vent revient à la fin du morceau, emportant avec lui une part de nous-mêmes.
Une très grande œuvre…
« By the Breath of God, All the Stars » est une envolée somptueuse au synthé, pleine de grâce, de beauté, de douleur, et d’au-delà…
« Midnight’s Tongue » apparait beaucoup plus chaud, presque langoureux, lascif, avec ses mélodies de pianos et de synthés (parfois presque hispaniques dans l’esprit), ses notes flûtées, mais surtout ses samples de voix : « I can hear your heart, I can taste your mouth, I can smell your body… ».
« A Tapestry of Bone » ressemble presque à une sorte de veillée funèbre, mais au lieu d’avoir ce côté morbide, nihiliste, de certaines œuvres, on y sent un mélange d’espoir et de douleur dans les notes de synthés et l’orgue. « The Twelth Golden Swan » poursuit le morceau précédent mais en glissant lentement, progressivement, vers un mélange de sons, de nappes, beaucoup plus fantomatiques. Comme si la nuit était enfin tombée et que toutes les peurs, toutes les angoisses reprenaient le dessus. Comme si nous pouvions enfin glisser un œil par la porte entrouverte de l’au-delà et y voir les formes spectrales, les ectoplasmes dansant dans une grisaille sans fin.
« The Mirror of Simple Souls » est au confluent de la musique sacrée, du thème mystique évoquant la quête du Graal, tout en ayant quelque chose d’enjoué que l’on ne retrouve pas à ce niveau, en tout cas pas dans le reste du CD. On peut songer à The Soil Bleeds Black en moins naïf.
Autre très beau morceau, « The Saint and the Seraph » : mystérieux, cristallin, évoquant les brasillements de la lune à la surface des vitraux d’une église perdue, par une nuit calme, étrange, où l’on sent que tout peut arriver. Bien entendu toujours aussi religieux, mystique, mais fonctionnant aussi avec les esprits païens… Il suffit de s’imaginer quelque antique créature, la ligne étincelante de l’écrivain Algernon Blackwood, les êtres féeriques de Lord Dunsany, voire le petit peuple d’Arthur Machen, car le morceau se termine sur une note beaucoup plus sombre.
Tout aussi beau, merveilleux, « Crux Est Mundi Medicina » et ses harmonies enchanteresses, ses voix profondes et envoûtantes, oui, une fois de plus, même si l’on reste éloigné de la religion, ce titre peut évoquer la beauté de la nature, les mystères de l’âme humaine – pour ceux qui en ont une et ils semblent de plus en plus rares…
Echos de voix mourantes, pleurs ou rires d’enfants, au début « Etuangelos » se poursuit en nappes pénombreuses dont émanent malgré tout une certaine lumière intérieure. « Penuel » prolonge le morceau, gardant les mêmes harmonies douces et tristes, avec des notes de pianos,
Le tout distillant toujours cette terrible mélancolie doucereuse, cette nostalgie et cet élancement de l’âme qui renvoie chacun à ses souvenirs les plus forts.
D’une tristesse éthérée, d’une mélancolie gracieuse, « La Sua Volontate é Nostra Pace » termine en beauté ce superbe CD voué aux âmes errantes, aux esprits solitaires et désenchantés, à ceux dont les réflexions les mènent de la recherche de beauté aux désespoirs de l’abîme. Et le vent revient à la fin du morceau, emportant avec lui une part de nous-mêmes.
Une très grande œuvre…
1- Christ Altogether Lovely
2- Paliggenesia
3- The Measure of the Stature of the Fullness of Christ
4- A Sigh is the Sword of an Angel
5- The Soul Rising out of the Vanity of Time
6- Et In Arcadia Ego
7- Lights in the Firmament of Heaven
8- A Golden and Blessed Casket of Nature’s Marvels
9- The Mystery of the Seven Stars
10- Sangre
11- The Spirit and the Bride
12- Wholeness in the Cathedral of Gold
13- The Spirit of Man is the Lamp of Lord
Mélodie de piano, notes cristallines, nappes de sons brumeuses et mélodies tristes et christiques… « Christ Altogether Lovely » ouvre la cérémonie.
N’oublions pas que d’après Brett Smith : "CAUL is a musical expression of my faith and my relationship with God”Etrange renaissance avec « Paliggenesia » qui commence de façon très dépouillée, presque inquiétante, pour s’éveiller en boucles de sons lancinants, énigmatiques, et en échos sourds.
Avec « The Measure of the Stature of the Fullness of Christ » on comprend que « Reliquary » sera moins lumineux que « Light from Many Lamps », d’un mysticisme plus hermétique, plus abscons, tourné vers de sombres méditations. Lent, pausée, presque funèbre de part son rythme, ce morceau est l’expression grave et profonde des convictions, des visions mystiques de son auteur. Et il s’en dégage une terrible impression de veillée funèbre, un mélange contradictoire de souffrance et de certitudes.
« A Sigh is the Sword of an Angel » semble d’emblée plus torturé et sombre que ce à quoi CAUL nous a habitué, puis un rythme plus léger, des harmonies plus sereines, font leur apparitions au milieu des notes angoissées qui surnagent encore ici et là, mais tendent à disparaître. Et le morceau s’illumine d’une certaine beauté intérieure qui ne lasse jamais dans l’œuvre de Brett Smith.
Soudainement hanté, inquiétant, « The Soul Rising out of the Vanity of Time » émerge de la brume tenace des époques révolues, du temps qui avancent et fauchent les esprits vaniteux, et tout devient obscur, noir comme les esprits des hommes, ténébreux comme ce monde de souffrance où leur âme semble évoluer. Tout se fait souffles, échos perdus, les mélodies, les sons se dissolvent dans cette grisaille éternelle.
Tout aussi brumeux et trouble, au moins au début, « Et In Arcadia Ego » entre en scène, mais il exprime cette grisaille spectrale de façon différente, au travers de nappes douloureuses, de tintements discrets, qui gagnent en lumière à mesure que le morceau avance, lui donnant se périlleux équilibre entre lueur et ténèbres si proche de l’esprit de CAUL.
Baignant toujours dans ce mélange trouble de sons évanescents, débute le très beau, « Lights in the Firmament of Heaven » dont percent quelques voix ténues jusqu’à ce que la lumière déchire le voile des ténèbres et libère l’espace de ses voix envoutantes, des ses nappes éthérées. Et comme toutes les croyances, les religions qui veulent nous apporter la lumière ont plus vite fait de nous plonger dans les ténèbres de l’obscurantisme, de l’aveuglement et du fanatisme, ou en tout cas de rejeter dans le néant ce que nous sommes vraiment, notre identité profonde, notre capacité à réfléchir, ce morceau porte aussi en lui une part d’ombre.
« A Golden and Blessed Casket of Nature’s Marvels » est plus discret, morceau à l’atmosphère trouble, distillant avec parcimonie une faible lueur dans un océan de grisaille, contrastant avec le rythme lourd, les synthés cérémonieux de « The Mystery of the Seven Stars ». Toujours aussi ambigüe : religieux mais d’une beauté profane…
« Sangre » ouvre ensuite la danse, retournant à ce goût de Brett Smith pour les sons hispanisants.
Malgré ses lointains échos industriels, « The Spirit and the Bride » reste empreint d’une religiosité calme, poétique, épurée de toute souillure.
« Wholeness in the Cathedral of Gold » est une courte pièce de musique sacrée, mêlant orgue et synthés.
« The Spirit of Man is the Lamp of Lord » conclut cet album sur une note plutôt enjoué.
HIDDEN
(Eibon Records) 2001
2- Paliggenesia
3- The Measure of the Stature of the Fullness of Christ
4- A Sigh is the Sword of an Angel
5- The Soul Rising out of the Vanity of Time
6- Et In Arcadia Ego
7- Lights in the Firmament of Heaven
8- A Golden and Blessed Casket of Nature’s Marvels
9- The Mystery of the Seven Stars
10- Sangre
11- The Spirit and the Bride
12- Wholeness in the Cathedral of Gold
13- The Spirit of Man is the Lamp of Lord
Mélodie de piano, notes cristallines, nappes de sons brumeuses et mélodies tristes et christiques… « Christ Altogether Lovely » ouvre la cérémonie.
N’oublions pas que d’après Brett Smith : "CAUL is a musical expression of my faith and my relationship with God”Etrange renaissance avec « Paliggenesia » qui commence de façon très dépouillée, presque inquiétante, pour s’éveiller en boucles de sons lancinants, énigmatiques, et en échos sourds.
Avec « The Measure of the Stature of the Fullness of Christ » on comprend que « Reliquary » sera moins lumineux que « Light from Many Lamps », d’un mysticisme plus hermétique, plus abscons, tourné vers de sombres méditations. Lent, pausée, presque funèbre de part son rythme, ce morceau est l’expression grave et profonde des convictions, des visions mystiques de son auteur. Et il s’en dégage une terrible impression de veillée funèbre, un mélange contradictoire de souffrance et de certitudes.
« A Sigh is the Sword of an Angel » semble d’emblée plus torturé et sombre que ce à quoi CAUL nous a habitué, puis un rythme plus léger, des harmonies plus sereines, font leur apparitions au milieu des notes angoissées qui surnagent encore ici et là, mais tendent à disparaître. Et le morceau s’illumine d’une certaine beauté intérieure qui ne lasse jamais dans l’œuvre de Brett Smith.
Soudainement hanté, inquiétant, « The Soul Rising out of the Vanity of Time » émerge de la brume tenace des époques révolues, du temps qui avancent et fauchent les esprits vaniteux, et tout devient obscur, noir comme les esprits des hommes, ténébreux comme ce monde de souffrance où leur âme semble évoluer. Tout se fait souffles, échos perdus, les mélodies, les sons se dissolvent dans cette grisaille éternelle.
Tout aussi brumeux et trouble, au moins au début, « Et In Arcadia Ego » entre en scène, mais il exprime cette grisaille spectrale de façon différente, au travers de nappes douloureuses, de tintements discrets, qui gagnent en lumière à mesure que le morceau avance, lui donnant se périlleux équilibre entre lueur et ténèbres si proche de l’esprit de CAUL.
Baignant toujours dans ce mélange trouble de sons évanescents, débute le très beau, « Lights in the Firmament of Heaven » dont percent quelques voix ténues jusqu’à ce que la lumière déchire le voile des ténèbres et libère l’espace de ses voix envoutantes, des ses nappes éthérées. Et comme toutes les croyances, les religions qui veulent nous apporter la lumière ont plus vite fait de nous plonger dans les ténèbres de l’obscurantisme, de l’aveuglement et du fanatisme, ou en tout cas de rejeter dans le néant ce que nous sommes vraiment, notre identité profonde, notre capacité à réfléchir, ce morceau porte aussi en lui une part d’ombre.
« A Golden and Blessed Casket of Nature’s Marvels » est plus discret, morceau à l’atmosphère trouble, distillant avec parcimonie une faible lueur dans un océan de grisaille, contrastant avec le rythme lourd, les synthés cérémonieux de « The Mystery of the Seven Stars ». Toujours aussi ambigüe : religieux mais d’une beauté profane…
« Sangre » ouvre ensuite la danse, retournant à ce goût de Brett Smith pour les sons hispanisants.
Malgré ses lointains échos industriels, « The Spirit and the Bride » reste empreint d’une religiosité calme, poétique, épurée de toute souillure.
« Wholeness in the Cathedral of Gold » est une courte pièce de musique sacrée, mêlant orgue et synthés.
« The Spirit of Man is the Lamp of Lord » conclut cet album sur une note plutôt enjoué.
HIDDEN
(Eibon Records) 2001
1- Hidden
« Hidden » est un long morceau de 59’35 minutes. Comme « Whole », il commence sur un mélange de drones, de sons étirés jusqu’à ne plus former que des souffles, des sifflements inquiétants, et dont quelques voix, quelques notes et grondements émergent par moments. Apparemment plus sombre, plus industriel aussi que les CD auxquels CAUL nous habituait, des mélodies lumineuses viennent malgré tout apporter une note religieuse, mystique, au morceau, avant de disparaître rapidement, de se fondre dans de lointaines sonorités, presque spectrales, diffuses, et des remous industriels de sons tout aussi discrets.
Les couches de sons s’ajoutent les unes aux autres, stridulations, voix à peine audibles, remous inquiétants, drones discrets. On pense un peu à Lull dans la – trop grande ? – discrétion de ces compositions. Il y a une richesse, une variété des sons, mais on regrette assez rapidement qu’elle ne soit pas davantage mises en valeur. C’est bien entendu délibéré, « Hidden » étant une œuvre discrète, introvertie, tournée vers la réflexion. Une longue méditation, triste, et parfois traversée de lueurs indécises. Caché, tout simplement…
« Hidden » cherche la part de mystère, la vérité qui se cache en toute chose, et c’est un long cheminement, une lente alchimie de l’esprit et des croyances, qui peut être douloureuse, longue et triste, comme cet album.
Il faut monter le son pour percevoir toutes les subtilités de la musique, pour se laisser gagner par ces ambiances grises, pleines de souffles, de stridulations évanescentes, de grondements discrets, d’échos feutrés et de mélodies se perdant dans la brume. La lumière semble revenir un instant, vers la fin, se glisser lentement à l’horizon, formant de discrètes taches dans sur toute cette grisaille, puis tout sombre dans les drones chtoniens.
Malgré sa longueur, la discrétion de ces ambiances, « Hidden » reste malgré tout un album intéressant même s’il faut reconnaître que, en dépit de sa richesse, il est beaucoup moins envoûtant que les précédents et se glisse peu à peu dans une certaine « routine ».
« Hidden » est un long morceau de 59’35 minutes. Comme « Whole », il commence sur un mélange de drones, de sons étirés jusqu’à ne plus former que des souffles, des sifflements inquiétants, et dont quelques voix, quelques notes et grondements émergent par moments. Apparemment plus sombre, plus industriel aussi que les CD auxquels CAUL nous habituait, des mélodies lumineuses viennent malgré tout apporter une note religieuse, mystique, au morceau, avant de disparaître rapidement, de se fondre dans de lointaines sonorités, presque spectrales, diffuses, et des remous industriels de sons tout aussi discrets.
Les couches de sons s’ajoutent les unes aux autres, stridulations, voix à peine audibles, remous inquiétants, drones discrets. On pense un peu à Lull dans la – trop grande ? – discrétion de ces compositions. Il y a une richesse, une variété des sons, mais on regrette assez rapidement qu’elle ne soit pas davantage mises en valeur. C’est bien entendu délibéré, « Hidden » étant une œuvre discrète, introvertie, tournée vers la réflexion. Une longue méditation, triste, et parfois traversée de lueurs indécises. Caché, tout simplement…
« Hidden » cherche la part de mystère, la vérité qui se cache en toute chose, et c’est un long cheminement, une lente alchimie de l’esprit et des croyances, qui peut être douloureuse, longue et triste, comme cet album.
Il faut monter le son pour percevoir toutes les subtilités de la musique, pour se laisser gagner par ces ambiances grises, pleines de souffles, de stridulations évanescentes, de grondements discrets, d’échos feutrés et de mélodies se perdant dans la brume. La lumière semble revenir un instant, vers la fin, se glisser lentement à l’horizon, formant de discrètes taches dans sur toute cette grisaille, puis tout sombre dans les drones chtoniens.
Malgré sa longueur, la discrétion de ces ambiances, « Hidden » reste malgré tout un album intéressant même s’il faut reconnaître que, en dépit de sa richesse, il est beaucoup moins envoûtant que les précédents et se glisse peu à peu dans une certaine « routine ».
A noter une interview donnée par Brett Smith à Last Sigh en 1998 :
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