THE FINAL ASYLUM
Corvus Records, CD+CDr, 2006
1-1- Binary Creation
1-2- The Prophet And The Source
1-3- The Cellular Gardens Of The New
Eden
1-4- Unnatural
Way
1-5- The
Promised Oblivion
2-1-
Emphasis
1- Harmony
Jolies
covers qui font penser à certaines oeuvres de Stephan Martiniere pour une réflexion
sur un monde future, mécanique, déshumanisé, sorte de Blade Runner version
steampunk, à la William Gibson, et où les barrières entre l’homme et la machine
deviennent floues. THE FINAL ASYLUM
aurait pu laisser présagé à un album beaucoup plus sombre, industriel ou
électronique, alors qu’il reste surtout ambiant, plein de douceur, teinté d’un
certain onirisme déjà, comme sur Binary
Creation et The Cellular Gardens Of The New
Eden. Seul peut-être The Prophet And The Source, plus industriel,
plus bouillonnant, parait s’approcher, de par une noirceur toute relative, de
la thématique abordée sur l’album. En fait, sont déjà présents dans THE FINAL ASYLUM les boucles de sons
répétitives, les tintements cristallins, les spires de synthés à demi noyées
que l’on retrouvera par la suite sur le très beau SOMNIA.
Il ne
manque que le fond industriel, les bruits d’eau et autres raclements, qui
donneront à la musique de SOMNIA
toute sa profondeur, toute sa puissance, et, paradoxalement, apporterons à ces
pièces oniriques une certaine réalité de part la richesse évocatrice des
textures. C’est particulièrement vrai sur The Cellular Gardens Of The New
Eden, très onirique, répétitif, mais
sur lequel il manque ce fond sonore si particulier.
On sait
toute la passion de Hristo Gospodinov pour PETER ANDERSSON de RAISON D’ÊTRE, aussi certain titres comme Unnatural
Way, rappellent-ils des morceaux du début de RAISON D’ÊTRE (notamment sur PROSPECTUS I) ou certains albums de NECROPHORUS (GATHERING COMPOSED THOUGHTS ou MOMENTS
OF SLEEPING SADNESS), même si le titre évoqué ici n’a pas la puissance des
œuvres citées de PETER ANDERSSON, le
morceau n’est pas désagréable.
Les titres
les plus faibles restent sans doute The Prophet And The Source et Unnatural
Way, mais ils sont largement
contrebalancés par les trois autres morceaux qui restent mystérieux, oniriques
et d’une évidente beauté.
Et si THE FINAL ASYLUM reste moins
marquant que SOMNIA, il n’en est pas
moins un album ambiant de qualité ; il s’en dégage déjà une magie discrète mais bien présente,
comme sur Binary
Creation et The
Promised Oblivion, à mon avis les deux seuls titres capables de rivaliser avec
l’album sorti chez Cyclic Law en 2012.
Que dire
de la reprise du Deep Enshrouded de RAISON D’ÊTRE qui figure sur le
second CD de l’édition spécial tirée à 99 exemplaires ? Le titre n’est pas
désagréable ; seuls les chœurs sont repris sur le titre original de PETER ANDERSSON, le reste, c’est-à-dire
pas grand-chose finalement, est de SHRINE,
mais fonctionne plutôt bien et ne fait pas regretter l’achat de cette édition
limitée. A mon avis, comme souvent avec les CDr gravé, il vaut mieux en faire
pour sois une copie lossless avant qu’il ne plante...
HARMONY, BLISS, RUST
Mirakelmusik, MP3, 2006
1- Harmony
2- The Droning Bliss
3- Rust
Sympathique
net label, auquel on doit aussi du temps de son activité le très beau et
onirique DREAM STATE de MORTESIUM, Mirakelmusik nous donne ici
la possibilité de découvrir librement l’œuvre de SHRINE avec trois longs titres agréables, bien dans le style
des premières œuvres de l’œuvre de Hristo Gospodinov, mais où l’on
reconnait déjà ce mélange d’ambiances oniriques, tristes, calmes et planantes
qui atteindra son apogée sur SOMNIA. Si l’on excepte le split avec LINGUA FUNGI, les titres sont plus longs que d’habitude.
Lent,
répétitif, Harmony n’est pourtant pas
lassant, il dégage une certaine douceur, l’impression de contempler un paysage
harmonieux au crépuscule, ou par quelque fin d’après-midi estivale, alors que
l’on ressent une évidente douceur de vivre, que l'on se perd dans ces souvenirs, comme
savait si bien l’évoquer l’écrivain américain de science-fiction Clifford
Simak. Rien d’extraordinaire ici, mais le titre est franchement agréable,
méditatif, et permet à l’esprit de se perdre, d’errer au gré de ses courants
secrets.
Les deux
autres titres, quoique légèrement moins évocateurs, sont construits sur le même
schéma. L’ambiance y est moins méditative aussi et plus rythmée, surtout sur Rust, mais toujours génératrice d'un certain
mystère, d’une certaine douceur mêlée de bribes de rêves.
Pas
essentiel. HARMONY, BLISS, RUST
rappelle de nombreux autres projets ambiants bien sûr, mais reste agréable.
LINGUA FUNGI
A- Those Endless Fields Of Rust
Comme souvent avec Drone Records, aucune indication ne permet de différencier la face A de la face B, mais après tout, cela n'a guère d'importance, car les titres sont tous les deux porteurs de rêves, de magie, et tout aussi réussis l'un que l'autre. Proche des ambiances de SOMNIA, DISTORTED LEGENDS en reprend tout le mystère, ces ambiances irréelles qui invitent l'esprit à explorer d'autres mondes, d'autres lieux, des paysages intérieurs, tout un ailleurs insaisissable. Des drones tourbillonnants, lumineux, des spirales de sons qui se perdent dans le crépuscule d'un soir où l'on sent que quelque chose pourrait enfin se passer, chasser la grisaille de jours sans fin. Légère préférence quand même pour le titre le plus long, dont les chœurs, les remous, les sons, semblent tout droit sorti de la machine des rêves Du Seuil Du Jardin, très beau roman d'André Hardellet (mais ceci est une autre histoire...).
On peut juste regretter que la suite (deux autres titres), prévue elle aussi chez Drone Records, n'aie jamais vu le jour, surtout que le matériel semblait être déjà prêt.
Le 7" est encore disponible sur le site de SHRINE.
1- The Grand Design
NIHIL
Cyclic Law, CD, 2014
1- Shadow Puppets
2- Scrinivm
3- Carnal Euphoria
4- Hellfire
5- Paradise
6- Nihil
7- Disintegration Of An Ego
http://www.archive.org/details/mirakelmusik
Téléchargement libre sur archive.org :
http://archive.org/details/mir020
Téléchargement libre sur archive.org :
http://archive.org/details/mir020
LINGUA FUNGI & SHRINE
STRANGE GROWTHS / WANDER
Corvus Records, CD, 2008
LINGUA FUNGI
1- Little Saints
2- Standing In The Sand
3- Sacred Language
4- Strange
Growths
SHRINE
5- There
6- Back
LINGUA FUNGI : STRANGE GROWTHS
Avec Little Saints, emprunt d’une sorte de
folk rythmée et païenne plutôt efficace, on plonge dans les arcanes des mondes anciens, les évocations troublantes d'un passé à demi oublié. Dans le même style, Sacred
Language sera nettement moins marquant.
Les titres
suivants sont plus quelconques, plus dans la tonalité de TLAPALLAN
PANTONAL, et il faut attendre Strange Growths, avec ses jolies arpèges de guitare, quintessence
de ce qu’une certaine folk païenne, inspirée par les légendes, avec des voix
évoquant des chœurs ancestraux, vikings - et franchement efficace malgré la
simplicité du titre - peut faire de mieux, pour retrouver un certain intérêt au
propos. La suite du morceau reste plus ambiante, relativement calme, mais hélas
plus quelconque aussi vers la fin.
STRANGE GROWTHS n’offre donc que
quelques minutes de musique vraiment intéressante. Il faudra s’en contenter ou
passer sont chemin...
SHRINE : WANDER
WANDER nous propose deux longs morceaux
de plus de dix minutes chacun. Un premier titre tout en spires, en boucles de
sons, avec toujours cette touche légèrement onirique, presque déréalisante, qui
caractérise l’œuvre de SHRINE. Cela
semblait bien parti mais le morceau, sans réelles variations, manque de souffle,
et les boucles ne sont pas suffisamment envoûtantes pour retenir durablement
l’attention de l’auditeur.
Le dernier
morceau est plus industriel, plus fourmillant, mais là aussi, l’attention se
perd, s’égare, et ne retrouve pas la beauté des meilleurs moments de SHRINE. Deux titres franchement
quelconques. Dommage. On préférera les meilleurs moments de THE FINAL ASYLUM - et surtout le très beau SOMNIA.
DISTORTED LEGENDS Pt.1
A- Those Endless Fields Of Rust
B- The Silo Sanctuary
Comme souvent avec Drone Records, aucune indication ne permet de différencier la face A de la face B, mais après tout, cela n'a guère d'importance, car les titres sont tous les deux porteurs de rêves, de magie, et tout aussi réussis l'un que l'autre. Proche des ambiances de SOMNIA, DISTORTED LEGENDS en reprend tout le mystère, ces ambiances irréelles qui invitent l'esprit à explorer d'autres mondes, d'autres lieux, des paysages intérieurs, tout un ailleurs insaisissable. Des drones tourbillonnants, lumineux, des spirales de sons qui se perdent dans le crépuscule d'un soir où l'on sent que quelque chose pourrait enfin se passer, chasser la grisaille de jours sans fin. Légère préférence quand même pour le titre le plus long, dont les chœurs, les remous, les sons, semblent tout droit sorti de la machine des rêves Du Seuil Du Jardin, très beau roman d'André Hardellet (mais ceci est une autre histoire...).
On peut juste regretter que la suite (deux autres titres), prévue elle aussi chez Drone Records, n'aie jamais vu le jour, surtout que le matériel semblait être déjà prêt.
Le 7" est encore disponible sur le site de SHRINE.
SOMNIA
Cyclic Law, CD, 2012
1- The Grand Design
2- Immersion
3- Lost Beauty
4- Somnia
5- The Iron Water
6- Dream Captured In Stone
7- Ruins
8- On The Edge Of The Void
Voilà sans
doute l’un des plus bel album sorti depuis quelques temps. Il suffit d’écouter
le premier titre, The Grand Design, pour
sentir toute la puissance onirique de SOMNIA.
On
retrouve sur ce premier titre les boucles de sons mystérieux, les bruits d’eau,
des voix d’oiseaux ou d’animaux, très discrètes, qui semblent presque fantastiques,
à la manière du UNDERNEATH THE SPIRIT OF
TRANQUILITY de NECROPHORUS. Il y
a ici quelque chose de magique, quelque chose qui nous fait passer derrière le
voile des apparences, entrer dans un autre monde, surréaliste, intérieur, fait
de méduses flottant au gré des courants instables d’un univers que seul notre
esprit pourra jamais explorer. Immersion,
justement, dans un univers intérieur, loin d’une réalité déjà factice, et qui
tend plus au cauchemar, sinon aux mensonges, plutôt qu’aux rêves.
Lost Beauty, titre qui pourrait résumer
à lui seul toute l’oeuvre de DESIDERII MARGINIS, reste dans cet univers, et
transcrit lui aussi à merveille ce sentiment d’un univers fragile, mystérieux,
onirique, et dont la beauté se perd, s’efface lentement au réveil, rattrapée
par la vie, par le quotidien.
Et l’on
retrouve sur chaque titre ce mélange de sonorités, combiné à un arrière-fond
sonore fait de samples, d’arpèges, qui est beaucoup plus efficace que par le
passé. La texture des morceaux, les mélodies, y acquièrent une réalité, une
force, qui faisait défaut à THE FINAL
ASYLUM. Là où SHRINE arrivait dans
ces précédentes créations à produire quelques jolis titres, il crée à présent
un univers, il plonge l’esprit au-delà du gouffre des dimensions, et c’est
évident avec des titres comme Somnia
ou Ruins, véritables pulsations de
l’au-delà, issus de quelque rêve d’une rare beauté, qui, pour un instant au
moins, éloigne l’esprit des berges nauséeuse d’une réalité de plus en plus
décevante. Le monde des hommes est celui des cauchemars, d’un univers laid où
quelques imbéciles se battent pour surpasser la bêtise de leur voisin, de leur
collègue, alors lorsque l’on arrive parfois, ne serait-ce qu’un instant, à nous
faire voir autre chose, je trouve que cela mérite vraiment d’être rapporté ;
et l’album de SHRINE est de ces
expériences rares qui nous laissent supposer qu’il y a, au moins au sein de
quelques rêves vite oubliés au réveil, la possibilité de voir autre chose que
toute cette grisaille, que ces soleils trompeurs et hypocrites auxquels on
s’attache quotidiennement. On retrouve cette même impression, mais de façon
plus cauchemardesque, plus ambivalente, sur le DREAMSPHERE de DAHLIA’S
TEARS.
On
pourrait aussi citer l’aquatique The Iron
Water, le magique On The Edge Of The
Void ou le plus simple mais toujours
efficace Dream Captured In Stone, en
fait tous les titres de l’album…
Rêvez… les
cauchemars seront bien attendre votre réveil, la fin de l’album pour retrouver
le chemin de votre esprit, de votre maison, de votre univers.
Signalons le très jolie cover de Seung Ho
Henrik Holmberg :
http://henrik.cgsociety.org/gallery/NIHIL
Cyclic Law, CD, 2014
1- Shadow Puppets
2- Scrinivm
3- Carnal Euphoria
4- Hellfire
5- Paradise
6- Nihil
7- Disintegration Of An Ego
2 commentaires:
Je vois que nous partageons le même avis sur cet album, un véritable chef d'œuvre onirique qui nous emmène au delà de toutes réalités. Tout les titres sont intéressants (surtout Somnia et immersion).
Oui, les albums de qualité sont finalement assez rares et Somnia en fait partie. J'espère que le prochain album sera aussi impressionnant ! En ce qui me concerne, j'ajouterai aussi ruins à somnia et immersion... mais tous les titres sont enivrant.
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