VEILED ALLUSIONS est l’un des nombreux projets parallèles – et abandonnés - de KARSTEN HAMRE (DEFRAKTOR, DENSE VISION SHRINE…), plus connu pour son projet sorti sous son propre nom, mais surtout pour PENITENT.
ROSENKRANZ
Dragon Flight Recordings LLS, 2002
1-Kali Ma
2-Faust Pt. I
3-Faust Pt. II
4-Counting The Drops
Difficile de ne proposer d’une œuvre qu’une critique entièrement négative, et cela semble, d’ailleurs, assez vain. De plus, pourquoi massacrer un album d’un style totalement ignoré et qui ne comptabilise sur la planète qu’une poignée de dévots ? ( de plus francophones !...) C’est la question que je me suis posée à l’écoute de ROSENKRANZ. L’intérêt, somme toute, étant de présenter l’œuvre sous un jour nouveau, un éclairage différent, qui permet ainsi de révéler telle ou telle qualité passée inaperçue, sans pour autant en oublier les faiblesses. Et pourtant…
Illustration sonore d’un film du même nom, ROSENKRANZ est un long album sans surprise, des plus minimalistes, très loin des meilleurs moments de WHEN DARKNESS DESCENDS et surtout de VISIONS OF THE WORLD.
Seul titre un tant soit peu intéressant de l’album, « Kali Ma » alterne rythmes presque tribaux, et obscurs - mais à des années lumières de MEMORANDUM, par exemple - et passages plus ambiants, le tout sans aucune originalité. On aurait au moins aimer se rapprocher de certains morceaux aux rythmes agréables de "A Hole in the Void of Time" de DEFRAKTOR.
Percussions au rythme lent, ponctuées par des échos sourds, « Faust Pt. I » s’étire sur plus de vingt minutes sans réelles variations, dommage, car quelques notes de synthés lugubres auraient rendu l’ensemble à peu près acceptable.
« Faust Pt. II » s’étire quant à lui sur plus de 25 minutes (!), à peine plus varié, presque aussi lassant, et toujours aussi décevant.
On termine avec le plus spatial, au minimalisme électronique, « Counting The Drops », qui ne relève en rien le niveau.
Album répétitif donc, fade, et sans imagination, ROSENKRANZ ne présentera réellement d'intérêt que pour les fans pur et dur de minimalisme.
WHEN DARKNESS DESCENDS
Displeased Records, 2004
1-Fragile Pieces
2-Dream Requiem
3-Through The Corridors Of Time
4-At The Break Of Dawn
5-Reality Of The Unseen
6-Unfolding The Universe
7-Into The Depths Of Oblivion
8-Out Of Range
9-Dream Of The Shaman
10- A Night In Wallachia
Plus proche de l’esprit de DEFRAKTOR, autre projet parallèle de Karsten Hamre, que de VISIONS OF THE WORLD, second album de VEILED ALLUSIONS, WHEN DARKNESS DESCENDS retrouve le minimalisme sombre de THEMES FOR THE LUNATIC. Et c’est d’autant plus vrai avec « Fragile Pieces » et « Dream Requiem » qui reprennent, à l’identique, les drones glauques et aquatiques du premier morceau de l’album de DEFRAKTOR. Tellement semblable que l’on a l’impression qu’il s’agit ici d’extraits de ce premier titre : « Armory »…
Ces deux premiers titres, loin d’être exceptionnels, et largement en deçà du sinistre et abyssal OLHON, fonctionnent malgré tout assez bien, et ne dépareilleraient pas une quelconque adaptation de la célèbre nouvelle de Lovecraft : Le Cauchemar d’Innsmouth.
« Through the Corridors of Time » fait penser aux premiers albums de NORTHAUNT, à certains passages ambiants de VINTERRIKET : notes distantes, épurées, tristes et oniriques. Évocation de choses oubliées, de corridors plein de souvenirs brumeux et tristes, et le morceau gagne en puissance vers la fin, le rythme se fait plus pressant, jusqu’à disparaître, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien.
« At the Break of Dawn » est un long morceau ambiant, fragile et nostalgique, alterné des bouillonnements inquiétants des deux premiers titres. On songe aussi ici à certaines sonorités de DRIFT IN MOTION de NECROPHORUS, mais on reconnaîtra aussi certaines sonorités déjà utilisées sur l’album de DEFRAKTOR précédemment cité. Le titre gagne lentement en noirceur, se perd en souffles, en drones et en fréquences instables dont naissent parfois des mélodies discrètes, et le tout crée une ambiance plutôt réussie.
Difficile de dire la même chose des morceaux suivants, hélas, puisque que tous, sans exception, ne présentent que très peu d’intérêt, voire pas du tout… Suites de bruits, d’échos, de souffles et de martèlements pour les morceaux suivants, mais qui ne parviennent pas à trouver de cohérence, et ne génèrent que des ambiances plus que fades. Long et morne drone sans fin pour « Dream of the Shaman », comme il en existe des tonnes dans le genre. Et le dernier morceau, malgré son titre, « A Night in Wallachia », n’a rien de bien inquiétant ! Décevant…
VISIONS OF THE WORLD
Trinity Records (Hong Kong) 2004
1-Fall Into Dust
2-Dark Eternity
3-Beneath The Remains
4-A Sombre Beauty
5-The Veil Of Sorrow
6-Mephisto's Waltz
7-Organic Disturbance
8-Heretics
9-A Decaying World
10-Unwinding The Silence
11-Silent Rest
12-The Fear From Within
13-As Life Declines
Passée une courte introduction au piano d’un néo-classicisme quelconque, on passe au dark ambient avec « Dark Eternity », collage de sons et de souffles superposés mais malgré tout encore assez fade. Idem pour « Beneath The Remains ». Mais vient ensuite le surprenant « A Sombre Beauty », à situer quelque part entre l’œuvre d’ENDVRA/ONTARIO BLUE et le premier album d’ORDEAL, TRAUMENDE, de part son orchestrations, ses sonorités. Et, même si l’on s’attendait plus ici à un dark ambient sinistre et glauque, il faut bien avouer cette fois que le morceau fonctionne bien. Autre morceau du même genre, « The Veil Of Sorrow », avec, cette fois, une voix très proche de celle de Novella Bassano, présente sur TRAUMENDE. Très jolie morceau orchestral, aux influences néo-classique et heavenly voices, avec des percussions. Très éloigné de l’œuvre de Penitent.
« Mephisto's Waltz » est tout simplement magique. De ces morceaux faits de quelques notes de pianos, de mélodies discrètes, belles et nostalgiques, qui justifie à lui seul l’achat de ce CD. Et malgré la grande simplicité du morceau, on sent ici de nombreuses influences, allant jusqu’aux musiques de film, par exemple celles de Clint Mansell ( Requiem for a Dream ; The Fountain ).
Les morceaux suivants retournent au dark ambient, avec plus ou moins de réussite hélas, de la succession de bruits quelconques de « Organic Disturbance », au bouillonnement de « Unwinding The Silence » ou au presque épique « Silent Rest ». On notera les plus intéressants « Heretics », dans l’esprit de certains morceaux ambiants de PREDOMINANCE, mais surtout « The Fear From Within » qui propose enfin le genre de dark ambient auquel on pouvait s’attendre sur un tel album.
VISIONS OF THE WORLD est donc un album contrasté, en demi-teintes, mais cependant digne d’intérêt, et surtout, bien meilleur - même dans ses instants les plus faibles - que WHEN DARKNESS DESCENDS.
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Pour être complet, il faut ajouter à cette discographie le
vinyle suivant, dont le titre de VEILED ALLUSIONS, "Out
of Range", est ressortie sur le CD WHEN DARKNESS DESCENDS.
VINTERRIKET / VEILED ALLUSIONS
SPLIT
Neodawn Productions & Regimental Records 2002
A- VINTERRIKET / Monde Ewiger Verdammnis
B- VEILED ALLUSIONS / Out Of Range
2 commentaires:
Je ne suis pas fan non plus de Penitent. J'espère que les cd que Karsten Hamre sort sous son nom sont meilleurs?
Je pense que VISIONS OF THE WORLD est bien meilleur, voire certains moments de WHEN DARKNESS DESCENDS.
Il me semble que le titre Enshrouded Lands sur Broken Whisppers n'est pas mal. Le reste de l'album m'a beaucoup moins marqué.
Le split avec Vlad Jecan est un peu dans le même style - et je ne connais pas le reste.
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