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...musiques obscures, funèbres, oniriques et dépressives ...
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DARK, BLACK AND HAUNTED SOUNDSCAPES

DARK, BLACK AND HAUNTED SOUNDSCAPES
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KEROVNIAN

VOYAGE DANS LES LIMBES...

Insidieux, fascinant, le défunt projet KEROVNIAN est une lente immersion dans un univers nocturne qui n’est pas celui de la rêverie, du cauchemar, non, il s'agit ici de la suggestion : l’invisible, le mal sont là, à l’extérieur, à l’intérieur… Il n’y a pas d’issue : nous sommes enfermés dans ces ténèbres mauvaises…

FAR BEYOND, BEFORE THE TIME
(Cold Spring) 1999 CD






















1 - Those Beneath The Moaning Castle
2 - Far Beyond, Before The Time
3 - The Godless Keep
4 - From The Lands Where The Winds Die
5 - As They Dug Their Way Out Into The Machinery Of Death
6 - Before The Oblivion

D’étranges créatures gémissent dans la nuit, cela montent du sol, des profondeurs de la terre, et des souffles, de curieuses machineries entrent en actions. « Far Beyond, Before the Time » est la bande son d’un monde nocturne, du « Pays de la Nuit » cher à l’écrivain anglais William Hope Hodgson ; tout y est ténèbres, des ténèbres emplies de choses rampantes, de bruits impossibles à identifier. Les mélodies y sont tristes, lugubres, fantastiques, elles nous renvoient à cet univers mauvais, mauvais car l’on sent que tout proche, là, devant nos yeux qui restent aveugles, cette barrière de ténèbres tachée de grisaille, de lueurs mortes, des choses s’agitent et nous détestent.
« Those Beneath the Moaning Castle » nous plonge tout de suite dans cet univers pernicieux puis le titre éponyme « Far Beyond, Before the Time » se révèle tout aussi lancinant : tintements, voix spectrales, échos bourdonnants, chuintements, tissent autour de nous une atmosphère létale. Pas de doute possible, quelque chose nous regarde des ténèbres, sur cette terre malsaine, peut-être est-ce l’au-delà… Qui sait ? Nous sommes peut-être déjà mort et ces voix insanes, qui s’élèvent, déformées, ici et là, ne sont que les âmes des morts lancées à notre poursuite ?
« The Godless Keep » se révèle plus informel ouvrant la porte à la tristesse de « From the Lands where the Winds Die » et les créatures de « As they Dug their Way out » hurlent leurs désespoirs, leurs haines dans la grisaille de ce purgatoire sans que l’on ne sache vraiment à quel moment elles nous atteindront, ni qui elles sont, quelles formes elles empruntent.
« Far Beyond, Before the Time » est un véritable album de black-ambient.
Pour ceux qui se doutent déjà qu’ils ne sont pas seuls dans le noir…


FROM THE DEPTHS OF HARON
(Cold Spring) 2001 CD





















1- Dripping in the Form of Styx
2- Morgue of Human Sanity
3- The Worm of the Broken Urn
4- Let Yourself to Float… To the Flute of Death
5- Litany of Lonely Corpse
6- The Silence was Unmade
7- The Shadows were Unmade
8- A Cry from the Maze

Toujours aussi suggestif, évocateur d’un mal latent, le second et hélas dernier album de KEROVNIAN nous entraîne une fois de plus aux confins d’un monde noir.
C’est sur les berges encreuses du Styx « Dripping in the form of Styx »que nous abandonne chaque titre : mélodies susurrantes, où des ombres défilent, des formes passent près de nous dans cet au-delà sans espoir « Morgue of Human Sanity », lent, triste, où l’âme s’étiole et désespère au milieu de créatures décharnées et rampantes. Vient ensuite le grinçant et funeste « The Worm of the Broken Urn » plein de couinements évocateurs, lointains, de grincements enregistrés qui ponctuent une mélodie sinistre.
Décidément, cet au-delà, ce qui nous attend après la mort ne laisse rien augurer de bon dans les titres qui suivent : « Let Yourself to Float… To the Flute of Death » et « Litany of Lonely Corpse ». Et en effet, dans le premier, d’une grande beauté, c’est toute la tristesse de l’existence qui s’appesantit sur vous, et l’appel, l’appel fascinant de la mort qui retentit ; et la voix blanche d’une certaine M. Empress Sigyn s’élève au milieu des hululements amers… Beau et enivrant à la fois… mais ne portant aucun réel espoir comme nous l’énonce : « Litany of Lonely Corpse »…
Moins fort en revanche et sans doute aussi moins personnel « The Silence was Unmade » dont certain font des albums entiers… Mais les deux derniers morceaux sont là pour nous replonger dans cet univers triste et étiolé plein de fantômes et de choses sans noms. « A cry from the Maze ». Quel est ce labyrinthe ? Celui de la vie, de l’âme, de l’éternité ? De l’âme emprisonnée pour l’éternité dans une existence sinistre ?
« And the eternal flow of Styx carried me away . There was no Time I could count, nor Death I could await. They both died. Now, there is no Emptiness. Just this abominated river, the Cause and the End. »
Et en ouvrant une fois de plus le livret intérieur, c’est bien de cet au-delà qu’il s’agit comme nous l’explique les textes :

« And as the faces stared at me, their evil gazes took me into their shapes, and I saw legions of souls, hurling chaotic winds melted with infernal bells in one fraction of a second… »

Un album indispensable pour tout fan de musique sombre, pour tous ceux qui cherchent à fouailler les profondeurs suppurantes de l’au-delà… le royaume de la mort s’ouvre à vous…

1 commentaire:

Anonyme a dit…

du mem avi