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Prochains articles :MORTESIUM...INVERCAULD...KAMMARHEIT...
...musiques obscures, funèbres, oniriques et dépressives ...
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DARK, BLACK AND HAUNTED SOUNDSCAPES

DARK, BLACK AND HAUNTED SOUNDSCAPES
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PHELIOS

MCMLII
Enough Records, File, 2005
















1- I
2- II
3- III
4- IV

Au regard de la couverture de cet EP, on aurait pu s'attendre à trouver ici des morceaux plus martiaux, voire à de la dark folk marquée, mais il n’en est rien. Les débuts de PHELIOS restent ambiants et déjà relativement ancrés dans la thématique que Martin Stürtzer développera tout au long de sa discographie. Quatre titres ambiants donc, gris, souvent sombres, évocateurs de paysages désolées ou de ruines, comme sur la couverture de l'album. Un court album lent et méditatif, dont on retiendra surtout le second morceau, plus abouti, et commençant déjà à distiller certaines de ces ambiances doucement hantées, d'une noirceur feutrée, qui préfigurent plusieurs moments du premier album, PASSAGE. On sent déjà dans ce titre quelque chose de cosmique, de fantastique, dans ces notes légèrement flûtées, étirées, qui se chevauchent. Le dernier morceau de l'album évoluera plus ou moins dans les mêmes ambiances, mais de façon un peu plus discrète.
Le troisième titre apparait d'une noirceur plus marquée, à l'ambiance presque fantastique, mais semble finalement moins abouti que les deux précédemment évoqués. Noirceur qui semble davantage de mise sur les premières œuvres de PHELIOS, qui évoluera par la suite vers des titres plus éthérés ou cosmiques.
Un album pas désagréable en téléchargement libre sur archive.org. : MCMLII


FALCON
TonAtom, File, 2005




















1- Birth Of The Emperor 
2- Spreading His Wings  
3- Shattering The Sky 
4- Towards The Nemesis Of The Ancient Emperors Realm

Avec Birth Of The Emperor, jolie morceau électronique, qui préfigure déjà les futurs morceaux rythmés d'ASTRAL UNITY ou de GATES OF ATLANTIS, en une version moins aboutie bien sûr, un peu plus électronique aussi, mais dont la structure : rythmes lents, lointains chœurs éthérés et notes de synthés, est déjà en place. Un album un peu plus électronique que ce à quoi PHELIOS nous habituera par la suite, rien de bien marqué non plus, mais quelques arpèges de synthés ici et là, qui viennent couvrir des titres ambiants, aux rythmes parcimonieux, comme sur Shattering The Sky ou sur le légèrement moins marquant Spreading His Wings.
Certainement pas essentiel, moins connoté fantastique que MCMLII, mais pas désagréable non plus. Towards The Nemesis est sans doute le morceau qui se rapproche le plus de certaines œuvres futures, pas forcément les plus envoûtantes, mais ce n'est pas un hasard si ce titre, à mon sens, est le plus marquant de l'album avec Birth Of The Emperor.
Là aussi disponible en téléchargement libre sur archive.org : FALCON


PASSAGE
CD, 2006 & 2011




















1- Dimension Zero 
2- Subharmonic Distortion 
3- Phobos Spheres
4- Darkscape 
5- Traces Of Naquada
6- Dimension Zero (Alternate Universe) 
7- Outworld  
8- Mountains Of Madness Part I
9- Mountains Of Madness Part II
10- Mountains Of Madness Part III

Réédition de l’album sorti confidentiellement en 2006, et agrémenté de 3 titres (Phobos Spheres et Outworld, auquel il faut ajouter la version alternative de Dimension Zero), PASSAGE AND SPHERES propose une musique limpide, cristalline, à la manière de certains compositeurs ambiants, sans relents industriels, sans grincements ni échos de charrette fantôme passés à la torture des samples, mais dont la tonalité, essentiellement mélancolique, demeure efficace sur la quasi-totalité des morceaux.
Longues plages ambiantes et mélancoliques donc, où l’âme se perd, dérive au hasard de ses nappes brumeuses de synthés, comme sur les deux premiers titres, DIMENSION ZERO et SUBHARMONIC DISTORTION, qui restent suffisamment variés pour ne pas être ennuyeux, dans ce difficile exercice qui consiste à évoquer des ambiances troubles, des espaces infinis et des paysages désolés, sans devenir lassant. Peu à peu, cependant, et déjà sur PHOBOS SPHERES, les titres se parent d’une certaine forme d’onirisme dont n’est pas complètement absent une légère angoisse, sinon une vague inquiétude, qui en renforce la puissance évocatrice. Quelque part entre CAUL, TAPHEPHOBIA ou certaines œuvres de ROBERT RICH, comme INNER LANDSCAPE ou la collaboration avec LUSTMORD pour STALKER, PASSAGE AND SPHERES reste une œuvre vraiment intéressante, de qualité, et assez variée malgré son unité de ton, notamment si l’on songe au plus spatial DARKSCAPE, titre rythmé, énigmatique et cristallin, qui évoque la beauté de certaines œuvres futures (ASTRAL UNITY et GATES OF ATLANTIS). On songe aussi ici à certains titres d’ATRIUMCARCERI. OUTWORLD restera lui aussi dans cet esprit, avec presque autant de puissance, de fascination, que le titre précédemment cité.
Notons aussi le plus inquiétant et presque fantomatique TRACES OF NAQUADA ;  jolie pièce sonore aux lointaines influences spatiales, presque spectrales, évocateur de mondes inconnus, oubliés, de cités perdues en des espaces que seule l’imagination atteindra jamais.
Seules la version alternative de DIMENSION ZERO, notamment dans sa première partie (la seconde rappelant beaucoup les paysages désolés de l’excellent NORTHAUNT), et surtout les trois segments de MOUNTAINS OF MADNESS, tirés bien entendu de l’œuvre de LOVECRAFT, demeurent franchement faibles. Difficile en effet pour ce dernier de s’imaginer au cœur de l’Antarctique dans la cité cyclopéenne bâtie par les Grands Anciens, et de se sentir évoluer, seul, dans les profondeurs de cette cité sans âge, perdu en des souterrains glacés alors que quelque terrible Shoggoth vous poursuit ! Dommage que les évocations de LOVECRAFT demeurent, pour la plupart, grises et ternes et ne parviennent jamais à en restituer toute la force, toute l’horreur  cosmique.


IMAGES AND SPHERES
Eternal Soul Records, CD, 2006



















1- Before The Creation
2- Through The Mirror
3- You Cannot See The Dragons Eyes
4- The Funeral Of The Wizard
5- Sleeping Sphere
6- Isle Of The Dead
7- There Is No Light Without You 

Après un préambule assez quelconque, Before The Creation, qui a bien du mal à exprimer le chaos primordial, voire le néant, on entre peu à peu dans le mystère avec Through The Mirror qui propose des passages plus étranges, notamment dans sa seconde partie qui gagne lentement en puissance jusqu'à en paraître inquiétante, plus sombre aussi que la plupart des titres de PHELIOS, voire même franchement hantée à certains moments. Et si on passe de l'autre côté du miroir, ce n'est pas pour entrer dans le monde sarcastique de Lewis Carroll, mais bel et bien celui de récits plus noirs - peut-être le Through a Glass Darkly de Sheridan Le Fanu. 
You Cannot See The Dragons Eyes est un jolie morceau plein de fatalité, doucement inquiétant, qui distille une certaine majesté dans ses mélodies de synthés, ses chœurs, ses quelques rythmes étouffés.
Plus réussi que There Is No Light Without You qui joue sur le même registre, The Funeral Of The Wizard est un morceau d'une douceur mélancolique, tout en retenue, mais efficace et qui n'aurait sans doute pas dépareiller au milieu des morceaux les moins épiques du Conan de Basil Poledouris, même si le registre est plus ici celui de la mélancolie des premiers travaux de NORTHAUNT ou des œuvres ambiantes de VINTERRIKET, que celui de l'heroic fantasy noire et brutale de Robert Howard.  
On retourne vers des ambiances plus sombres avec le cinquième morceau, au dark ambient plus marqué, quelque part entre SVARTSINN et NEW RISEN THRONE. Cette fois-ci, et c'est assez rare avec PHELIOS, ce sont les machines, les drones et autres bruissements industriels qui ont la part belle dans ce titre. En revanche les longues notes de synthés de la fin du titre sont d'une grande beauté, d'une terrible mélancolie, et se suffisent à elles-mêmes, rappelant une fois de plus les meilleurs moments de NORTHAUNT, ce qui n'est pas peu dire.
Par comparaison, les deux derniers titres en sembleront beaucoup plus banal, que ce soit Isle Of The Dead au dark ambient plus classique, ou There Is No Light Without You qui ne parvient pas à égaler les moments les plus mélancoliques et majestueux de l'album. IMAGES AND SPHERES n'en reste pas moins un bon album aux ambiances tour à tour hantées, mélancoliques et sombres, que je trouve, en ce qui me concerne, plus aboutie et fouillé que les œuvres futures.


PHELIOS & C. STRITZEL
KLANG IST EWIG
CDr/MP3, 2007




















1- Schweifend
2- Entschlossen
3- Zurückhaltend 

La critique ici présente ne concerne (hélas) que la version MP3 et non le CDr...
Voilà un album très lent, planant, où il ne se passe pas grand-chose finalement, et qui est plus à rapprocher de certains compositeurs ambiants, à leurs instants les plus minimalistes (je pense particulièrement à OÖPHOI). La première moitié de Schweifendne ne déroge pas à la règle minimaliste de cet album, la seconde partie, en revanche, se pare de bruits d'eau, d’égouttements, qui, malheureusement, faute d'être réellement soutenus par une musique plus travaillée, par des drones caverneux, ne parvient pas non plus à convaincre. 
Plus sombre, Entschlossen, demeure aussi trop linéaire à mon sens ; le côté légèrement fantomatique de la fin ne réussissant pas à faire oublier l'essentiel du morceau. 
En revanche, Zurückhaltend, proche des titres de MCMLII par exemple, dont il garde ce côté obscur aux lointaines consonances fantastiques, reste la seule vrai réussite de cet EP.
Je ne sais ce que vaut la version CDr avec quatre titres de plus mais cette version libre manque un peu de souffle.
Téléchargement légal sur archive.org : KLANG IST EWIG


PHELIOS & PARSICK
IT ALWAYS RAINS IN WUPPERTAL
Doombient.Music, CDr, 2007




















1- It Always Rains In Wuppertal
2- Floodland
3- Here Comes The Flood 


live@neurobeat.net 27.05.2008
MP3, 2008

Long morceau live de plus d'une heure, live@neurobeat met l'accent sur le côté spatial, cosmique, de l’œuvre de PHELIOS. Un album uniquement disponible au format MP3, en tout cas à ma connaissance, et qui donne aussi la par belle aux improvisations. Les morceaux qui ne sont pas inédits, apparaissent en des versions légèrement plus planantes aussi il me semble.
L'album est en téléchargement libre sur archive.org

 
DIMENSION ZERO
Eternal Soul Records, 2CD, 2008




















CD1
1- Passing The Solar Firestorms
2- Entering Vortex
3- Photon
4- Timetunnel
5- Last Exodus
6- Graviton Passage
7- Cluster 
8- Xestos IV
9- Collapsing Vortex
10- The Grand Hallway

CD2 (REMIX)
1- Cluster(PHELIOS) remixed by FALSE MIRROR
2-  Novaya Zemlya (FALSE MIRROR) remixed by PHELIOS
3- The Grand Hallway (PHELIOS) remixed by KAMMARHEIT
4- The Starweel(KAMMARHEIT) remixed by PHELIOS
5- Passing The Solar Firestorms (PHELIOS) remixed by BRACHIAL PALSY
6- Insanity Nerv (BRACHIAL PALSY) remixed by PHELIOS
7- Entering Vortex (Crucial Point) (PHELIOS) remixed by TARDIVE DYSKINESIA
8- Abuse(TARDIVE DYSKINESIA) remixed by PHELIOS

CD1
Après une entrée en matière assez quelconque, Passing The Solar Firestorms et le plus spatiale, pas désagréable, mais franchement pas transcendant non plus, Entering Vortex (on préférera le meilleur d'INADE ou de GUSTAF HILDEBRAND), après donc cette entrée en matière un peu décevante, l'ambiance se précise, s'affirme, avec Photon. Ambiance plus fouillée, plus travaillée, qui rappelle certains morceaux parmi les meilleurs de ROBERT RICH, ou les passages les plus riches d'OÖPHOI, comme sur Static Soundscapes : Three Lights at the End of the World. Un titre efficace, mystérieux, aux chœurs éthérés. Timetunnel poursuit sur la lancée, en légèrement plus spatial, peut-être moins efficace aussi, à la manière de Graviton Passage ou de Collapsing Vortex. 
Last Exodus est un excellent morceau électronique et rythmé qui rappelle le non moins excellent Inter Caro Et Cinis de DESIDERII MARGINIS. Sans doute le meilleur moment de l'album.
On s'oriente avec Cluster et Xestos IV vers des œuvres légèrement plus fantomatiques, surtout sur le second, plein de mystère, avec des rythmes discrets et des chœurs lointains. Plutôt réussi.  
Un album contrasté, mais suffisamment riche pour ne pas être lassant.

CD2 (REMIX)
On commence bien ce second CD avec un remix de FALSE MIRROR pour le morceau Cluster, de PHELIOS. Titre spatial, mystérieux, suffisamment construit, mouvant, plein de remous, de chœurs engloutis, pour ne pas être lassant. Un remix plutôt réussi, où on sent toute l'influence de FALSE MIRROR, de son univers personnel. On inverse les rôles ensuite, pour l'un des plus beaux morceaux de l'album, remixé par PHELIOS cette fois. Univers lacustre, marin, une fois de plus, plein de remous, de choeurs engloutis, qui générent une réelle impression de mystère.
Le troisième morceau est un remix de PHELIOS orchestré par KAMMARHEIT. Un titre plus lourd, plus sombre et souterrain. Quelque part entre SVARTSINN et NEW RISEN THRONE
On inverse une fois de plus les rôles, et cette fois c'est PHELIOS qui fait le remix d'un morceau de KAMMARHEIT. Rôle qui semble particulièrement bien réussir à PHELIOS, puisque les plus beaux morceaux de l'album sont les remix de Martin Stürtzer. On plonge dans un doux clair-obscur, une semi obscurité hypnagogique, typique de l’œuvre de KAMMARHEIT. Ici aussi on perçoit les échos d'un univers que l'on sent marin, exploration d'un monde englouti, de temples donnés en offrandes aux varechs et aux tritons. Peut-être le morceau le plus enchanteur de l'album, le plus fascinant en tout cas, et le seul dont se dégage une atmosphère aussi prenante. On reste d'ailleurs très proche de OF DAWN AND OF ICE, vinyle aux ambiances lacustres, oniriques, éthérées, sur lequel KAMMARHEIT et PHELIOS avaient chacun composés deux titres. 
Malheureusement, les autres remixes n'auront pas cette puissance, même s'il y a de bon moments ici et là, comme les passages les plus rythmés de Passing The Solar Firestorms, très proche de PHELIOS ou d'HERBST9, voire le plus électronique Insanity Nerv. Les deux derniers titres semblent beaucoup plus quelconques.


PHELIOS & FALSE MIRROR
ENTROPY REVERSED
Audiophob, File, 2009

 

1- Entropy Reversed
2- Entropy Reversed (Mandelbrot Remix)

Né de la collaboration fructueuse entre le brillant FALSE MIRROR et PHELIOS, Entropy Reversed est un jolie morceau de plus de 16 minutes qui évolue dans un registre ambiant et trouble, qui rappelle certaines œuvres des débuts de CAUL (Reliquary, par exemple). Le morceau devient plus ambiant, plus lumineux dans sa seconde moitié. Un titre qui semble en ce sens plus proche de FALSE MIRROR que de PHELIOS. Ou s’il se rapproche de PHELIOS, c’est alors de PASSAGE ou de IMAGES AND SPHERES, mais en une version plus complexe dû au travail de FALSE MIRROR
Le second titre est un jolie remix de MANDELBROT qui n'enlève rien à la noirceur, à l'étrangeté de l'album.
Téléchargement légal via archive.org : ENTROPY REVERSED


KAMMARHEIT & PHELIOS
OF DAWN AND OF ICE
Power and Steel, 12", 2009




















A1- KAMMARHEIT - The Hierophant
A2- KAMMARHEIT - Dreams And Seracs 
B1- PHELIOS Cold Vision
B2- PHELIOS White Ashes 

Une face A lente, planante, bercée par de curieux rêves et des remous secrets, orchestrée par un KAMMARHEIT au mieux de sa forme. D'abord le très réussi The Hierophant, lent et majestueux, où les nappes de synthés se perdent dans une ambiance aquatique et trouble, sorte de lent travelling onirique où l'esprit entreverrait les mystères d'un temple perdu, englouti, où s'attarderaient encore les âmes défuntes de ces hiérophantes chargés de mystère. Plus linéaire, Dreams And Seracs n'en est pas moins efficace. Un morceau tourbillonnant, hiératique, lui aussi chargé de mystère et de rêves, qui rappelle certains passages de VISIONS notamment. 
Mais la face B, avec PHELIOS, n'est pas en reste. D'abord avec Cold Vision, morceau d'une douceur onirique lui aussi, qui rappelle PARHELION lorsqu'il évoque le NORD éternel. Les lointains craquements, les remous, n'y sont évidemment pas pour rien dans cette évocation que des notes cristallines viennent renforcer, ici et là, au milieu de synthés chargés de magie. Un titre franchement efficace, à classer sans doute parmi les meilleurs morceaux de PHELIOS, car d'une grande beauté.
Pulsations sourdes, échos, synthés majestueux, pour un titre d'une beauté solennel avec White Ashes qui clôt à merveille cet excellent vinyle. Vinyle qui, d'ailleurs, semble franchement bien réussir à PHELIOS...


ASTRAL UNITY
Malignant Records, CD, 2010


















1- Astral Visions
2- Mindcontrol
3- Deadspace 
4- Voyager
5- Origin
6- Cloud Sector β
7- Cold Unity 

Moins mélancolique, moins fantastique sans doute que PASSAGE et DIMENSION ZERO, ASTRAL UNITY marque un léger changement d'orientation dans l’œuvre de PHELIOS qui se dirige vers des œuvres plus spatiales.  Bien entendu, si cette influence a toujours était présente dans l’œuvre de Martin Stürtzer, elle devient ici la composante essentielle de l'album, comme sur le live@neurobeat.net. Album qui marquera sans doute plus les esprits que les précédents, et cette critique risque d'aller à contre-courant de ce que l'on doit pouvoir lire sur le net, mais je pense que PHELIOS, si l'on excepte l'excellent premier titre, Astral Visions, a perdu en puissance évocatrice, en force, et demeure, au moins sur cet album, moins puissant dans ce genre que VISIONS ou GUSTAF HILDEBRAND par exemple. PHELIOS, musicalement parlant, se rapproche plus sur cet album d'HERBST9, mais hélas pas des titres ou des albums les plus marquants du duo.
C'est dommage car l'album commençait vraiment bien avec Astral Visions, sans doute le meilleur titre de l'album, sinon le seul vraiment envoûtant. Un morceau majestueux, rituel, soutenu par des percussions qui rappelle le meilleur d'HERBST9 ou certains titres de DESIDERII MARGINIS. Vraiment réussi, si bien que les autres titres du même genre, présents sur l'album, comme Voyager ou Cloud Sector β, en paraissent beaucoup plus fades.
Malheureusement aussi les titres les plus ambiants, ceux qui développent une certaine solennité, une impression de grandeur presque hiératique, ne parviennent pas non plus à retenir durablement l'attention, l'ensemble restant assez fade, comme sur Deadspace et Origin ; c'est dommage, car il ne manquait sans doute pas grand-chose, quelques craquements, quelques notes, quelques samples, pour que l'atmosphère s'étoffe, révèle au grand jour son aura de mystère. Le meilleur exemple est sans doute Origin : il ne suffit pas de mettre deux ou trois notes de synthé, quelques tintements, pour qu'un morceau soit réussi et évocateur. Voire aussi quelques arpèges électroniques qui, au final, détonnent plus qu'autre chose comme sur Cold Unity.
Seul Cloud Sector β s'en sort de façon honorable. 
Vraiment dommage.


Live 01.01.2011
MP3, 2011
 
1- Live 01.01.2011

Enregistrement live d'un concert diffusé sur internet, le premier janvier 2011, depuis le salon de Martin Stürtzer, ce long morceau de 53 minutes, à l'instar du live@neurobeat, met lui aussi l'accent sur le côté spatial de l’œuvre de PHELIOS.
Le titre est téléchargeable gratuitement sur archive.org : Live 01.01.2011
On peut aussi en commander directement une version DVD du live sur le site de PHELIOS, ou, à défaut, en voir l'intégralité à l'adresse suivante :  http://vimeo.com/18701447


INSIDE THE BLUE VORTEX
MP3, 2012


















 

1. Photon (from Dimension Zero)
2. Mountains of Madness pt. 1 (from Passage)
3. Origin (from Astral Unity)
4. Zurückhaltend (from Klang ist Ewig)
5. Cluster (from Dimension Zero)
6. Timetunnel (from Dimension Zero)
7. Subharmonic Distortion (from Passage)
8. Deadspace (from Astral Unity)
9. Astral Visions - Celestial Temple Remix (from Astral Unity Digital Release)


GATES OF ATLANTIS
Malignant Records, CD, 2013




















1- Gates Of Atlantis
2- Temple Of Yith
3- Spiritual Possession
4- Hibernation
5- New Stellar Age
6- The Shadow Out Of Time
7- Ascension 
8- Gates Of Atlantis (Alternate Version)

Jolie ouverture pour un voyage au cœur d'un continent mythique, perdu dans les brumes de l'oubli, vecteur de tous les phantasmes, merveilleusement bien restitué par ce premier titre, à la fois solennelle, mystérieux et envoûtant. Très certainement le meilleur titre de l'album. On imagine bien ici la découverte d'un monde oublié, le franchissement de ces portes d'airain et de corne après avoir échoué sur une île fraîchement émergée, la traversée de longs tunnels, de grottes où l'eau continue de s'égoutter, et où tout peut arriver, surgir à n'importe quel moment de ce périple dans l'inconnu. Comme en littérature, s'intéresser à l'Atlantide, c'est avoir su garder, dans un monde d'indifférence et de moquerie, une part de l’émerveillement que notre âme peut ressentir face à des récits imaginaires. Peut-être simplement se souvenir de son enfance  ?
Avec Temple Of Yith, après le franchissement des portes, nous pénétrons de plain pied dans le mystère, l'étrangeté des décors, avec une musique plus ambiante, plus calme, sans doute moins envoûtante aussi, mais suffisamment énigmatique quand même pour ne pas décevoir. Même rythme appuyé que sur l'ouverture pour Spiritual Possession, chœurs empreint de mystère qui nous font passer dans un récit d'aventure. 
Un album sur lequel plane toujours une aura de mystère, le sentiment de pénétrer un sanctuaire abandonné, mais où rôdent encore d'antiques présences, et dont on sent qu'il ne faudrait pas grand-chose pour les réveiller, pour réveiller le passé, toute la magie d'un monde défunt et fantasmé. 
GATES OF ATLANTIS, comme la plupart des albums récents de PHELIOS, fonctionne en deux temps : longues plages énigmatiques de synthés pour les titres les plus ambiants (New Stellar Age ou Ascension), et dans un second temps des titres plus rythmés, dont la structure est identique aux premiers, si ce n'est qu'ils s'y ajoutent quelques percussions.
Bien entendu, malgré les qualités de cet album, on aurait sans doute aimé entendre quelque chose de plus fort, de plus abouti aussi, qui arrive à suggérer avec une grande finesse tout un univers caché, car il manque hélas sur GATES OF ATLANTIS, comme sur beaucoup d'albums, ce petit quelque chose qui nous plonge réellement dans un ailleurs abouti. Comme on le retrouve parfois chez SHRINE, par exemple, PARHELION aussi.
L’œuvre de PHELIOS, très ambiante malgré quelques titres aux rythmes soutenus, semble être conçue pour fonctionner avec des images, un court-métrage, sur un thème bien précis, comme ici l'Atlantide, mais qui pourrait aussi bien être l'espace, autre thème de prédilection de Martin Stürtzer, car on a toujours l'impression qu'il manque quelque chose aux titres de l'album, une sorte de touche finale, un simple détail, quelques lointaines sonorités qui parviennent vraiment à créer une atmosphère.
Même si, à la manière d'HERBST9, la plupart des albums de PHELIOS ne semblent pas indispensables, ni essentiels, pourtant, on y revient régulièrement, preuve certainement qu'une forme de magie doit bien opérer quelque part au sein de ces titres...  


 

2 commentaires:

Calcedonia a dit…

Very nice blog! I'd like to speak french!!! the best of dark ambient is here!

Sylwen a dit…

Oui, j'ai un peu mis ce blog de côté ces derniers temps pour diverses raisons, mais je compte bien y revenir plus régulièrement bientôt... Mon intérêt pour les musiques ambiantes et industrielles étant toujours aussi fort.