Pour les âmes noires et hantées que ne peuvent ravir que les ténèbres du Nord, voici donc l’une des plus illustres collaborations de la scène industrielle scandinave, NORDVARGR, compositeur de talent, qui, au-delà de son projet du même nom, officie en plus dans une foule de projets parallèles aussi riches que variés, et qui retrouve ici son ex comparse de MZ.412, DRAKH, qui préside de son côté au rituel dans Beyond Sensory Experience.
NORTHERN DARK SUPREMACY
L.S.D. Organisation
A1- Northern Dark Supremacy
A2- Ihmatak
B1- Glacier Movements
B2- Betulheim
B3- Hat Ät Vär Bön
Lent, monotone, répétitif, « Northern Dark Supremacy », premier titre du vinyle, est à lui seul un véritable manifeste de la musique industrielle nordique. Des notes s’égrainent douloureusement sur un fond de drones brumeux, et après quelques phrases dites dans un hurlement de désespoir propre aux formations de black metal, les synthés souffreteux entrent en scène. Tout s’assombrit encore plus, et malgré le côté répétitif du titre, la douleur en devient presque enivrante, rituelle, à la manière de nombreux morceaux ambiants de doom dépressif. Car en effet, « NORTHERN DARK SUPREMACY » est une sorte d’album crossover, entre le dark/black ambient, et certaines formations de métal atmosphérique et funèbre. Et ce ne sont pas les riffs typiquement doom et étirés comme de longs drones gutturaux de la fin, les lourds remous industriels, qui viendront contredire cette impression. Malgré sa longueur, ce premier titre est plutôt réussi, noir, désespéré, et ténébreux à souhait.
Le très industriel et sombre « Ihmatak » conclut à merveille cette première face, on regrette juste qu’il ne soit pas plus long.
Plus discret, « Glacier Movements », qui rappelle certain des albums de field recordings d’Hazard. Assez différent aussi, il faut le dire, dans son approche des mouvements les plus secrets, les plus inquiétants, de la glace qui craque, gémit et se brise, que le sublime et génial « Drifting in Motion » de Necrophorus, ce titre n’en est pas moins évocateur cependant ; et surtout, paraît beaucoup plus sournois.
« Betulheim » est à rapprocher de certains morceaux de New Risen Throne, dont il a la noirceur : voix énigmatiques issus de discours enregistrés, déformées, presque impossible à identifier, sons imprécis, drones instables, mais il reste pourtant en deçà des meilleurs moments de ce dernier. Le titre réussit tout de même à créer une certaine atmosphère lugubre.
Quant à lui, le dernier morceau de la face B rappelle certain passage de MZ.412 ; bourdonnements industriels et percussions, mais sans grande originalité toutefois.
« NORTHERN DARK SUPREMACY » est donc un album assez inégal, mais où tout bon fan de dark ambient brumeux sera trouver sa pitance.
Le très industriel et sombre « Ihmatak » conclut à merveille cette première face, on regrette juste qu’il ne soit pas plus long.
Plus discret, « Glacier Movements », qui rappelle certain des albums de field recordings d’Hazard. Assez différent aussi, il faut le dire, dans son approche des mouvements les plus secrets, les plus inquiétants, de la glace qui craque, gémit et se brise, que le sublime et génial « Drifting in Motion » de Necrophorus, ce titre n’en est pas moins évocateur cependant ; et surtout, paraît beaucoup plus sournois.
« Betulheim » est à rapprocher de certains morceaux de New Risen Throne, dont il a la noirceur : voix énigmatiques issus de discours enregistrés, déformées, presque impossible à identifier, sons imprécis, drones instables, mais il reste pourtant en deçà des meilleurs moments de ce dernier. Le titre réussit tout de même à créer une certaine atmosphère lugubre.
Quant à lui, le dernier morceau de la face B rappelle certain passage de MZ.412 ; bourdonnements industriels et percussions, mais sans grande originalité toutefois.
« NORTHERN DARK SUPREMACY » est donc un album assez inégal, mais où tout bon fan de dark ambient brumeux sera trouver sa pitance.
COLD VOID OF NOTHING
Fluttering Dragon 2002
1- Void Ad Infernum
2- Apostel Of Insanity
3- Serenade Nocturnes
4- Into Darkness Forever
5- A Profusion Of Evil
6- N.D.S. v2
Après le sympathique premier titre « Void Ad Infernum », à classer quelque part entre les œuvres personnelles de NORDVARGR, Atrium Carceri et Kerovnian, nous entrons dans le vif du sujet avec le très expérimental, voir empreint d’éléments noise à la fin, « Apostel Of Insanity ». On comprend d’emblée avec ce titre que l’album sera un mélange du dark/black ambient propre à cette collaboration, mais pas seulement, et qu’il intégrera aussi de nombreux éléments expérimentaux, que des fréquences instables, des drones sinueux, des grincements insistants, et autres mouvements chtoniques de synthés, viendront en enrichir la texture, les ambiances tourmentées. Des chants religieux, des voix délétères se mêlent aussi au titre, et même si on n’atteint pas, hélas, la noirceur infernale de l’album « Helvete », de NORDVARGR, « COLD VOID OF NOTHING » se fait son propre chemin, ouvre sa propre voix dans le vide existentiel et la noirceur insane de l’au-delà.
Tout aussi infernal, « Serenade Nocturnes » atteint son objectif. Boucles lugubres de synthés, perturbées par de multiples oscillations, des perturbations éthériques en provenance directe de l’Hadés. On songe aussi à Innana ou Archon Satani, mais en plus expérimental, plus torturé et bouillonnant. « Serenade Nocturnes » est sans doute l’un des titres phares de l’album.
Retour aux guitares, au doom le plus noir avec « Into Darkness Forever ». Le titre suivant « A Profusion Of Evil » fait de nouveau la part belle aux expérimentations sonores infernales, lancinantes, exhalant le mal en un curieux, mais réussi, compromis de vibrations sonores, de modulations inquiétantes, de bruits plus ou moins répétitifs ajoutés en contrepoint.
On termine avec une seconde version du titre « Northern Dark Supremacy », tirée du précédent album. Version quasi similaire, sinon, pour ceux qui ont le vinyle, que les éventuels craquements ont disparu ; les synthés se manifestent aussi plus tôt, au début, et les guitares saturées semblent durer plus longtemps à la fin…mais c’est tout.
« COLD VOID OF NOTHING » propose une vision personnelle, aboutie, et originale – ce qui est vraiment rare - , de ce que tout album de dark ambient devrait être, à savoir une œuvre riche, intense, mêlant des éléments traditionnels à une dose savamment intégrée d’expérimentation, d’originalité...
Tout aussi infernal, « Serenade Nocturnes » atteint son objectif. Boucles lugubres de synthés, perturbées par de multiples oscillations, des perturbations éthériques en provenance directe de l’Hadés. On songe aussi à Innana ou Archon Satani, mais en plus expérimental, plus torturé et bouillonnant. « Serenade Nocturnes » est sans doute l’un des titres phares de l’album.
Retour aux guitares, au doom le plus noir avec « Into Darkness Forever ». Le titre suivant « A Profusion Of Evil » fait de nouveau la part belle aux expérimentations sonores infernales, lancinantes, exhalant le mal en un curieux, mais réussi, compromis de vibrations sonores, de modulations inquiétantes, de bruits plus ou moins répétitifs ajoutés en contrepoint.
On termine avec une seconde version du titre « Northern Dark Supremacy », tirée du précédent album. Version quasi similaire, sinon, pour ceux qui ont le vinyle, que les éventuels craquements ont disparu ; les synthés se manifestent aussi plus tôt, au début, et les guitares saturées semblent durer plus longtemps à la fin…mais c’est tout.
« COLD VOID OF NOTHING » propose une vision personnelle, aboutie, et originale – ce qui est vraiment rare - , de ce que tout album de dark ambient devrait être, à savoir une œuvre riche, intense, mêlant des éléments traditionnels à une dose savamment intégrée d’expérimentation, d’originalité...
INFINITAS IN AETERNUM
Cyclic Law 2004
1- Beryll
2- I.I.A
3- Black Emitting Oven
4- Scotopic Vision
5- Decomposition Of Forces
6- Skiatron
Après le très expérimental et franchement réussi « COLD VOID OF NOTHING », « INFINITAS IN AETERNUM » apparait d’emblée comme un album beaucoup plus sournois, tout en noirceur larvée, en haine mal contenue, mais qui aboutit finalement au même résultat. Et ce dès « Beryll », le premier titre, puisque tous les morceaux sont construit comme de longues suites fantastiques, tout en subtilité, en succession de touches malsaines et lugubres qui fonctionnent à merveille.
Passée le second titre « I.I.A » qui ne se démarque pas de nombreux compositeurs ambiants qui utilisent ici et là de longs drones brumeux et obscurs ; on pense notamment à Tim Hecker, Tom White ou Taylor Dupree, mais pas dans leurs œuvres les plus originales… On retourne donc au vif du sujet avec « Black Emitting Oven ». Titre ambiant, désenchanté, tout emprunt d’une malignité latente, que l’on sent prête à exploser derrière les notes douces-amères, presque stridentes, et erratiques, qui s’étirent au long de la première partie. Puis les guitares viennent cristalliser toute la noirceur du propos, terminant leur parcours en un maelström sonore avant de laisser à leur tour leurs places à des stridulations, des bourdonnements insaisissables, d’une redoutable efficacité.
« Scotopic Vision » est un autre long morceau à la noirceur fantastique et désenchantée, et dont aucun espoir ne semble pouvoir ressortir, dont aucune lueur ne semble pouvoir filtrer de ses notes éparses, de ses sonorités désillusionnées, qui s’assemblent lentement pour former un paysage sonore à la noirceur stygienne.
« Decomposition Of Forces » est tout aussi efficace, stridulations discrètes, irritantes, mélodies nauséeuses, craquements de fond, remous furtifs… L’ambiance est parfaite… et on reste dans le même ensorcellement noir et glauque des sens avec le sinistre et ultime: « Skiatron ». Titre tout aussi travaillé que les précédents et où chaque bruits, chaque sons, chaque notes expirantes est à sa place…
Bref un au autre chef-d’œuvre… Tout simplement…
Passée le second titre « I.I.A » qui ne se démarque pas de nombreux compositeurs ambiants qui utilisent ici et là de longs drones brumeux et obscurs ; on pense notamment à Tim Hecker, Tom White ou Taylor Dupree, mais pas dans leurs œuvres les plus originales… On retourne donc au vif du sujet avec « Black Emitting Oven ». Titre ambiant, désenchanté, tout emprunt d’une malignité latente, que l’on sent prête à exploser derrière les notes douces-amères, presque stridentes, et erratiques, qui s’étirent au long de la première partie. Puis les guitares viennent cristalliser toute la noirceur du propos, terminant leur parcours en un maelström sonore avant de laisser à leur tour leurs places à des stridulations, des bourdonnements insaisissables, d’une redoutable efficacité.
« Scotopic Vision » est un autre long morceau à la noirceur fantastique et désenchantée, et dont aucun espoir ne semble pouvoir ressortir, dont aucune lueur ne semble pouvoir filtrer de ses notes éparses, de ses sonorités désillusionnées, qui s’assemblent lentement pour former un paysage sonore à la noirceur stygienne.
« Decomposition Of Forces » est tout aussi efficace, stridulations discrètes, irritantes, mélodies nauséeuses, craquements de fond, remous furtifs… L’ambiance est parfaite… et on reste dans le même ensorcellement noir et glauque des sens avec le sinistre et ultime: « Skiatron ». Titre tout aussi travaillé que les précédents et où chaque bruits, chaque sons, chaque notes expirantes est à sa place…
Bref un au autre chef-d’œuvre… Tout simplement…
THE BETRAYAL OF LIGHT
tUMULt 2007
tUMULt 2007
1- The Betrayal Of Light
2- Enclosed Inclusion
3- Vessel
4- Ambiguous Anatomy
5- Reaction Infernale
6- Ende
Il revient à « THE BETRAYAL OF LIGHT » la lourde tache de succéder à « INFINITAS IN AETERNUM », et, il faut bien l’avouer, malgré de très bons moments, ce nouvel album reste en deçà des précédentes productions du duo. « THE BETRAYAL OF LIGHT » marque aussi un retour des comparses à un usage plus accentué des guitares doomisantes… et ce destine plus aux fans de doom/ambiant expérimentale.
Volontairement monotone, désolée, à la manière de certains morceaux ambiants issus de formations doom, « The Betrayal Of Light », premier titre de l’album, ne décolle jamais vraiment, même lorsque les guitares de DRAKH s’emparent de l’espace : elles ne diffèrent guère de nombre de productions du genre, et l’on se prend aussi à songer, par exemple, à certain des morceaux les moins marquants de Beyond Sensory Experience.
« Enclosed Inclusion » reste assez proche du premier morceau, riffs névrosés d’une lourdeur catatonique, coincés entre deux passages ambiants, mais il manque le petit quelque chose qui fait que...
En revanche, « Vessel » me semble plus intéressant, les arpèges se parent ici d’une mélancolie dont sont dépourvus les deux premiers titres, les ambiances sont beaucoup plus fouillées, et rappellent quelque peu le travail de « COLD VOID OF NOTHING ».
Après une première partie saturée de riffs lourds, « Ambiguous Anatomy » replonge dans les ambiances sombres et expérimentales de certaines productions plus anciennes, et ce, avec une certaine réussite.
Cherchant lui aussi à créer une lourde impression de monotonie, de tristesse, mais aussi d’angoisse, « Reaction Infernale » réussie plutôt bien son pari au travers d’arpèges morcelés, lointains, et de tout un brouillard sonore intemporelle, mi-angoissant mi-déprimant qui occupe l’espace. On reste dans le même registre avec « Ende », lent, monotone et sombre à la fois.
Après l’expérimental et sombre “COLD VOID OF NOTHING” et le très intimiste et fascinant « INFINITAS IN AETERNUM », « THE BETRAYAL OF LIGHT » semble, par comparaison, nettement moins marquant. Mais il faut bien avouer que les deux comparses nous ont tellement habitué à produire des œuvres de qualité, que l’on en deviendrait presque difficile…
NORDVARGR Part I ( 2002-2008)Volontairement monotone, désolée, à la manière de certains morceaux ambiants issus de formations doom, « The Betrayal Of Light », premier titre de l’album, ne décolle jamais vraiment, même lorsque les guitares de DRAKH s’emparent de l’espace : elles ne diffèrent guère de nombre de productions du genre, et l’on se prend aussi à songer, par exemple, à certain des morceaux les moins marquants de Beyond Sensory Experience.
« Enclosed Inclusion » reste assez proche du premier morceau, riffs névrosés d’une lourdeur catatonique, coincés entre deux passages ambiants, mais il manque le petit quelque chose qui fait que...
En revanche, « Vessel » me semble plus intéressant, les arpèges se parent ici d’une mélancolie dont sont dépourvus les deux premiers titres, les ambiances sont beaucoup plus fouillées, et rappellent quelque peu le travail de « COLD VOID OF NOTHING ».
Après une première partie saturée de riffs lourds, « Ambiguous Anatomy » replonge dans les ambiances sombres et expérimentales de certaines productions plus anciennes, et ce, avec une certaine réussite.
Cherchant lui aussi à créer une lourde impression de monotonie, de tristesse, mais aussi d’angoisse, « Reaction Infernale » réussie plutôt bien son pari au travers d’arpèges morcelés, lointains, et de tout un brouillard sonore intemporelle, mi-angoissant mi-déprimant qui occupe l’espace. On reste dans le même registre avec « Ende », lent, monotone et sombre à la fois.
Après l’expérimental et sombre “COLD VOID OF NOTHING” et le très intimiste et fascinant « INFINITAS IN AETERNUM », « THE BETRAYAL OF LIGHT » semble, par comparaison, nettement moins marquant. Mais il faut bien avouer que les deux comparses nous ont tellement habitué à produire des œuvres de qualité, que l’on en deviendrait presque difficile…
NORDVARGR Part II ( 2009... )