Иди и смотри (IDI I SMOTRI)
(Land) 2001
(Eis Und Licht) 2002 EP 10”
(Land) 2001
(Eis Und Licht) 2002 EP 10”
A1- Подожди Мeня
A2- Бoлвшe Heт Бoгa Taм, Kчдa TbI ИдeшbI
B1- Mama
B2- Иди И Cмoтри
Après une poignée de cassettes et de CD promo qui ont vu le jour sur le propre label de LAND, à des tirages confidentiels, « Idi I Smotri » a suivi le même chemin avant de ressortir chez Eis Und Licht un an plus tard.
On peut alors le considérer comme le véritable premier album de LAND.
Le premier titre commence par des samples de voix russe, suivis de synthés mélancoliques, de tintements, annonçant déjà toute la thématique de LAND : à savoir nostalgie fin de siècle, mélodies passéistes et ambiances surannées. C’est l’expression de toute une époque qui s’éloigne de nous, jour après jour, inéluctablement. Il y a en ces morceaux un peu de l’étrangeté, du souffre et de la neurasthénie d'un Jean Lorrain, d'un Jules bois ou de Camille Lemmonier.
Vient ensuite le superbe second morceau, transmutant tous ces souvenirs, toute cette fascination pour une époque révolue, en une ode martiale vraiment réussie. Percussions au fatalisme marqué, synthés orageux, samples de voix, chœurs douloureux et guerriers, tout est là.
Mais il y a en LAND, lorsqu’il aborde les terres tourmentées de l’indus martial, quelque chose d’envoûtant, que l’on ne retrouve pas dans la pop de moins en moins martiale de Dernière Volonté, et qui se démarque aussi de formation comme Toroidh, Arditi ou Triarii.
Les deux derniers morceaux sont plus discrets, presque intimistes, ils ont le parfum tristes des vieilles blessures, d’anciennes déceptions que la mémoire ne parvient jamais vraiment à effacer. Tout cela se transcrit par des mélodies douces-amères, des voix qui se perdent dans un fond sonore flou mais que l’on sent chargé d’émotions.
Les deux derniers morceaux sont plus discrets, presque intimistes, ils ont le parfum tristes des vieilles blessures, d’anciennes déceptions que la mémoire ne parvient jamais vraiment à effacer. Tout cela se transcrit par des mélodies douces-amères, des voix qui se perdent dans un fond sonore flou mais que l’on sent chargé d’émotions.
Curieusement, le dernier morceau ne fait que six minutes trente, et après un long silence (plus de dix minutes tout de même…) un morceau caché d’une minute apparait, sorte de chant religieux navré, pour un Noël déprimant.
OPUSCULE
(Divine Comedy Records) 2002
OPUSCULE
(Divine Comedy Records) 2002
1- Néo-noir
2- Décembre Incertain
3- Alambic de Songes
4- La Danse de Minuit (acte II)
5- Pilon
6- De Gris Figé
7- Soir d’Inquiétude
8- Epilude
A ce jour, « Opuscule » est sans doute le chef-d’œuvre de LAND. L’évocation douloureuse d’un passé à jamais disparu, d’un monde laissé derrière soi avec ses cohortes de fantômes, ses drames et ses guerres. Toute une humanité qui a sombré dans la grisaille de l’oubli ; comme si le monde qui nous entoure, tous ces gens, toutes ces rues, ces villes, ces noms, glissaient en un instant dans l’oubli, laissant la place à une « autre » humanité, à un autre monde.
« Néo-noir » est un morceau rituel, quasi hypnotique, avec des samples de chants tirés de vieux vinyles rapportant les souffrances de la guerre, qui nous plonge tout de suite dans l’atmosphère grisante et triste de LAND.
2- Décembre Incertain
3- Alambic de Songes
4- La Danse de Minuit (acte II)
5- Pilon
6- De Gris Figé
7- Soir d’Inquiétude
8- Epilude
A ce jour, « Opuscule » est sans doute le chef-d’œuvre de LAND. L’évocation douloureuse d’un passé à jamais disparu, d’un monde laissé derrière soi avec ses cohortes de fantômes, ses drames et ses guerres. Toute une humanité qui a sombré dans la grisaille de l’oubli ; comme si le monde qui nous entoure, tous ces gens, toutes ces rues, ces villes, ces noms, glissaient en un instant dans l’oubli, laissant la place à une « autre » humanité, à un autre monde.
« Néo-noir » est un morceau rituel, quasi hypnotique, avec des samples de chants tirés de vieux vinyles rapportant les souffrances de la guerre, qui nous plonge tout de suite dans l’atmosphère grisante et triste de LAND.
Et c’est une des particularités de LAND de reprendre toute cette imagerie fin de siècle, ce dolorisme Grande Guerre, tout en sachant rester si personnelle, jusque dans ses morceaux plus martiaux qui peuvent difficilement se comparer à d’autre noms du genre. Ici l’utilisation de chants anciens est parfaitement intégrée à la musique ; ils ne sont pas simplement retranscrit dans leur quasi intégralité comme c’est (trop) souvent le cas chez de nombreuses formations.
Évocation de la Grande Guerre aussi, « Décembre Incertain » revient aux orchestrations martiales que l’on avait déjà senties si personnelles dans « Idi I Smotri », pleine de tristesse, de regrets, à des années lumières des évocations militaro-pop de Dernière Volonté ou de Storm of Capricorn.
Suit l’envoûtant « Alambic de Songes » qui commence par une vieille chanson menée par une voix de femme délicieusement désuète, puis tout s’enchaîne, les échos sourds, les petites mélodies tristes, les chœurs désenchantés, qui réussissent à merveille à réveiller de vieux spectres, à nous plonger dans quelques vieux souvenirs grisâtre ou dans les affres et les splendeurs d’un passé fantasmé ; dont il ne reste plus, à la fin, que les échos sourds.
« La Danse de Minuit (acte II) » porte bien son nom, car tout y est incertain, spectral et rampant comme les sons qui s’agitent dans les ténèbres, avant qu’une mélodie passée en boucle ne remonte à la surface de ces eaux glauques, réveillant quelque douleur secrète, traînant dans son sillage douloureux des nappes figées de synthés.
« Pilon » fait partie de ses titres rituels et fantasmatiques qui évoquent la beauté de certains morceaux de Desiderii Marginis (Seven Sorrows ; That which is tragic and timeless) tout en sachant rester unique, unique dans les sonorités si particulières de LAND, mélange de rythmes, de synthés aux envolées grisâtres, de voix ou de chœurs qui se perdent en notes variant de hauteur, que l’on ne retrouve pas dans les superbes envolées épiques de Triarii par exemple.
Encore un morceau qui porte bien son nom. « De Gris Figé » pourrait être l’expression chez LAND de cette fascination pour un passé révolu, pour une époque dont le souvenir, les souvenirs se désagrègent peu à peu dans l’esprit de rares survivants. Tout en drones discrets, en sons rampants, en souffles insidieux, ce morceau se perd dans le gris d’une journée sans fin, expression même de l’existence, de la vie qui n’est qu’un camaïeu absurde de gris et de gris... Et lorsque des mélodies de piano traversent ce crépuscule perpétuel, elles sont d’une terrible nostalgie, portant en elle toute la tristesse d’une vieille photo jaunie, l’évocation d’une rue qui n’existe plus ou qui a tellement changé qu’elle en est devenue méconnaissable, et des fantômes, de toutes ces silhouettes qui la traversent, et sont depuis longtemps retournées à l’oubli, ne laissant aucune trace sur les pavés. Tout cela a existé mais le temps fui et les ombres s’effacent.
Autre morceau franchement réussi, « Soir d’Inquiétude » est tout simplement magique, mais d’une magie douloureuse. Inquiétant donc, ce titre avec ses samples de voix anciennes, de chants désuets qui se parent ici d’une sourde menace, ses harmonies lancinantes, répétitives et spectrales, où se noient de rares voix féminines, des chœurs navrés et discrets, des martèlements intervenant à point nommé. Pour toutes nos nuits d’angoisse…
Dernier titre, « Epilude » commence de nouveau par une mélodie sortie d’un vieux vinyle craquant, et qui vire rapidement au cauchemar, se pare d’une noirceur menaçante et fatidique. Fatidique dans ses samples de voix féminines tragiques, dans ses martèlements qui annoncent le dernier combat, la dernière montée au front.
Superbe…
Évocation de la Grande Guerre aussi, « Décembre Incertain » revient aux orchestrations martiales que l’on avait déjà senties si personnelles dans « Idi I Smotri », pleine de tristesse, de regrets, à des années lumières des évocations militaro-pop de Dernière Volonté ou de Storm of Capricorn.
Suit l’envoûtant « Alambic de Songes » qui commence par une vieille chanson menée par une voix de femme délicieusement désuète, puis tout s’enchaîne, les échos sourds, les petites mélodies tristes, les chœurs désenchantés, qui réussissent à merveille à réveiller de vieux spectres, à nous plonger dans quelques vieux souvenirs grisâtre ou dans les affres et les splendeurs d’un passé fantasmé ; dont il ne reste plus, à la fin, que les échos sourds.
« La Danse de Minuit (acte II) » porte bien son nom, car tout y est incertain, spectral et rampant comme les sons qui s’agitent dans les ténèbres, avant qu’une mélodie passée en boucle ne remonte à la surface de ces eaux glauques, réveillant quelque douleur secrète, traînant dans son sillage douloureux des nappes figées de synthés.
« Pilon » fait partie de ses titres rituels et fantasmatiques qui évoquent la beauté de certains morceaux de Desiderii Marginis (Seven Sorrows ; That which is tragic and timeless) tout en sachant rester unique, unique dans les sonorités si particulières de LAND, mélange de rythmes, de synthés aux envolées grisâtres, de voix ou de chœurs qui se perdent en notes variant de hauteur, que l’on ne retrouve pas dans les superbes envolées épiques de Triarii par exemple.
Encore un morceau qui porte bien son nom. « De Gris Figé » pourrait être l’expression chez LAND de cette fascination pour un passé révolu, pour une époque dont le souvenir, les souvenirs se désagrègent peu à peu dans l’esprit de rares survivants. Tout en drones discrets, en sons rampants, en souffles insidieux, ce morceau se perd dans le gris d’une journée sans fin, expression même de l’existence, de la vie qui n’est qu’un camaïeu absurde de gris et de gris... Et lorsque des mélodies de piano traversent ce crépuscule perpétuel, elles sont d’une terrible nostalgie, portant en elle toute la tristesse d’une vieille photo jaunie, l’évocation d’une rue qui n’existe plus ou qui a tellement changé qu’elle en est devenue méconnaissable, et des fantômes, de toutes ces silhouettes qui la traversent, et sont depuis longtemps retournées à l’oubli, ne laissant aucune trace sur les pavés. Tout cela a existé mais le temps fui et les ombres s’effacent.
Autre morceau franchement réussi, « Soir d’Inquiétude » est tout simplement magique, mais d’une magie douloureuse. Inquiétant donc, ce titre avec ses samples de voix anciennes, de chants désuets qui se parent ici d’une sourde menace, ses harmonies lancinantes, répétitives et spectrales, où se noient de rares voix féminines, des chœurs navrés et discrets, des martèlements intervenant à point nommé. Pour toutes nos nuits d’angoisse…
Dernier titre, « Epilude » commence de nouveau par une mélodie sortie d’un vieux vinyle craquant, et qui vire rapidement au cauchemar, se pare d’une noirceur menaçante et fatidique. Fatidique dans ses samples de voix féminines tragiques, dans ses martèlements qui annoncent le dernier combat, la dernière montée au front.
Superbe…
PRAHA
(Divine Comedy Records) 2003 EP 10”
(Divine Comedy Records) 2003 EP 10”
A1- Kavárna Národní, 20 Hod
A2- Pantomima
B1- Medzi "U Jednorožce" A Na Poříčí 7
B2- (Oci) Které Fascinujú
Premier EP de la trilogie consacrée à la mystérieuse Célestine Orlac, « Praha » poursuit en beauté l’œuvre de LAND.
Rythme lent, percussions appuyées, « Kavárna Národní, 20 Hod » ouvre cette visite sans doute nocturne, sinon crépusculaire, de Prague. Tout y est d’une tristesse profonde et magique, les mélodies, les notes en échos de harpes (?), même l’accordéon qui sert d’introduction au morceau ! Ce qui n’est pas peu dire… On songe une fois de plus, même lointainement, aux mystérieuses et douloureuses évocations musicales de Desiderii Marginis, car on a ici la même délicatesse, la même manière de créer un univers nocturne, hors du temps, où seule la mémoire, les fantasmes et l’imagination peuvent se rendre, qu’ils s’agissent d’un lointain et fantasmatique passé ou d’un univers onirique.
Changement de ton avec « Pantomima » qui s’avère d’emblée plus sombre. Court morceau atmosphérique fait de notes éparses, de mélodies discrètes, de sonorités rampantes, qui évoque quelque pantomime fantastique, des va et vient saugrenues d’ombres, quelque part au fond d’un théâtre poussiéreux, d’une usine désaffectée. On songe au méconnu écrivain français Jean-Louis Bouquet et ses ballets d’ombres, ses théâtres hantés, ses femmes à la beauté vénéneuses évoluant en des décors nocturnes.
On enchaîne avec le rituel troisième morceau, toujours empreint de cette nostalgie trouble, notes répétitives d’un piano caverneux, bruits de machines à écrire, et des mélodies tristes qui nous racontent, perdues dans des craquements de vinyles, des voix susurrant d’anciennes douleurs, une histoire sans doute tragique.
Après les trois premiers morceaux et leurs atmosphères subtiles, le dernier titre commence de façon plus anodine ; on s’attend à la simple évocation d’un univers grisâtre et terne sur la totalité du morceau, lorsque des coups sourds s’élèvent de la brume, des samples de chœurs douloureux, des explosions lointaines de sons qui viennent en contrepoint des martèlements, et nous rappellent que LAND arrive mieux que quiconque à évoquer les fantômes du passé. Des battements d’horloge, des pleurs de femme, ajoutent à l’envoûtement du morceau.
Mon Dieu que j’aimerai visiter Prague, pardon, Praha.
A2- Pantomima
B1- Medzi "U Jednorožce" A Na Poříčí 7
B2- (Oci) Které Fascinujú
Premier EP de la trilogie consacrée à la mystérieuse Célestine Orlac, « Praha » poursuit en beauté l’œuvre de LAND.
Rythme lent, percussions appuyées, « Kavárna Národní, 20 Hod » ouvre cette visite sans doute nocturne, sinon crépusculaire, de Prague. Tout y est d’une tristesse profonde et magique, les mélodies, les notes en échos de harpes (?), même l’accordéon qui sert d’introduction au morceau ! Ce qui n’est pas peu dire… On songe une fois de plus, même lointainement, aux mystérieuses et douloureuses évocations musicales de Desiderii Marginis, car on a ici la même délicatesse, la même manière de créer un univers nocturne, hors du temps, où seule la mémoire, les fantasmes et l’imagination peuvent se rendre, qu’ils s’agissent d’un lointain et fantasmatique passé ou d’un univers onirique.
Changement de ton avec « Pantomima » qui s’avère d’emblée plus sombre. Court morceau atmosphérique fait de notes éparses, de mélodies discrètes, de sonorités rampantes, qui évoque quelque pantomime fantastique, des va et vient saugrenues d’ombres, quelque part au fond d’un théâtre poussiéreux, d’une usine désaffectée. On songe au méconnu écrivain français Jean-Louis Bouquet et ses ballets d’ombres, ses théâtres hantés, ses femmes à la beauté vénéneuses évoluant en des décors nocturnes.
On enchaîne avec le rituel troisième morceau, toujours empreint de cette nostalgie trouble, notes répétitives d’un piano caverneux, bruits de machines à écrire, et des mélodies tristes qui nous racontent, perdues dans des craquements de vinyles, des voix susurrant d’anciennes douleurs, une histoire sans doute tragique.
Après les trois premiers morceaux et leurs atmosphères subtiles, le dernier titre commence de façon plus anodine ; on s’attend à la simple évocation d’un univers grisâtre et terne sur la totalité du morceau, lorsque des coups sourds s’élèvent de la brume, des samples de chœurs douloureux, des explosions lointaines de sons qui viennent en contrepoint des martèlements, et nous rappellent que LAND arrive mieux que quiconque à évoquer les fantômes du passé. Des battements d’horloge, des pleurs de femme, ajoutent à l’envoûtement du morceau.
Mon Dieu que j’aimerai visiter Prague, pardon, Praha.
1988-1997
(Divine Comedy Records) 2004
(Divine Comedy Records) 2004
1- The Dance Of The Legless-Cripple
2- A Kingdom Is Falling
3- Labyrinth (Part II)
4- Labyrinth (Part IV)
5- Brain
6- On The Mountain Peaks
7- Pierres De Brume
8- Parmi Ses Habitants
9- Le Parvis
10- Shreds
11- Die Andere Hälfte Des Himmels
12- Distances Saturées
Tout dépend évidemment de ce que l’on recherche comme musique, mais « 1988-1997 » n’est pas à mon sens l’album par lequel il faut découvrir LAND.
Rétrospective des premières années, il diffère relativement de l’œuvre de LAND telle qu’on la découvre dans le superbe « Opuscule » ou dans la trilogie consacrée à Célestine Orlac. Néanmoins les amateurs du groupe apprécieront que Divine Comedy nous ait permis de découvrir ces premiers morceaux introuvables, sachant qu’il y a là aussi quelques bons morceaux cachés au milieu d’œuvres de jeunesse plus anodines, évoluant entre différents styles, mais qui ont le mérite de rendre compte de l’évolution de LAND.
Après un premier morceau assez anodin qui donne la part belle aux percussions, « A Kingdom Is Falling » est un titre plus atmosphérique, calme et assez triste, mais qui reste très éloigné de la beauté douloureuse des œuvres futures.
« Labyrinth (Part II) » est plus proche d’un dark-ambient minimaliste, quant à sa suite « Labyrinth (Part IV) » il alterne percussions lentes, instruments anciens, mais sans grande conviction hélas.
Après ces débuts assez quelconques, qui rendent difficilement hommage au génie nostalgique de LAND, heureusement voici le très beau « Brain ». Mélodie électronique discrètes, percussions, sonorités envoûtantes, samples de chœurs et une superbe voix de femme qui fait osciller ce morceau entre l’heavenly voices et une électronique atmosphérique. Même si le style est différent, on y retrouve toute la puissance nostalgique qui caractérise l’œuvre de LAND.
Dans le même style, mais plus proche d’une sorte de dark-wave électronique, avec sa voix oscillant entre Depeche Mode et Paradise Lost (période électro…), « On The Mountain Peaks » reste une curiosité dans la discographie de LAND. Illustrant sans doute une période plus cold-wave/gothic-wave du groupe, rappelant parfois aussi l’esprit de certaine compilation de Palace of Worms.
Changement une fois de plus de registre avec « Pierres De Brume ». Morceau rituel, lent, monastique, avec ses samples de chants religieux, ses échos sourds de percussions, sa mélodie tournant en boucle. Minimaliste mais d’une efficacité redoutable, qui rappelle, même si c’est une banalité lorsque l’on parle de voix religieuses, certains passages des premiers Raison d’Être. Morceau que l’on peut télécharger sur le site de LAND : http://www.landsite.net/
On peut aussi rapprocher « Le Parvis » de ce style, même s’il n’atteint pas la profondeur de « Pierres De Brume ».
Vient ensuite « Parmi Ses Habitants », sorte de Dead Can Dance désuet et en français, pas désagréable, mais qui semble plus sortie d’un énième album de dark-wave sans lendemain.
« Shreds » et son heavenly atmosphérique, quant à lui, rappelle les français d’Olen’K.
« Die Andere Hälfte Des Himmels » demeure plus ambiant et sombre, cherchant à faire passer au travers de mélodies feutrées, de sonorités discrètes, un sentiment complexe, à faire renaître de vieux souvenirs, ce qui le rapproche davantage de ce qui deviendra le grand LAND avec « Idi I Smotri », même s’il n’en atteint jamais la puissance évocatrice.
« Distances Saturées » est une longue boucle triste et répétitive où se mêlent des voix, des notes furtives de pianos.
2- A Kingdom Is Falling
3- Labyrinth (Part II)
4- Labyrinth (Part IV)
5- Brain
6- On The Mountain Peaks
7- Pierres De Brume
8- Parmi Ses Habitants
9- Le Parvis
10- Shreds
11- Die Andere Hälfte Des Himmels
12- Distances Saturées
Tout dépend évidemment de ce que l’on recherche comme musique, mais « 1988-1997 » n’est pas à mon sens l’album par lequel il faut découvrir LAND.
Rétrospective des premières années, il diffère relativement de l’œuvre de LAND telle qu’on la découvre dans le superbe « Opuscule » ou dans la trilogie consacrée à Célestine Orlac. Néanmoins les amateurs du groupe apprécieront que Divine Comedy nous ait permis de découvrir ces premiers morceaux introuvables, sachant qu’il y a là aussi quelques bons morceaux cachés au milieu d’œuvres de jeunesse plus anodines, évoluant entre différents styles, mais qui ont le mérite de rendre compte de l’évolution de LAND.
Après un premier morceau assez anodin qui donne la part belle aux percussions, « A Kingdom Is Falling » est un titre plus atmosphérique, calme et assez triste, mais qui reste très éloigné de la beauté douloureuse des œuvres futures.
« Labyrinth (Part II) » est plus proche d’un dark-ambient minimaliste, quant à sa suite « Labyrinth (Part IV) » il alterne percussions lentes, instruments anciens, mais sans grande conviction hélas.
Après ces débuts assez quelconques, qui rendent difficilement hommage au génie nostalgique de LAND, heureusement voici le très beau « Brain ». Mélodie électronique discrètes, percussions, sonorités envoûtantes, samples de chœurs et une superbe voix de femme qui fait osciller ce morceau entre l’heavenly voices et une électronique atmosphérique. Même si le style est différent, on y retrouve toute la puissance nostalgique qui caractérise l’œuvre de LAND.
Dans le même style, mais plus proche d’une sorte de dark-wave électronique, avec sa voix oscillant entre Depeche Mode et Paradise Lost (période électro…), « On The Mountain Peaks » reste une curiosité dans la discographie de LAND. Illustrant sans doute une période plus cold-wave/gothic-wave du groupe, rappelant parfois aussi l’esprit de certaine compilation de Palace of Worms.
Changement une fois de plus de registre avec « Pierres De Brume ». Morceau rituel, lent, monastique, avec ses samples de chants religieux, ses échos sourds de percussions, sa mélodie tournant en boucle. Minimaliste mais d’une efficacité redoutable, qui rappelle, même si c’est une banalité lorsque l’on parle de voix religieuses, certains passages des premiers Raison d’Être. Morceau que l’on peut télécharger sur le site de LAND : http://www.landsite.net/
On peut aussi rapprocher « Le Parvis » de ce style, même s’il n’atteint pas la profondeur de « Pierres De Brume ».
Vient ensuite « Parmi Ses Habitants », sorte de Dead Can Dance désuet et en français, pas désagréable, mais qui semble plus sortie d’un énième album de dark-wave sans lendemain.
« Shreds » et son heavenly atmosphérique, quant à lui, rappelle les français d’Olen’K.
« Die Andere Hälfte Des Himmels » demeure plus ambiant et sombre, cherchant à faire passer au travers de mélodies feutrées, de sonorités discrètes, un sentiment complexe, à faire renaître de vieux souvenirs, ce qui le rapproche davantage de ce qui deviendra le grand LAND avec « Idi I Smotri », même s’il n’en atteint jamais la puissance évocatrice.
« Distances Saturées » est une longue boucle triste et répétitive où se mêlent des voix, des notes furtives de pianos.
WIEN
(Divine Comedy Records) 2005 EP 10”
(Divine Comedy Records) 2005 EP 10”
A1- Photomontage 1.924
A2- Das Problem Der Loge 13
B1- Monolog Der Portraits (Gespräch Mit A.R.)
B2- Betrug Im Hotel Mariahilf...
A2- Das Problem Der Loge 13
B1- Monolog Der Portraits (Gespräch Mit A.R.)
B2- Betrug Im Hotel Mariahilf...
Second volet de la trilogie consacrée à Célestine Orlac, poursuivant son périple à travers une Europe chaotique et posant ses bagages, cette fois, à Vienne.
BUDAPEST
(Divine Comedy Records) 2007 EP 10”
BUDAPEST
(Divine Comedy Records) 2007 EP 10”
A1- 53-dik Levél
A2- Töprengő Tudós Beszélni Fog
B1- "Nagy Bánat" Kintornása
B2- 398. Apróhirdetés : Utolsó Találkozó
« Budapest » est la conclusion de ces trois EP consacrés à Célestine Orlac. Nous embarquons donc cette fois pour Budapest.
Tout de suite « 53-dik Levél » plante le décor. L’envoûtement sera de nouveau au rendez-vous : synthé planant, grincements de ferraille, tintements, samples de voix, petites mélodies tristes de pianos, on croirait écouter un album d’Atrium Carceri, puis les sons décollent, les percussions ouvrent l’espace, les synthés étendent leur mystère autour de nous, les grincements persistent ici et là, parfaitement intégrés à la musique, des pleurs s’échappent par moments de mélodies hypnotiques aux sonorités étranges. Superbe envolée triste, pleine de chuchotements, de percussions qui conduisent l’esprit vers une curieuse ivresse.
« Töprengő Tudós Beszélni Fog » commence par des craquements de vinyles, des notes de pianos qui ricochent sur des sonorités industrielles, des vibrations hantées de synthés ou de samples, puis une machinerie indéfinissable se met en marche, sorte d’écho répétitif et sourd d’un train en marche, sur lequel des sons angoissants étirent leur mal-être.
Même ambiance au début de « "Nagy Bánat" Kintornása » puis tout bascule de nouveau en un rythme lugubre, où se mêlent piano, distorsions fragiles, voix d’une beauté et d’une tristesse prenantes. C’est tout un univers qui s’offre à nous, au travers d’une série de vielles photographies issues d’un passé qui n’appartient plus qu’aux fantômes, ceux des images jaunies, des vieilles pièces sentant le moisi qui les ont connu, de certaines rues oubliées par la médiocrité du progrès et où leur présence s’agitent comme de frêles ectoplasmes à minuit.
Tout se termine avec « 398. Apróhirdetés : Utolsó Találkozó », autre morceau ambiant, rythmé, au piano égrainant –lointainement - de vieilles mélodies slaves, avec des cliquetis, des bruits et des sonorités floues, des échos mourant de voix et de chœurs qui sont à eux seuls toute une histoire.
Mon Dieu, prions pour que la nostalgie du passé, pour que des visages morts, des formes à jamais disparues viennent de nouveau hanter le génie créatif de LAND… prions…
Tout de suite « 53-dik Levél » plante le décor. L’envoûtement sera de nouveau au rendez-vous : synthé planant, grincements de ferraille, tintements, samples de voix, petites mélodies tristes de pianos, on croirait écouter un album d’Atrium Carceri, puis les sons décollent, les percussions ouvrent l’espace, les synthés étendent leur mystère autour de nous, les grincements persistent ici et là, parfaitement intégrés à la musique, des pleurs s’échappent par moments de mélodies hypnotiques aux sonorités étranges. Superbe envolée triste, pleine de chuchotements, de percussions qui conduisent l’esprit vers une curieuse ivresse.
« Töprengő Tudós Beszélni Fog » commence par des craquements de vinyles, des notes de pianos qui ricochent sur des sonorités industrielles, des vibrations hantées de synthés ou de samples, puis une machinerie indéfinissable se met en marche, sorte d’écho répétitif et sourd d’un train en marche, sur lequel des sons angoissants étirent leur mal-être.
Même ambiance au début de « "Nagy Bánat" Kintornása » puis tout bascule de nouveau en un rythme lugubre, où se mêlent piano, distorsions fragiles, voix d’une beauté et d’une tristesse prenantes. C’est tout un univers qui s’offre à nous, au travers d’une série de vielles photographies issues d’un passé qui n’appartient plus qu’aux fantômes, ceux des images jaunies, des vieilles pièces sentant le moisi qui les ont connu, de certaines rues oubliées par la médiocrité du progrès et où leur présence s’agitent comme de frêles ectoplasmes à minuit.
Tout se termine avec « 398. Apróhirdetés : Utolsó Találkozó », autre morceau ambiant, rythmé, au piano égrainant –lointainement - de vieilles mélodies slaves, avec des cliquetis, des bruits et des sonorités floues, des échos mourant de voix et de chœurs qui sont à eux seuls toute une histoire.
Mon Dieu, prions pour que la nostalgie du passé, pour que des visages morts, des formes à jamais disparues viennent de nouveau hanter le génie créatif de LAND… prions…
4 commentaires:
Je n'aime pas trop LAND mais la personne derrière ce projet est un talentueux auteur de bandes dessinées.
Personnellement, j’aime beaucoup OPUSCULE ainsi que les 4 vinyles sortis à ce jour, il faut d’ailleurs que je rajoute quelques mots sur WIEN que j’ai – enfin – acheté il y a peu de temps. En revanche, je connais très peu ce que Marc Piskic fait en BD.
Superbe article, j'ai découvert Land par hasard, et mon dieu.. Quel œuvre.
C'est exactement ça, de la nostalgie, on se rêve dans un univers apocalyptique, où gisent de gris corps, et de vieilles photos jaunies.
Magnifique ..
Oui, LAND est fabuleux. Je pense que nous en avons la même vision et j'espère que Marc Piskic se remettra un jour à composer avec toujours cette même douloureuse beauté, cette terrible nostalgie, qui hante l'essentiel de ces albums.
En tout cas, merci pour ce gentil commentaire.
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