LAMIA IS

CAR L'EXISTENCE EST LA SEULE DAMNATION...

Sombre, désolée et infernale, l'œuvre de LAMIA IS mériterait de sortir de l'anonymat éternel dans lequel elle s'enfonce irrémédiablement... D'abord parce que de tels projets ne courent pas les rues, ensuite parce qu'ils n'ont pas tous une atmosphère personnelle, mais surtout aussi parce qu'ils n'évoquent pas avec autant de réussite le mal et la noirceur du monde qui nous entoure...

ABSTRACT CRUCIFIXION
(Promo Tape) 1998

A1- Solitary Bloodlust
A2- The Widow and the Whisper
A3- Engel Sei Tod
A4- Christ’s Damnation
B1- Inner Lament
B2- Abstract Crucifixion
B3- Infernus

Quelque part entre Nordvargr, Megaptera et Kerovnian, LAMIA IS évoque le mal, les paysages mornes de l’âme et la noirceur des aspirations humaines. Tout un univers fantastique et sombre…
"Solitary Bloodlust" commence par des basses sourdes, menaçantes, des voix inquiétantes venues de quelque film fantastique (les Dracula de la Hammer ?) et des notes mornes et éteintes de synthé.

Mais les hostilités commencent vraiment avec "The Widow and the Whisper". Nappes angoissantes de sons, pizzicati sinistres, notes évoquant quelques menaces surnaturelles et démoniaques sur un rythme pesant… L’enfer n’est pas loin, de l’autre côté de la porte, en bas de l’escalier, ou peut-être en nous ?
Tout aussi lourd, mauvais, et surnaturelle "Engel Sei Tod" poursuit cette envolée sabbatique… Notes, ou plutôt vibrations se répandant dans l’air comme des ondes mauvaises, mélodies hantées, semblant de chœur spectral, parfait pour évoquer la douleur des esprits errants, le mal qui germe au fond d’une âme malade, rencontrée dans la pénombre d’une ruine. On peut songer au meilleur de Nordvargr avec « For the Blood Is the Life » peut-être tiré des œuvres macabres de Francis Marion Crawford ?
Retour aux drones profonds avec "Christ’s Damnation" accompagnés par une voix triste de femme, divers bruits en arrière-fond, un chant maléfique, et en effet, pourquoi le Christ ne serait-il pas aussi mauvais que n'importe quel homme ?
Premier morceau de la face B, "Inner Lament" porte bien son nom : pulsations assourdies, sonorités tristes, synthés funèbres et douloureux, grondements lointains, nappes de sons s’ajoutant les unes aux autres jusqu’à former un requiem terrifiant. Beau et douloureux comme certaines œuvres de Raison d’Être…
Avec "Abstract Crucifixion" on s'enfonce dans les eaux saumâtres du doute. Échos sourds, chants religieux parfois légèrement déformés, le titre n’a pas la force des meilleurs morceaux de la cassette mais il baigne malgré tout dans une étrange ambiance d’apostasie…
"Infernus" reste dans l’ambiance du précédent morceau, sans toutefois réussir à décoller.
Cette cassette mérite vraiment l’intérêt de tout fan d’ambiances noires, au moins pour les superbes "The Widow and the Whisper", "Engel Sei Tod" et "Inner Lament".

FLESHARVEST

(Stateart) 1999

A- Flesharvest

B- Legion

Deux longs morceaux faits de basses dérangeantes, d'échos sourds et de samples de films d'horreur. Déjà, on sent plus sur ce 10 pouces l'influence de Megaptera que sur la cassette, peut-être plus personnelle.

Ceci étant confirmé par la page myspace de LAMIA IS qui vient récemment de voir le jour avec de nouveaux morceaux en écoute...
Les deux titres se ressemblent énormément, mais "Flesharvest", avec ces rythmes sourds et mauvais, rappelle, entre autre albums de Megaptera, certain passages de CURSE OF THE SCARECROW, et semble légèrement meilleur.

Une constatation s'impose : si les morceaux sont plus proches de Megaptera, ils sont aussi plus complexe que sur la cassette, mais le vinyle y perd malgré tout quelque chose : ce côté ambiant et fantastique qui faisait les meilleurs morceaux de la démo. Tant mieux pour les fans de Megaptera, dommage pour ceux qui aurait espéré une combinaison ou une alternance de ces deux styles...