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...musiques obscures, funèbres, oniriques et dépressives ...
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DARK, BLACK AND HAUNTED SOUNDSCAPES

DARK, BLACK AND HAUNTED SOUNDSCAPES
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LACUS SOMNIORUM

TIDESHAPER
Cyclic Law 2008


1- Tideshaper
2- An Intangible World
3- Hinterland
4- Beyond All Things Is The Ocean
5- Point Of No Ascent
6- Phasis
7- Sentient Abyss
8- 11°22'N 142°36'E

Tout ce que l’on peut espérer de cette collaboration entre GUSTAF HILDEBRAND et AMANDA VOTTA, c’est qu’elle ne soit pas éphémère, comme nombre de projets du genre, car les ambiances que l’on trouve au sein de TIDESHAPER sont des plus réussies. Et justement, toute la puissance de LACUS SOMNIORUM réside dans cette fusion de deux univers, de la rencontre du dark ambient spatial et profond de GUSTAF HILDEBRAND, avec l’ambient étrange, faite de flûtes païennes, doucereuses, à la malignité latente, qu’AMANDA VOTTA développe dans son projet : The Floating World. Ce côté sournois et infernal de la flûte, mêlé aux remous industriels,  aux vents cosmiques, qui fait de LACUS SOMNIORUM un projet unique.
Tout commence dès « Tideshaper » et ses souffles profonds, interstellaires, ses remous de machineries rouillées, ses cliquetis lancinant, au-dessus desquels émerge soudain la flûte inquiétante d’AMANDA VOTTA, évoquant un univers parallèle, inconnu ; comme si soudain le voile des apparences se soulevait, révélant quelque réalité sous-jacente, tout un monde occulte et abscons que la musique met ainsi en évidence. Et pour ceux qui connaissent l’œuvre de The Floating World et trouve que l’omniprésence de cette flûte mystique, païenne et hantée, peut être lassante, il n’en est rien ici. Distillée avec mesure, parfaitement intégrée à la musique, elle ne fait que renforcer le propos développé dans l’ensemble des titres : à savoir l’exploration d’un monde caché à l’œil inexpérimenté des profanes, un peu à la manière du roman d’Arthur Machen, « Le Grand Dieu Pan », où le docteur Raymond réalise une opération chirurgicale sur le cerveau de son épouse, lui permettant de soulever le voile des apparences, pour y découvrir toute la malignité, toute la fange existentielle, et l’horreur qui se cache derrière les façades de nos vies incertaines.
On pourrait évoquer ainsi de nombreuses autres œuvres, allant de Lovecraft à Rosny-Ainé, mais le propos ici est plus contrasté ; certes cette réalité paraît bien inquiétante, pleine de zones d’ombres et porteuse d’angoisse, mais il y a aussi une sorte d’impression de calme, de sérénité, à la contemplation de ces mystères, notamment dans certains titres comme « Phasis » ou « Beyond All Things Is The Ocean ». Et aucun morceau ne se dépare de cette impression de révélation, de découverte d’un univers occulte (An Intangible World), que ce soit au travers des comptines et voix fantomatiques de « Point Of No Ascent », des chœurs évanescents de « Hinterland » ou du plus indus « Sentient Abyss ».
Pour ceux qui apprécient l’œuvre déjà riche de GUSTAF HILDEBRAND, LACUS SOMNIORUM en est tout simplement le prolongement, la branche occulte qui s’attache à l’étude des civilisations extra-terrestres disparues et des mondes paranormaux… vaste sujet qui mérite au moins une encyclopédie sonore !